Le Carnaval de Rio a commencé le 5 février cette année. Le Carnaval au Brésil c’est le pays qui s’arrête pendant une semaine pour assister au mondialement connu défilé de chars avec ses danseuses de samba, ses percussionnistes et sa musique à fond. C’est la cohue dans les rues. La foule, déguisée, maquillée, pailletée, complètement enivrée par l’euphorie collective – si ce n’est par l’alcool, la drogue et la prostitution – se presse pour faire partie de cet événement national attendu toute l’année.
Historiquement, les carnavals ont été pendant des siècles une célébration que pratiquaient les Grecs en l’honneur du dieu du vin. Les Romains reprirent cette tradition avec des festivals tenus en l’honneur de Bacchus et Saturnalia, durant lesquels les hommes passaient la journée à s’enivrer, et où les maîtres et les soldats avaient pour coutume d’échanger leurs vêtements. Plus tard, l’Église catholique romaine fit de cette tradition une fête précédant le mercredi des Cendres, le premier jour de Carême dans le calendrier chrétien.
On pense que le terme carnaval est dérivé de Carne Vale qui signifie “adieu à la chair“. Cela a un lien avec le carême qui est une période de 40 jours de privation de viande, d’alcool, et de tous les plaisirs du monde. Cette coutume catholique débute le mercredi des Cendres pour atteindre son point culminant à la fête de Pâques. Cela se confirme lorsqu’on sait que le Carnaval de Rio a une influence venue du Portugal qui fêtait “l’entrudo”, qui veut dire l’entrée en carême. Le but du Carnaval est d’offrir une semaine de réjouissances avant la période de privation de 40 jours qui s’achève le jour de Pâques qui précède de quelques jours la célébration de la résurrection du Christ.
L’extravagance qui s’affiche n’est certainement pas ce que l’Église espérait. Comprenez ici, l’Église au sens large, car différentes dénominations se déclarent ouvertement contre ces festivités et leurs conséquences. Parmi elles, l’Église adventiste qui, dans un souci de cohérence, se positionne clairement. Chaque année, l’église adventiste du 7° jour au Brésil propose à ses membres et ses amis, une alternative spirituelle au carnaval. Ainsi, chaque communauté organise à la même période des retraites spirituelles ou des camps JA, pour tout âge, visant à s’éloigner de l’agitation malsaine produite par les festivités du Carnaval et profiter de ces jours fériés pour se réunir et être plus proche les unes des autres et de Dieu. Il en est de même pour d’autres groupes religieux.
Cependant, une église évangélique de Rio de Janeiro, l’église baptiste Atitude, crée la surprise et la révolution en participant au défilé du Carnaval avec son propre char estampillé « Je suis plein d’amour ». Un collectif de 100 personnes s’est réuni pour créer l’école de samba de l’église baptiste de Barra da Tijuca (quartier de Rio). Son intention : partager les enseignements bibliques à travers la musique (notamment la samba), les arts, l’évangélisation « corps à corps » et un message oral du pasteur local. Et cela a attiré près de 4000 personnes cette année qui ont chanté et dansé l’amour de Dieu sur des airs populaires brésiliens (samba, pagode et axé).
Cela a choqué des millions d’autres chrétiens qui exhortent cette église à mettre fin à cette parade indigne des enseignements de Jésus. Car pour évangéliser les gens, il s’agirait de faire exactement comme eux ? Les paroles de Jésus ne sont-elles pas claires ? Être dans le monde sans être de ce monde. Et bien que Jésus se mélangeait à tout type de personne sans distinction de classe sociale, croyance ou activité, Il ne s’alignait pas sur leurs habitudes, mais au contraire les invitait à s’en détacher pour de bon. N’a-t-il pas dit « va et ne pêche plus »?
Si cela suffit largement à créer l’indignation, la polémique enfle lorsque l’église baptiste Atitude annonce qu’il faut payer 25R$ pour pouvoir participer au spectacle. Et même si le groupe tente de mettre en avant sa bonne intention en demandant également à chaque participant d’apporter une denrée non périssable pour aider le département social de l’église, cela ne marche pas. C’est le coup fatal pour ses détracteurs.
Jusqu’où peut-on aller au nom de Dieu ? De bonnes intentions suffisent-elles ? En une phrase : la fin justifie-t-elle les moyens ?
“Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparé d’avance, afin que nous les pratiquions » Éphésiens 2.10
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