À l’approche des Fêtes de fin d’année, la question sur l’installation de crèches de Noël dans les bâtiments administratifs est relancée. Le Conseil d’État français examinera cette question en octobre. Tout l’enjeu du débat consiste alors à déterminer si ces représentations de la Nativité sont un acte de « prosélytisme religieux», comme l’affirment certains, ou un acte purement culturel, s’inscrivant dans la tradition.
L’an dernier, la présence de crèche dans certaines mairies avait provoqué une vive polémique, portée à plusieurs reprises devant les tribunaux. Les 17 juges du Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative de France, avait été saisie suite à deux décisions contradictoires. La cour administrative d’appel de Paris avait ordonné dans un arrêt du 8 octobre 2015 le retrait de la crèche de la mairie de Melun, estimant que cet «emblème religieux » n’y avait pas sa place. À l’inverse, la Cour administrative d’appel de Nantes avait opté quelques jours plus tard pour le maintien de la crèche qui « dans le cadre d’une tradition relative à la préparation de la fête familiale de Noël » ne revêtait pas la nature d’un « signe ou emblème religieux ».
L’Observatoire de la laïcité estime, pour sa part, dans la dernière version de son Guide de la laïcité que la loi de 1905 « laisse une large marge d’appréciation dans la qualification ou non d’emblème religieux de ces représentations figuratives ». Selon cette instance, une crèche, « présentée dans un cadre culturel pour une courte durée » peut être considérée comme une « exposition », une exception prévue et autorisée dans l’article 28 de la loi de 1905.
Laissez votre commentaire