Ils habitent dans la campagne du canton de Fribourg, dans une très belle maison. J’ai été reçu avec un grand sourire de fierté. La maman portait dans ses bras une petite fille, le fruit d’un rêve. Après tant de souffrance et d’attente, Bernard et Tatiana m’ont raconté comme ce fut difficile d’encaisser certaines déceptions par le passé, la perte d’un premier enfant puis la peur de perdre, à n’importe quel moment de la grossesse, la petite Clarissa.
Ce matin-là, Tatiana témoigne du soutien qu’elle a reçu pendant cette période difficile, de la part de sa famille spirituelle, l’église hispanique de Lausanne. Cette communauté l’a accueillie en 2011 par le baptême après une série d’études bibliques. Bernard me raconte tout son plaisir d’accompagner son épouse à l’église, même s’il n’est pas membre.
Comme Tatiana et Bernard, voilà trente-cinq ans que la famille spirituelle hispanique de Lausanne porte un message d’espérance et soutient ses membres et amis dans le parcours, parfois difficile, de la vie. Des hispanophones d’Amérique du Sud, des Espagnols, des Angolais, des Portugais, des Brésiliens et d’autres encore, font partie de cette mosaïque qui compose cette communauté.
On entend souvent de la part des membres le bien fou qu’ils ont ressenti en arrivant dans la région lausannoise et trouver une famille avec laquelle ils ont pu partager leur foi, leur joie, leurs galères, leurs larmes et leurs difficultés. Ils ont trouvé des personnes qui les ont compris tout de suite, dans leur langue natale. Pour les adventistes déjà bien convaincus du message de salut, ce sont des retrouvailles. Pour les nouveaux membres qui ont connu le message dans cette église, c’est un oasis. Voilà pourquoi la première génération d’immigrés a besoin d’une église linguistique.
C’est justement avec cette vision, qu’il y a trente-cinq ans, le pasteur René Augsburger, revenant d’une formation sur l’implantation de nouvelles églises, a lancé l’idée de créer une église composée des adventistes chiliens arrivés à Lausanne pour fuir la dictature de leur pays.
Retour sur les principaux personnages et chapitres de cette histoire qui – nous l’espérons – durera jusqu’au retour de Jésus.
1983
Réné Augsburger, alors pasteur de l’église de Lausanne, voyant le grand nombre des membres chiliens dans sa communauté, contacte Daniel Paez et lui propose de démarrer des rencontres en espagnol dans la salle sociale de l’église. C’est le début des rencontres du groupe appelé « Groupe des Chiliens ». Cela se passe probablement fin juin, début juillet.
1984 – 96
Daniel Paez, premier pilier fort de cette communauté, en est pendant des années l’un des responsables. Il organise notamment les premiers congrès hispanophones adventistes de Suisse et d’Europe, notamment au Tessin, qui ont grandement marqué les esprits. Les rencontres s’intensifient et le groupe gagne en cohésion.
1983-86
Ulrich Frikart est nommé pasteur à Lausanne et continue de soutenir Daniel Paez dans le travail d’implantation du nouveau groupe. Quand les deux communautés font des rencontres ensemble, ils peuvent être plus de 250. Pasteur Frikart se souvient d’une Sainte-Cène au cours de laquelle les hispanophones et les francophones sont si nombreux, qu’ils ont dû laver les coupes au milieu de la cérémonie pour pouvoir servir tout le monde.
1984
Le couple Berna, Juan et Patricia, arrive en Suisse avec leurs enfants. Ils deviennent des membres très actifs au sein de ce groupe. Au fil des années, ils occupent plusieurs postes à responsabilité. Patricia a été notamment Ancienne d’église pendant plusieurs années.
1988
Iris Caceres et ses enfants arrivent en suisse. Elle cherche activement une église adventiste dans la région. Finalement, elle trouve l’église de Renens, mais après sa première visite elle est découragée. Elle ne parle pas le français et ne peut interagir avec les frères et soeurs de l’église. Elle préfère rester à la maison pour faire le culte avec ses enfants. Mais un jour, son mari, qui n’était pas adventiste, lui parle du groupe chilien à l’église de Lausanne. Depuis, elle fréquente cette église et collabore activement. Elle travaille actuellement à la fondation du relais.
