C’était mon anniversaire le 19 décembre. Une belle journée avec les collègues de travail, les « amis » virtuels et leurs vœux via les réseaux sociaux, puis une sortie en famille le soir au restaurant pour couronner le tout. Une petite pause de « joie » dans un monde qui fait de plus en plus peur. Comment se sentir pleinement heureux et en paix tout en regardant au fil de la journée sur mon écran de smartphone les dépêches noires les unes après les autres ?
Attentat dans un marché de Noël visant des familles faisant leurs achats pour fêter le moment le plus familial, unificateur et symbolique du christianisme du monde occidental. Encore un camion, comme à Nice, qui roule sur des personnes anonymes et innocentes. La police avance la forte hypothèse d’un attentat islamiste. Selon les informations qui circulent dans les réseaux sociaux, l’État Islamique aurait demandé que leurs « fidèles » attaquent les marchés de Noël dans le monde occidental.
En même temps, en Turquie, en pleine crise syrienne autour de l’évacuation de la ville d’Alep, l’ambassadeur russe en déplacement à Ankara se fait tuer par balles devant les caméras. C’est justement un policier turc, auteur des coups de feu, qui après son geste crie « Allah Akbar » (« Dieu est le plus grand »).
Dans cette même journée remplie de sang, cette fois-ci chez nous, à Zurich, une attaque est perpétrée dans une mosquée alors que les fidèles musulmans priaient. Trois hommes sont blessés, le quartier est bloqué, une chasse à l’homme s’en est suivie.
Une actualité brutale, violente et qui fait peur. Oui, la peur. Avez-vous peur du monde où vous vivez actuellement ? Moi, oui. Je me répète peut-être, mais je n’arrête pas de me rendre compte de la véracité de cette conclusion dans notre pensée collective : le monde a changé depuis le 11 septembre 2001. Le monde aujourd’hui a peur et n’est plus le même. La guerre qui auparavant était éloignée, qu’on regardait à la télévision, peut éclater à n’importe quel moment dans le centre commercial où vous et moi faisons nos achats avec nos familles.
Il y a un lien entre ces trois événements, dans trois pays différents, par trois hommes différents. Tous les trois probablement perpétrés au nom de « Dieu ».
Arthur Schnitzler, médecin et écrivant autrichien, a déclaré : « S’il y a un dieu, alors la façon que vous avez de l’honorer est un blasphème. »
Oui, c’est un blasphème qu’au nom de Dieu autant des barbaries soient faites. Dans une société si sécularisée et en même temps en pleine recherche de spiritualité, cela tombe très mal. Il y avait déjà comme un refus, un mépris, une méfiance vis-à-vis de tout ce qui est « religieux » ou lié aux institutions religieuses. Désormais, il y a la peur de ce « Dieu » défendu par ces trois hommes.
Au nom de Dieu ou de dieu ?
En revisitant ma bible, je tombe sur un autre homme, qu’on pourrait aussi appeler un « terroriste » : Saul, né à Tarse. Il me fait penser à ces trois hommes de l’actualité de cette semaine. C’est un religieux zélé, engagé dans ses convictions et qui au nom de Dieu va persécuter des vies innocentes, dont la seule « erreur » est de penser, croire et vivre autrement. Pour cela, et au nom de son dieu, il décide de prendre les choses en main et par la violence les persécuter. Il va les mettre en prison, les tuer. Fermez les yeux et imaginez la scène. Il est là, debout, observant la foule qui par son influence est en train de tuer Étienne à coups de cailloux. Etienne, celui qui vient tout juste de présenter un sermon profondément inspiré. Saul est fier de lui. Il est fier du regard de ces congénères qui pensent comme lui.
Mais Dieu regarde cet homme autrement. Un jour, alors qu’il est en voyage dont le but est encore de persécuter, emprisonner et tuer, le vrai Dieu va croiser sa route. Il tombe de son cheval, de son piédestal, et littéralement atterré, Dieu lui dit : « Je suis Jésus, celui que tu persécutes ». Une rencontre personnelle a lieu. S’en est suivie une révélation, une remise en question, une repentance, une conversion, un salut et une nouvelle personne est née : Paul.
De persécuteur, il est devenu le persécuté à cause de son nouveau Dieu. Sa vie a changé après une rencontre avec celui qui n’arrête pas des changer des vies humaines tout au long de l’Histoire. Il décrit ce changement par des mots très profonds : « Quant à la passion, persécuteur de l’Église ; quant à la justice de la loi, irréprochable. Mais ce qui était pour moi un gain, je l’ai considéré comme une perte à cause du Christ. En fait, je considère tout comme une perte à cause de la supériorité de la connaissance de Jésus-Christ, mon Seigneur. À cause de lui, j’ai accepté de tout perdre, et je considère tout comme des ordures, afin de gagner le Christ. » Philippiens 3.6-8.
Les hommes sont-ils les avocats de Dieu ?
Au regard de la transformation de ce « terroriste » qu’était Paul, j’en arrive à la conclusion que des hommes extrêmement intelligents peuvent être vraiment à côté de la plaque et faire de grands torts au nom de Dieu. C’est la même chose avec les amis de Job : Bildad, Zophar et Elifaz. Au nom de Dieu ils ont apporté souffrance à celui qui était déjà dans une situation de profond désespoir parce qu’il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Tels furent les actes de ces 3 terroristes ce lundi 19 décembre 2016 vis-à-vis de ce monde qui ne comprend plus ce qui lui arrive.
À la fin du livre de Job, Dieu va réprimander les « amis » de Job en leur disant d’arrêter de le défendre et de le justifier. Dieu est suffisamment grand et puissant pour que nous n’ayons pas à lui porter secours. Jésus est notre avocat et non le contraire. L’intolérance, le jugement des valeurs, les mauvais traitements, les abus physiques et psychologiques et enfin la violence dans son état le plus absurde, comme lors de ces attentats, ne viennent pas du vrai Dieu. Celui qui se révèle dans sa parole n’est pas celui invoqué quand on crie « Allah Akbar » avant de tuer. Non, ce n’est pas le grand Dieu des chrétiens, des juifs ou des musulmans. Ces actes, comme dit Paul, sont « des ordures ». Mais même les hommes qui ont une propension à défendre leur dieu par la violence, peuvent changer, s’ils se laissent rencontrer par la bonne personne sur leur route.
Reviens !
Le 19 décembre fut une belle journée d’anniversaire pour moi. Mais attablé avec ma famille dans un bon restaurant, je ne pouvais pas arrêter de penser que des familles non loin de moi pleuraient leurs proches morts dans des attaques insensées et barbares. Quel monde de folie ! Je fais les miennes les paroles de Jean : « Celui qui atteste ces choses dit : Oui, je viens bientôt. Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous ! » Apocalypse 22.20-21
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