Notre culture occidentale nous invite à prendre soin de notre corps (le physique), de notre esprit (l’intellectuel) et dans certains cas de notre âme (le spirituel). Mais qu’en est-il de nos émotions ? Nous devons aussi être attentifs à ce que nous ressentons tout au long de notre vie. Souvent, au nom de la santé et du bien-être, nous entrons en compétition avec les autres et avec nous-mêmes. Nous voulons être les plus sveltes sur la plage, les plus intelligents dans les études, les plus “saints” à l’église. Nous ne tolérons pas les échecs, la deuxième place ou les pertes. Cela nous amène à entrer dans des crises que nous ne sommes pas toujours capables de reconnaître. Sans compter les crises que la vie nous impose de manière inévitable : crise financière, dans le mariage, avec les enfants, crise du chômage, le deuil, et ainsi de suite…
Malgré les belles phrases que nous publions sur notre page Facebook, comme par exemple “La vie n’est pas d’attendre que la tempête passe, c’est apprendre à danser sous la pluie”, dans la majorité des cas, quand survient un problème dans notre vie, nous ne dansons pas, nous nous traînons devant lui. Nous pouvons être des spécialistes de la théorie, mais dans la pratique, la vie nous bouscule.
Einstein disait déjà : “Le bonheur ne réside pas dans l’absence de problèmes mais dans la capacité à savoir les gérer”. Nous voilà déjà plus proches de la réalité. Nous rencontrerons toujours des problèmes. Mais continuer à avancer malgré et avec eux est un don, une sagesse, un apprentissage qui nous font souvent défaut. C’est ce que la psychothérapeute Telma Witzig est venue apprendre à l’église lusophone de Lausanne le samedi 20 janvier 2018, avec deux ateliers :
- Comment surmonter les crises de la vie ?
- L’humor a son rôle dans la santé mentale
Il serait impossible de résumer en quelques lignes seulement tout ce qui a été dit, mais voici 5 pas importants que nous pouvons suivre en temps de crise, pour en sortir.
1. Accepter nos crises
Lorsque la crise est visible, physique ou hors de nous, il est facile d’exposer et nommer le problème. Mais parfois, la crise est interne, cachée, tue. Elle devient alors un fardeau imperceptible quasi invisible mais qui affecte notre être, sans même nous en apercevoir. Nous ne voulons pas la voir, car quand nous entendons le not “crise”, notre première réaction est de fuir. Et quoi de mieux que de faire comme si elle n’existait pas ? Notre cerveau est assez intelligent pour faire cela sans même que nous l’ayons demandé consciemment. Personne ne veut traverses des crises et quand elles apparaissent, notre réflexe est de vouloir en sortir le plus rapidement possible. Bien sûr, l’objectif est d’être heureux ! Mais pour cela, le premier pas est de reconnaître les sentiments qui envahissent notre esprit et notre coeur. Il faut reconnaître et nommer la crise par son nom. Définir un problème par des mots est déjà un grand pas vers sa résolution.
Ce n’est pas honteux d’avoir des problèmes. Tout le monde en a. Ce n’est pas honteux de ressentir de la colère, de la jalousie, de l’angoisse, de la tristesse… Ce sont des sentiments humains. Ce n’est pas honteux d’échouer, perdre, recommencer. Ce sont des étapes de vie par lesquelles tous passent un jour. Le problème est de ne pas vouloir les assumer. Si nous n’admettons pas que nous avons un problème, comment le résoudre ? Comment venir à bout d’une chose qui n’existe pas… dans notre tête ?
Alors, seul dans notre chambre, ou lors d’une balade solitaire en pleine nature, ayons le courage d’écouter nos émotions. Et si besoin, demandons à Dieu de l’aide pour oser les nommer.
2. Fixer les yeux sur Dieu
Une fois que le problème est clairement exposé, à nos yeux au moins, attention de ne pas tomber dans l’extrême inverse : dramatiser la situation. Plaçons chaque problème à sa juste place. La tendance humaine est de voir une montagne là où il n’y a qu’une colline. Dans beaucoup de cas, notre imagination et notre préoccupation nous font exagérer en évaluant la taille de notre crise. Et c’est vrai, lorsque nous sommes en crise, notre capacité d’analyse et notre calme sont hautement mis à l’épreuve. C’est pour cela qu’il n’existe qu’une seule solution : remettre notre problème à Dieu.
Que le problème soit grand ou réellement énorme, l’unique capable de le résoudre, c’est Dieu. En toutes circonstances, Il a les pleins pouvoirs. Suivons ce fameux conseil : “Ne dis pas à Dieu la taille de tes problèmes, dis à tes problèmes la taille de ton Dieu”.
