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Perfection chrétienne : un magnifique challenge

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La clarté du texte biblique concernant la victoire sur le péché est incontestable : “Tu seras irréprochable [tamim, “parfait”] devant le Seigneur ton Dieu” (Deutéronome 18.13) ; “Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait [teleios]” (Matthieu 5.48). Cette attente divine n’est pas un idéal biblique à atteindre dans un avenir indéfini, mais ce que nous sommes appelés à être dès maintenant. L’appel à la perfection repose sur au moins deux hypothèses implicites. Premièrement, le péché est absolument incompatible avec la sainteté et l’intégrité morale de Dieu, et deuxièmement, le péché est non seulement inexcusable mais n’a aucune fonction dans l’univers de Dieu.
La clarté des passages bibliques dissimule en même temps la complexité du sujet, en partie parce que la terminologie utilisée peut être comprise de différentes manières. L’adjectif hébreu tamim pourrait être traduit par “complet, entier, irréprochable, sans défaut”, etc. L’adjectif grec teleios signifie, par exemple, “parfait, complet et mûr”. Dans les deux cas, l’idée de base est l’achèvement. Cela ne diminue en rien le caractère impératif de l’attente divine, mais nous incite à examiner attentivement la nature de la perfection biblique. Le texte biblique la caractérise de différentes manières et l’associe à d’autres sujets qui nous aident à en définir les contours fondamentaux.

 

Perfection et obéissance

La plupart des gens associent immédiatement la perfection à l’obéissance à la loi. Incontestablement, la perfection comprend une composante éthique religieuse qui touche tous les aspects de la vie (voir Psaumes 15.1-5 ; Job 31 ; Jacques 3.2-5). Quelques exemples suffisent. Pour que le peuple soit irréprochable devant le Seigneur, il ne devait pas consulter les esprits ou pratiquer la divination, comme le faisaient les Cananéens (Deutéronome 18.9-14), et il devait se débarrasser des idoles (Josué 24.14). Une personne parfaite fait ce qui est juste et dit la vérité (Psaumes 15.2). Le psalmiste déclare avec joie : “Heureux ceux dont la voie est irréprochable, qui marchent dans la loi de l’Éternel” (Psaumes 119.1). Cet accent mis sur l’obéissance nous indique que la perfection biblique n’est pas une expérience mystique, mais une réalité dynamique dans la vie du croyant. Toutefois, la perfection est plus profonde que l’obéissance à la loi.

 

Perfection et engagement envers Dieu

La personne parfaite est, avant tout, celle qui marche avec le Seigneur dans une communion intime avec lui (Genèse 6.9). Cela est souvent mentionné dans le contexte de la perfection. Dieu dit à Abraham : “Marche devant moi et sois irréprochable” (Genèse 17.1). La perfection consiste à aimer “le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme” (Deutéronome 13.3). La perfection consiste à avoir une communion de tout cœur avec Dieu et, par conséquent, elle est au cœur même de l’abandon total, complet, parfait et sans partage de la vie et de la volonté au Christ en tant que Sauveur et Seigneur. Nous n’abandonnons pas la plénitude de notre vie à une loi impersonnelle, mais à la volonté de Dieu.

Puisqu’il en est ainsi, on pourrait dire que la perfection est en quelque sorte une réalité présente (1 Corinthiens 2.6 ; cf. Philippiens 3.15). Cette dévotion entière et exclusive à Dieu est visible dans l’obéissance à Celui qui nous a rachetés et qui est maintenant notre Seigneur.

L’engagement total et parfait envers le Seigneur n’est jamais dissocié de l’obéissance (Deutéronome 13.4 ; Psaumes 101.2). Dieu attendait de Salomon qu’il “marche devant moi … dans l’intégrité [tom, “perfection, plénitude, complétude”] du cœur et dans l’honnêteté”, ce qui est défini comme l’accomplissement de la volonté de Dieu (1 Rois 9.4 ; voir Psaumes 101.2). Le baptême en Christ, notre union avec le Christ, est suivi d’une marche en “nouveauté de vie” (Romains 6.4). L’affirmation selon laquelle “j’ai été crucifié avec le Christ” signifie que “la vie que je mène maintenant dans la chair, je la mène par la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et s’est livré pour moi” (Galates 2.20). Cet engagement profond envers le Seigneur nous transforme à la ressemblance du Christ (2 Corinthiens 3.18 ; Ephésiens 3.14-19). La compréhension de la perfection comme un engagement parfait envers Dieu, inséparable de l’amour envers Lui et envers les autres, dépeint la perfection comme une expérience dynamique qui est réelle aujourd’hui et qui continuera à croître.

