« Liberté religieuse et extrémisme religieux » était le thème de la troisième journée de la liberté religieuse de Lausanne.
Les communautés adventistes du monde entier sont invitées à consacrer un samedi chaque année pour promouvoir et célébrer, là où cela est possible, la liberté religieuse. La communauté adventiste de Lausanne, en collaboration avec l’association internationale pour la défense de la liberté religieuse (AIDLR) a présenté la troisième journée cantonale de la liberté religieuse, samedi 19 janvier 2019, dans ses locaux de l’avenue de l’Eglise-Anglaise 8.
David Jennah, président de l’AIDLR Suisse, a retracé les origines de l’association fondée à Paris en 1946 par le médecin Jean Nussbaum et qui compte parmi ses présidents des personnalités tels qu’Eleanor Roosevelt, Albert Schweitzer, Paul-Henri Spaak et Léopold Sédar Senghor.
John Graz, Directeur du Centre International pour la liberté religieuse et les affaires publiques du Campus adventiste du Salève (CLIRAP) et initiateur de la journée, a introduit les présentations par ces mots : « Nos libertés sont- elles aujourd’hui menacées par l’extrémisme religieux ? Si oui, comment neutraliser la menace sans pour autant renier les valeurs de liberté et les droits humains ? » La célèbre citation de St Juste « Aucune liberté aux ennemis de la liberté » a été débattue par les invités du jour.
Ivan Dekker Dos Santos, doctorant et collaborateur d’enseignement et de recherche à la Faculté de droit de Genève et membre du CILRAP, a mis en évidence que la Suisse, dont Genève est capitale mondiale des droits humains, permet aux citoyens au travers de la démocratie directe, de proposer et voter des lois qui, paradoxalement, peuvent violer ces mêmes droits, comme ce fut le cas pour la votation sur les minarets.
Eric Golaz, délégué du Conseil d’Etat vaudois aux affaires religieuses, a expliqué le rôle de l’Etat dans la promotion du dialogue inter-religieux et la collaboration entre les églises pour garantir la paix religieuse.
Dominique Troilo, coordinateur cantonal de l’aumônerie en EMS pour l’EERV et président du CADEMS, a souligné que la vraie question est de savoir comment gérer une coexistence de la différence au sens de la réalité présente.
Dominique Bourg, professeur ordinaire à l’Institut de géographie et durabilité (IGD), Faculté des géo-sciences et de l’environnement à l’UNIL, a mis l’accent sur l’importance du pluralisme religieux et la valeur du dialogue et du partage sur les questions morales.
Le journaliste Jean-Brice Willemin, responsable de l’information pour l’Église catholique sur Vaud, a modéré le débat en notant que, dans le canton de Vaud, il n’existe pas de groupes religieux extrémistes organisés mais simplement des individus et que la préoccupation de certains citoyens consiste à surmonter les craintes quant au danger de survie de certaines dérives religieuses telles que celles dérivant de l’extrémisme de type islamique.
La journée s’est conclue autour d’une superbe collation préparée par des membres d’église permettant de poursuivre la réflexion dans une ambiance conviviale.
Giampiero Vassallo, aumônier à la Résidence La Girarde, Epalinges (Suisse)
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