Il y a de nombreuses années, Melissa, ma femme, et moi traversions l’Idaho en voiture. Au cours de notre trajet, nous nous sommes arrêtés à une cabine téléphonique. Cette cabine était tapissée de tracts roses — des extraits d’un livre dans lequel l’auteur prétendait avoir visité l’enfer. Sa description de l’enfer était en partie imagée, quelque peu divertissante, plutôt invraisemblable, et entièrement non biblique.
La même description pourrait s’appliquer au livre The Boy Who Came Back From Heaven (Le garçon qui est revenu du ciel), dans lequel Alex Malarkey décrit sa visite au ciel après son « décès ». Ce livre s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires. On en a fait un film pour la télévision qui a captivé bien des téléspectateurs du monde entier.
En résumé, Alex, six ans, a passé deux mois dans le coma suite à un accident de voiture qui a failli lui coûter la vie, et l’a laissé tétraplégique. Alex est finalement sorti du coma, à l’émerveillement de tous. Mais cet émerveillement a été éclipsé par le récit incroyable qu’il a donné de son expérience pendant sa période d’inconscience. Il a prétendu que des anges l’avaient escorté jusqu’aux portes du paradis, qu’il avait entendu la musique céleste, vu le diable, et conversé avec Jésus lui-même.
Mais récemment, Alex a admis que son histoire n’était ni plus ni moins qu’un canular. « Je n’étais pas mort, a-t-il dit dans une lettre ouverte. J’ai dit que j’étais allé au paradis parce que je pensais que ça attirerait l’attention sur moi. » L’éditeur s’est empressé de retirer le livre du marché, et les librairies ont cessé de le vendre.
Ce livre aurait-il dû être publié ? Selon la Bible, non. Les Écritures ne disent absolument rien au sujet des gens qui meurent, vont au paradis, et retournent ensuite sur la terre pour dire aux autres ce qu’ils ont vu. Paul déclare qu’il a vu le ciel en vision (2 Co 12.2-4), et les prophètes Daniel et Jean ont raconté par écrit des visions du ciel qu’ils ont reçues (Dn 7.9,10 ; Ap 4). Jésus est revenu sur terre après sa résurrection pour passer quelques jours avec ses disciples. Mais Jésus — comme Moïse, la seule autre personne qui, selon la Bible, est décédée, montée au ciel, et revenue sur la terre — ne donne aucune description du ciel.
Ce que la Bible dit
Ce qui est alarmant au sujet de The Boy Who Came Back From Heaven et d’autres histoires semblables, c’est qu’elles contredisent directement le témoignage authentique de la Bible. En effet, la Bible dit clairement que la mort est un sommeil, et non un état dans lequel on peut se rendre au ciel ou à tout autre endroit. Jésus dit de Lazare qu’il dormait (Jn 11.11), ce qu’il interpréta clairement en ajoutant : « Lazare est mort. » (v. 14)
La Bible est d’une cohérence remarquable à ce sujet. Paul déclare que les morts dorment jusqu’au retour de Jésus (1 Co 15.51,52), et qu’en ce grand jour, les vivants qui sont sauvés iront au ciel en même temps que ceux qui sont morts dans la foi et ont dormi du sommeil de la mort.
La Bible compare à maintes reprises la mort à un sommeil sans rêve qui dure depuis le moment de la mort jusqu’à la première résurrection (Ap 14.13 ; Jn 5.28,29). Au fil des années, l’ennemi des âmes a mené délibérément une campagne soigneusement orchestrée pour embrouiller les gens à l’égard de la mort et de la vie après la mort. Enfant, j’ai appris, comme la plupart des chrétiens, que ceux qui meurent vont immédiatement au ciel, ou en enfer — ou dans certains cas, au purgatoire ou dans les limbes. La déformation de la vérité sur cette question, loin de n’être qu’un sujet théologique mineur source de débat ou de discussion, aboutit à au moins deux problèmes théologiques extrêmement sérieux : la marginalisation de Jésus, et l’ouverture d’une porte au spiritisme.