 

Perfection et expiation

Le péché ne consiste pas simplement à faire quelque chose de mal, mais à offenser Dieu, et il constitue donc une menace pour la plénitude ou la perfection de notre engagement envers Lui. Le caractère inexcusable du péché est bien attesté dans la Bible (par exemple, 1 Jean 1.6), mais nous lisons également des textes sur l’universalité du péché (1 Rois 8.46 ; Psaumes 143.2 ; Romains 3.9, 10). L’affirmation selon laquelle, lorsque nous regardons la profondeur de la volonté divine en Jésus-Christ, nous réalisons les limites de notre perfection, c’est-à-dire de notre imperfection (Psaumes 119.96 ; Ésaïe 6.5), impliquant que la créature n’atteindra jamais la perfection divine, est peut-être plus dramatique encore. Jean reconnaît cette réalité lorsqu’il déclare : “Je vous écris ces choses pour que vous ne péchiez pas. Si quelqu’un a péché, nous avons un Avocat auprès du Père, Jésus-Christ … ; et c’est lui-même qui est la propitiation pour nos péchés” (1 Jean 2.1, 2). Un comportement défectueux ne met pas nécessairement fin à notre relation avec Dieu, car la grâce du pardon nous est offerte par le Christ (1 Jean 1.9).

Dans le culte israélite, la perfection était impossible sans l’expiation. Le Dieu qui a ordonné au peuple d’être parfait est le même qui a institué un système sacrificiel pour accorder à son peuple saint et parfait l’expiation de ses péchés (Lévitiques 4.27-31 ; 17.11 ; 15.13-15). Le juste n’est pas seulement celui qui pratique la justice, mais aussi celui dont les péchés sont pardonnés (Psaumes 32.5, 11 ; 41.4, 12)

Le lien entre la perfection et l’expiation révèle une dimension de la perfection biblique qui est d’une importance transcendante. La perfection en tant qu’engagement total envers Dieu qui s’exprime par un service obéissant à Dieu s’accompagne toujours de sa grâce qui pardonne et qui restreint (Psaumes 19.12, 13 ; Philippiens 4.7). L’Écriture est claire sur le fait que, malgré notre nature pécheresse, nous ne devons pas succomber aux tentations de l’ennemi qui nous poussent à des comportements pécheurs. Dieu fournit toujours, par sa grâce restrictive, un moyen d’échapper au mal à travers le Christ (1 Corinthiens 10.13). Cependant, la perfection biblique ne peut être définie comme une perfection sans péché, c’est-à-dire un état humain impeccable. Il n’y a qu’une seule voie de salut, et il n’y a pas un seul moment dans l’histoire du salut où notre dépendance à l’égard du sacrifice expiatoire du Christ s’interrompra. Il n’y a qu’un seul évangile.

 

Perfection et développement personnel

Le caractère dynamique de la perfection biblique indique qu’elle est, par nature, une question de croissance spirituelle personnelle (Philippiens 3.12). Nous grandissons dans la communion et la connaissance du Christ et dans le reflet de son image dans notre vie. Nous devons “parvenir […] à l’état d’homme mûr [teleios, “parfait, achevé”], à la mesure de la stature de la plénitude du Christ” (Ephésiens 4.13).

L’épître aux Hébreux nous exhorte à “progresser vers la maturité [la perfection]” (Hébreux 6.1 ; cf. 2 Corinthiens 7.1), une tâche qui dure toute la vie. La croissance chrétienne consiste à apprendre à se conduire “d’une manière digne de l’Évangile” (Philippiens 1.27 ; cf. Galates 5.16) ou à marcher “d’une manière digne du Seigneur, pour lui plaire à tous égards, en portant du fruit en toute bonne œuvre” (Colossiens 1.10). La tâche missionnaire consiste à “rendre tout homme complet [“parfait”] en Christ” (Colossiens 1.28).