1996-1999
La dictature de Pinochet prenant fin, plusieurs familles rentrent au Chili avec le soutien financier du gouvernement. Ceci entraîne l’arrêt des activités le sabbat matin pendant quelques années, mais pas des cultes de prières le mercredi soir.
1999
Juan Navarro, pasteur de l’église hispanique Genève soutient ponctuellement le petit groupe avec quelques visites.
1999-2000
Juan Lozano, également pasteur de l’église hispanique Genève, participe au redémarrage du groupe.
2000-01
Antonio Lopez, actuellement pasteur en Espagne, mais alors étudiant à Collonges, vient pendant une année prêter main-forte au groupe.
2001-06
Le pasteur Sergi Tejel, pasteur de l’église hispanique de Genève, vient régulièrement soutenir le groupe hispanique à Lausanne en tant que pasteur référant.
2001
Le couple Trigo, Manuel et Carmen, arrive de l’église de Fribourg pour soutenir le groupe. Carmem est pendant des années diaconesse et son mari, même s’il n’est jamais passé par le baptême, est aussi un très bon « diacre » en service. Manuel réforme notamment la salle d’école du sabbat des enfants.
2004-07
Fernando Burgos, alors pasteur à Genève, accompagne le groupe pendant la semaine. Pendant trois ans, tous les mercredis après-midis, il assure le culte de prière et soutient ainsi les membres.
2007-2017
Patricio Berna, qui a grandi dans le groupe, se marie avec Marbelis. Après leur séjour en Colombie de quelques années, le couple rentre en 2017 et devient pilier de l’église. C’est notamment Patricio qui, inspiré par l’église de Bâle, propose que le groupe soit appelé « Latinos », dans l’objectif de travailler non seulement avec les hispanophones, mais aussi les lusophones et italophones. Le couple réalise un grand travail avec les enfants en instaurant des troupes JA.
2009-11
Après une demande incessante du groupe, la Fédération fait venir Marcia Corte Real, qui vivant avant au Tessin, pour aider Patricio Berna avec les études bibliques et les groupes de maison.
2009
Ricardo et Veronica Ruiz arrivent du Chili. Ricardo étudie à l’EPFL et Veronica étudie le français.Depuis, malgré leurs grandes responsabilités (Ricardo est professeur à l’université d’Oxford et Veronica, médecin au CHUV), ils collaborent sans cesse depuis notamment dans les activités sociales et la musique.
2009-2015
La Fédération, sous l’impulsion de son président David Jennah, nomme João Nogueira pasteur responsable du groupe en vue de l’organiser en tant qu’église. Ce qui arrive deux ans plus tard, en 2011. João travaille beaucoup pour la cohésion du groupe. Sa sympathie et sa générosité marqueront le groupe.
2010
Une vague de migration angolaise étoffe le groupe. Irene, Venâncio et Paulina, tous membres de la famille Alfredo, s’engagent sérieusement dans le groupe. Cela permet aussi l’arrivée d’autres lusophones.
2011
David Jennah, président de la Fédération depuis quatre ans, oeuvre activement pour que le groupe devienne église. Ce qui arrive, non sans peine, lors de l’assemblée administrative cette année-là. C’est aussi l’année où plusieurs personnes se sont décidées pour le baptême et font grandir le groupe. Rodrigo, Tatiana, Benilde, Albino, Maria Antonia s’engagent pour le Seigneur et pour l’église.
2011-13
César Oliveira, venu finir son master à Collonges, est engagé par la FSRT pour soutenir le pasteur João. Sa gentillesse envers tous et son amour pour la parole marqueront profondément le groupe.
2015-2017
Bruno Duarte est nommé pasteur de cette église. Avec son épouse, ils s’engagent activement envers la communauté, notamment avec les activités JA.
2017-18
Rickson Nobre, secrétaire de la Fédération, est nommé pasteur par intérim après le départ de Bruno Duarte pour le ministère de l’aumônerie. Il propose alors un changement de vision et la communauté cible désormais la population hispanophone.
2017
Des travaux de la salle de culte s’organisent avec la participation de pratiquement tous les membres. L’église peut mieux accueillir ses membres et ses visiteurs malgré le fait d’être sous les combles.
2018
L’église change de nom avec l’aval de la fédération et devient « église adventiste hispanophone de Lausanne ». Andrey Ostrovsky est nommé nouveau pasteur de l’église et l’histoire continue…
Équipe communications FSRT
Source : http://adventiste.ch/35ans-hispanique-lausanne/
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