Lorsque notre yorkshire-terrier âgé de 15 ans est mort dernièrement, je me suis sentie bien seule. Pourquoi ne pas acheter un autre chien ? J’ai dit à mon mari : « Je vais simplement faire des recherches, et nous verrons bien. » Je me suis branchée sur le site Web petfinder.com. Et je suis tombée sur la fiche de Sparky. Quel beau chien ! Au premier coup d’œil, ça a été le coup de foudre ! Sur sa fiche, ses « parents adoptifs » expliquent qu’il a été maltraité. Quand ils l’ont trouvé, ses poils étaient longs, sales, emmêlés. Ils l’ont nettoyé, puis ont noué un joli foulard autour de son cou. Quel magnifique petit chien, en apparence du moins ! Cependant, nous n’avions aucune idée de l’ampleur de sa blessure intérieure.
La première fois que nous l’avons amené dehors, ça a été la panique. Quand il avait peur — ce qui était fréquent ! – il courait se réfugier sous un lit. Il faisait ça tellement souvent que finalement, nous avons décidé de le garder en laisse 24/7 pour pouvoir le faire sortir de ses cachettes. Sparky s’est attaché à mon mari. Mais il avait peur de moi. Chaque fois que je m’approchais de lui, il se recroquevillait sur les genoux de mon mari ou allait se cacher sous un lit. J’essayais alors de le raisonner. « Allons Sparky, tu peux me faire confiance. Je t’aime, tu sais ! » Peine perdue.
Mais alors que j’étais sur le point d’abandonner, je me suis retrouvée seule à la maison avec Sparky. Mon mari, en effet, a dû s’absenter pendant quelques jours. Il ne restait pour seuls genoux à Sparky que les miens. La première fois qu’il a grimpé dessus, je suis presque tombée de ma chaise ! Il a accepté que je le caresse, sauf que son corps tout raide prouvait qu’il n’avait pas encore très confiance… Mais au moins, il me tolérait ! Sparky n’avait aucune idée du comportement d’un chien. Nous essayions de jouer avec lui, de lui lancer une balle, de tirer une chaussette, mais il ne réagissait pas. C’est seulement huit mois après son arrivée chez nous qu’il m’a fait suffisamment confiance pour accepter une gourmandise de ma main. Petit à petit, il a commencé à se détendre, à apprécier l’extérieur et les promenades.
Quand le sol est couvert de neige, il s’y roule comme s’il faisait un ange sur la neige ! Il est mignon, amusant, et réservé. À son premier anniversaire avec nous, je peux dire que nous étions amis – pas les meilleurs amis, mais amis tout de même. Manifestement, il a décidé qu’après tout, je ne suis pas si mauvaise que ça.
J’ai beaucoup appris de Sparky. J’ai appris que les cicatrices intérieures sont comme les cicatrices extérieures ; elles ne disparaissent jamais. J’ai appris que nous ne pouvons forcer personne — pas même un chien — à nous faire confiance. Il faut du temps, de la patience, et beaucoup d’amour.
Et puis, j’ai appris que Sparky me ressemble beaucoup, car même si Dieu m’a dit à maintes reprises qu’il est digne de confiance, j’ai encore du mal à lui faire entièrement confiance. Tout comme nous avons sauvé Sparky, Dieu m’a sauvée. Quand je m’enfuis, il part à ma recherche et me ramène à lui. « Allons, plaide-t-il, tu peux me faire confiance. Je t’aime, tu sais ! »
Charlotte Erickson, Adventist World. Juin 2019.
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