Arlette et moi nous sommes rencontrés dans la chapelle adventiste de Bienne, lorsque j’étais venu comme délégué de mon église de Langenthal en 1950.
Au sous-sol on recevait des canapés et des boissons et c’est Arlette qui servait à ma table. Lorsque je I’ai regardée, j’ai été fasciné par sa beauté et son être attachant. Une année plus tard, je l’ai à nouveau rencontrée à Paris lors du congrès international de la Jeunesse. Elle est ensuite partie à Londres pour un certain temps et nous avons commencé à nous écrire.
Entre-temps, je me suis spécialisé dans mon métier dans différentes entreprises et nous nous sommes revus rarement. Durant tout ce temps j’ai prié Dieu afin qu’il me réserve Arlette pour la vie et il m’a enfin accordé sa main en 1957. Deux ans après, notre seule enfant, Monique, est née.
Arlette n’a pas eu une enfance facile. Sa mère avait 3 enfants et leur père les a quittés pour aller faire la guerre en Espagne sans jamais revenir. Sa maman ne sachant plus comment nourrir les 3 enfants a dû se résigner à donner Arlette à l’adoption dans une famille à Zürich.
Après bien des années, sa mère adoptive est décédée et Arlette a été rendue à sa famille à Bienne. Entre-temps, sa mère s’était remariée avec René Ritschard, bien connu. C’est dans ces années que la famille s’est faite baptiser.
Quant à moi, j’étais le premier homme à être baptisé à la nouvelle chapelle de Berne, le 20 janvier 1950.
J’avais trouvé un travail comme chef de département dans une usine à Bienne où j’ai travaillé durant 40 ans, jusqu’à la retraite. On s’est donc marié en 1957 et j’avais la certitude de pouvoir donner à notre couple une vie décente.
Des années heureuses se sont écoulées et notre Monique nous a donné des jumeaux, Miriam et Mario, qui étaient notre grande joie et nous ont fait vivre un grand bonheur.
Notre église nous a fait cadeaux d’amis pour la vie dans le même espoir et l’amour de Jésus.
Et lentement, sans que l’on s’en aperçoive, la vieillesse s’est installée. 63 ans de mariage, c’est toute une vie.
Les problèmes de santé sont arrivés doucement et se sont empirés chez Arlette. Dieu m’a donné une force surnaturelle afin que je puisse la soigner jour et nuit, pendant une très longue période. Nous étions heureux de pouvoir rester ensemble à la maison jusqu’au jour où elle n’a plus pu se tenir debout.
Ensuite tout s’est enchainé très vite. L’ambulance, l’hôpital, le home du Schlössli. Son état s’est empiré jusqu’à ce que son cœur s’est arrêté de battre.
La dernière fois que je l’ai vue, elle me tendait les bras en me disant : à bientôt.
De son époux, Ernest Wälti
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