La croissance spirituelle consiste dans une large mesure à maîtriser l’égoïsme par l’intermédiaire de l’Esprit. Le contraire de l’égoïsme est une vie gouvernée par l’amour de Dieu qui se donne. Nous refléterons parfaitement le Christ lorsque l’égoïsme cessera de nous dominer. C’est ce que Jésus a voulu dire lorsqu’il a déclaré : “Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait [teleios]” (Matthieu 5.48 ; cf. 1 Jean 4.16, 17). Il s’agit de l’amour de Dieu qui est toujours orienté vers le bien-être des autres : il aime les mauvais et les bons, vous et moi (Matthieu 5.45). Refléter parfaitement l’image de Jésus, c’est soumettre l’égoïsme à la puissance de son amour. Il s’agit là d’une vocation splendide !

Nous embrassons la merveilleuse tâche du développement spirituel dans le contexte d’un conflit personnel spirituel (Galates 5.16, 17). Nous sommes appelés à abandonner “le vieux moi” et à “revêtir le nouveau moi qui, à l’image de Dieu, a été créé dans la justice et la sainteté de la vérité” (Ephésiens 4.22, 24). En d’autres termes, nous ne devons pas permettre au péché de régner à nouveau sur nous (Psaumes 19.13 ; Romains 6.12). Au milieu des conflits et des tentations, les croyants sont si fermes dans leur engagement total envers le Seigneur qu’ils deviennent inébranlables dans leur foi. Le psalmiste fait référence à cette expérience en disant : “Je me suis confié à l’Éternel sans hésiter [ma’ad, “chancelant, hésitant”]” (Psaumes 26.1). Les croyants sont fermement “enracinés et fondés dans l’amour” (Ephésiens 3.17), “tenant fermement … par la foi de l’évangile” (Philippiens 1.27). La perfection chrétienne consiste à s’appuyer sur la vérité avec une telle fermeté que nous “ne trébucherons jamais” (2 Pierre 1.10 ; cf. Apocalypse 22.11). Ce type de chute serait un péché grave que les croyants ne devraient jamais commettre (1 Jean 3.9 ; 5.16, 17), non pas parce qu’ils en sont incapables ou parce qu’ils ont atteint la perfection sans péché, mais parce qu’ils ont choisi, par la puissance de l’Esprit, d’être loyaux envers le Christ à tout prix. En fait, le lien entre perfection et conflit indique une fois de plus que l’état de perfection sans péché, qui permettrait aux croyants de vivre par eux-mêmes sans pécher ou sans l’œuvre expiatoire du Christ, est une illusion.

 

Perfection et eschatologie

La lutte contre le péché prendra fin. Les dommages causés par le péché sur l’image de Dieu dans l’homme seront éliminés pour toujours, et il y aura une harmonie complète entre l’homme et Dieu, libérée de la présence menaçante du péché. Le Christ est venu pour défaire les œuvres du malin, et cela se produira dans sa plénitude lors de sa seconde venue. La nature humaine déchue, décrite par Paul comme “chair et sang” (1 Corinthiens 15.50), subira un changement radical lors du retour du Christ, lorsque “les morts ressusciteront impérissables” et que “ce mortel” revêtira “l’immortalité” (versets 52, 53). C’est la totalité de la personne, et pas seulement le physique, qui sera ressuscitée pour une vie vraiment nouvelle. La plénitude de la perfection chrétienne se manifestera alors dans notre vie, sans le fardeau du péché (cf. 1 Jean 3.2). Puisque la perfection consiste à grandir à l’image de Dieu, cette tâche se poursuivra pendant toute l’éternité, même en l’absence de péché. Le sacrifice du Christ, manifestation de l’amour de Dieu le plus glorieux qui se sacrifie, continuera à être un moyen de dissuasion contre une nouvelle chute dans le péché. L’Agneau sera assis pour toujours sur le trône (Apocalypse 22.1). Son sacrifice conservera son efficacité pendant des siècles et des siècles, alors que nous continuerons à grandir dans la compréhension de l’amour de Dieu.

La perfection biblique consiste en un engagement inébranlable, plein, complet et entier envers Dieu en tant que Sauveur et Seigneur, qui se manifeste par une croissance spirituelle constante et obéissante dans sa grâce, qui repose exclusivement sur la grâce du Christ qui pardonne et sur son sacrifice expiatoire méritoire. Cela devrait être une réalité maintenant dans notre vie, mais sa plénitude sera manifestée à la venue du Christ, lorsque nous serons finalement délivrés de notre nature pécheresse.

 

De Ángel Manuel Rodríguez
Source : https://adventistreview.org/magazine-article/a-splendid-challenge/

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