3. Suivre les conseils bibliques
Le fait de donner de notre problème à Dieu doit se faire sous forme de dialogue. Nous devons être attentifs à ce que Dieu veut nous dire. Et non, ce n’est pas compliqué ! Ce qu’il se passe c’est que nous attendons de Dieu une réponse audible, quand Il se révèle de mille et une manières différentes. Dieu parle encore aujourd’hui, de la même manière qu’Il l’a fait avec Moïse, Abraham ou ses disciples, mais il ne le fera pas forcément avec nous. Cela nous angoisse et nous fait dire que nous n’entendons pas Dieu ou qu’Il ne parle pas, qu’Il est silencieux.
La vérité c’est que Dieu a déjà une très grande liste de recommandations pour notre bonheur. Elles sont regroupées dans ce livre que nous appelons “bible”. Elle contient de très nombreux conseils pour toutes les situations de notre vie. C’est la parole de Dieu. Nous n’avons pas forcément besoin d’attendre d’entendre Sa voix.
SI nous suivons les conseils du Seigneur contenus dans Sa parole, un chemin s’ouvrira devant nous, même là où il n’y en avait pas. Et sa paix “qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus-Christ” (Philippiens 4.7). C’est une promesse.
4. Faire preuve d’humour
En prenant le bon chemin, en recevant la paix de Dieu, notre esprit sera mieux disposé à agir. Souvenez-vous : Dieu s’occupe de ce qui relève de l’impossible, mais Il nous laisse faire ce qui est à notre portée. Alors ce qu’Il nous demande de faire, faisons-le ! Le reste lui appartient.
Être actif, productif et non pas passif, permet de fortifier notre confiance et augmenter l’estime de soi… Deux ingrédients qui nous font défaut en temps de crise.
La bible nous présente un autre remède pour évacuer les problèmes : l’humour. Il ne sert pas dans toutes les situations bien sûr. Certaines crises sont bien trop délicates pour en rire. Mais si possible, faisons cette expérience.
Le Dr Telma a raconté l’histoire d’une de ses amies qui a su rire d’elle-même et de sa maladie grave jusqu’à la fin de ses jours. Elle s’est moquée de son gros ventre, conséquence de sa maladie, jusqu’au jour de sa mort.
“Un coeur joyeux est un bon remède, Mais un esprit abattu dessèche les os.” Proverbes 17.22
Cette affirmation a été confirmée par la science également. Des recherches affirment que le rire, au-delà de la sensation de bien-être que nous connaissons, est aussi un allié de la santé. Il aide à prévenir certaines maladies et le corps à accomplir ses fonctions journalières. Une recherche de l’université de Loma Linda (Etats-Unis), affirme que le rire peut réduire les risques de maladies cardiaques.
Attention, ne lisez pas que le rire guérit, mais il prévient certaines maladies et aide à soulager la douleur. Si vous souhaitez approfondir ce thème, le Dr Telma Witzig recommande ce film inspiré de faire réels : Dr Patch Adams.
5. Chercher l’aide d’un professionnel
Malheureusement, toutes les crises ne se résolvent pas après ces 4 premiers pas. Des fois, quand la crise implique des traumatismes profonds, nous pouvons avoir besoin e recourir à un professionnel de la santé. Dans certains milieux ou dans certaines familles, les psychologues ne sont pas bien vus et la thérapie est considérée pour les fous. Mais réfléchissons un instant… De la même manière que nous allons consulter un médecin quand nous souffrons physiquement, il peut être bon d’aller consulter un psychologue quand nous souffrons émotionnellement. De la même manière que nous nous adressons au pasteur quand nous passons par une crise spirituelle, il peut être bon de s’adresser à un psychologue si nous souffrons psychologiquement. Chaque douleur a son professionnel. Le professionnel des émotions peut être un psychologue, un psychothérapeute, un psychiatre… L’aide professionnelle ne dispense pas l’aide de Dieu, elle ne le remplace pas. C’est un complément. Dieu sera toujours Dieu.
Tous les conseils données par le Dr Telma Witzig sont basés sur son expérience en tant que professionnelle et sur la bible. L’histoire d’Elie a été un des exemples qu’elle a cité durant ses ateliers. Quand Elie a dû affronter la sécheresse dans son pays, Dieu lui a parlé. Il lui a donné le conseil d’aller un torrent de Kérith. Elie obéit et a survécu quelques temps grâce à l’eau du torrent, jusqu’à ce qu’il sèche complètement. Alors Dieu a ordonné à Elie d’aller à Sarepta où il rencontrerait une veuve qui lui donnerait à manger.
La crise qu’a connu Elie était grave, il pouvait en mourir. Le conseil de Dieu paraissait fou. A cette époque les veuves n’était pas du tout considérées ni respectées par le peuple. Mais c’est bien elle que Dieu a utilisé pour sauver Elie de la crise.
Nous ne comprendrons pas toujours les plans de Dieu car ils sont bien différents des nôtres. Mais une chose est sûre, ce sont des “projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance” (Jérémie 29.11).
Eunice Goi, membre de l’église lusophone de Lausanne
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