“Et parce que vous êtes fils… » Galates 4.6
Il est deux heures du matin et notre bébé se réveille pour la troisième fois cette nuit. Complètement endormi, je me lève du lit pour essayer de le calmer… Je pose sa tête sur mon torse, je passe ma main dans ses cheveux, je m’aventure même à chanter une berceuse. Quelques minutes plus tard, il dort à nouveau.
Devenir père m’a apporté un lot de réflexions sur la vie, la famille, l’argent. Cela m’a également mis face aux paradoxes que la réalité de la paternité apporte. Se rendre compte que ce petit être est totalement dépendant, aimer cela et en même temps être déspespéré par cela. Avoir envie de faire une pause et se détacher de lui mais ressentir le manque deux heures plus tard. De toutes mes réflexions celle qui me gêne et m’émeut le plus est liée à la notion de dépendance. Nous passons notre vie entière à apprendre à être indépendant, nos parentes ont rêvé de ça pour nous. Nous sommes fiers quand nous nous émancipons : la première voiture, le premier emploi, le premier voyage, autant de signes discrets de notre indépendance, de notre succès. Et arrivé au sommet de notre satisfaction, au summum de notre autonomie, nous sommes surpris par l’invitation d’être dépendant de Dieu, tel un petit enfant envers son père.
J’ouvre la porte de chez moi et mon fils court à 4 pattes em ma direction, il agrippe ma jambe, me regarde et pleurniche gentillement pour me demander de le prendre dans mes bras. Il veut jouer, il est dépendant, il cherche mon affection, totalement soumis à mes soins. Je m’arrête et je me dis que j’aimerais être comme ça avec Dieu…
Apprendre à dépendre de Dieu peut souvent donner l’impression d’un rétrogradage, un retour à l’enfance, une puérilité… C’est un paradoxe inconfortable. Il défie toutes les bases de notre confiance construite au long des années : nous-mêmes, la fierté de tout ce que nous faisons, accomplissons, produisons, de nos capacités et compétences. Mais tout disparaît en présence du Père éternel. Nous sommes des enfants qui jouent sur le sol de la vie, devant Lui. Nous pleurons car nous n’arrivons pas à atteindre le jouet placé tout en haut de l’étagère. Inexplicablement, nous sommes des enfants, nous avons besoin du Père mais nous Le fuyons em même temps…
Il est 4h30 du matin et mon fils s’est encore réveillé. Avec lui, des millions d’autres dans le monde n‘arrivent pas à dormir. Ils se tiennent éveillés à la recherche de quelque chose à la lueur de l’aube de la vie. Seul le Père peut les rendormir paisiblement…
De Leonardo Ascimann, brésilien, marié, un enfant.
Diplômé en théologie à l’Université adventiste de São Paulo (UNASP), Leonardo Ascimann prêche dans les églises, les écoles et universités dans tout le pays. Ses thèmes préférés sont la famille, le post-modernisme et les affaires. En effet, il s’est professionalisé dans le commerce extérieur.
Traduction : Eunice Goi
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