Le spiritisme n’est pas une mince affaire. Des millions de dollars sont dépensés en consultations de médiums, et en achat de matériel connexe. Une personne qui entretient l’idée de consulter un médium spirite entretient du coup l’idée d’entrer en contact très étroit avec le diable lui-même. Ce fut précisément l’expérience du roi Saül (voir 1 S 28).
La Bible dit clairement que dans les derniers jours de la terre, le spiritisme exercera une grande influence dans la préparation des humains à accepter les supercheries de Satan (Ap 16.13). Un ami m’a dit récemment que suite au décès tragique de sa fille de 23 ans, il aurait cherché à la contacter à l’aide d’un médium spirite s’il n’avait pas compris ce que la Bible dit au sujet de la mort. Une telle implication avec l’ennemi entraîne des conséquences désastreuses.
Par ailleurs, une incompréhension de la mort réduit Jésus à être moins que ce qu’il est en réalité. Dans Jean 11.25, Jésus expliqua à la sœur de Lazare qu’il était « la résurrection et la vie ». Sans Jésus, les morts n’ont aucun espoir d’une vie au-delà de la tombe. Ce n’est que par l’intervention directe de Jésus, lors de son retour, que les morts pourront ressusciter. La tombe ne relâcherait jamais ses prisonniers si Jésus ne les réveillait du sommeil de la mort. Même les géants de la foi listés dans Hébreux 11 — à l’exception de Moïse et d’Énoch — « n’ont pas obtenu ce qui leur avait été promis » (He 11.39). Ils attendent, eux aussi, le retour de Jésus avant de pouvoir ressusciter et sortir de leurs différents lieux de repos (v. 40). Si, à la mort, les gens vont directement au ciel, alors la résurrection est inutile, et Jésus n’est plus « la résurrection et la vie ». La question de Paul « O mort, où est ta victoire ? » (1 Co15.55) n’a plus aucune pertinence.
Du tourisme céleste
Des histoires comme celle d’Alex Malarkey sont extrêmement populaires. Le livre intitulé 90 minutes in Heaven, publié en 2004, a figuré pendant plus de cinq ans sur la liste des best-sellers du New York Times, et s’est vendu à plus de six millions d’exemplaires. Heaven Is for Real — l’histoire d’un petit garçon âgé de quatre ans censé avoir visité le paradis — s’est vendu à plus de 10 millions d’exemplaires. Il est à l’origine d’un film sorti en 2014, lequel a généré plus de 100 millions de dollars US. Aujourd’hui, ce phénomène de publication est une catégorie en soi, désignée sous le nom de « tourisme céleste ».
L’explosion de ce type de tourisme indispose Beth Malarkey, la mère d’Alex. Elle a essayé de faire retirer le livre de son fils du marché pendant un certain temps. « Il y en a beaucoup qui se spécialisent dans les arnaques en se servant de la Parole de Dieu, a affiché Beth Malarkey sur un blogue. Ils y excellent, surtout auprès de ceux qui ne sondent pas la Bible et ne l’étudient pas sérieusement. »
Mais comment un tel canular s’est-il produit ?
Certains disent que le père d’Alex, coauteur du livre, a airé une bonne affaire. Les éditeurs de livres, eux, veulent imprimer des livres qui rapportent. « L’idée qu’Alex se soit soudainement rétracté est tout simplement fausse », a dit Phil Johnson, directeur général d’un ministère des médias dirigé par l’auteur et animateur John MacArthur, selon le Washington Post. « Tout prouve qu’il n’avait rien à voir avec le contenu de ce livre. Mais c’était un best-seller ! Personne dans l’industrie de la publication ne voulait renoncer à une telle vache à lait. »
Alex a 16 ans maintenant. Dans sa lettre ouverte, il offre à tous un conseil fort sensé. « Il suffit de lire la Bible. La Bible est la seule source de la vérité. Tout ce qui est écrit par l’homme ne peut être infaillible. » Je souhaite ardemment que de nombreuses personnes prennent ce conseil d’Alex tout aussi au sérieux que son histoire.
John Bradshaw, orateur et directeur de It Is Written.
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