Mon cœur battait la chamade dans ma poitrine et j’étais soudain à bout de souffle. Une fois de plus, ma respiration s’était intensifiée et je me suis assise lourdement sur la chaise la plus proche pour m’assurer que moi et le bébé qui grandissait dans mon ventre ne tomberaient pas par terre. Seigneur, pourquoi est-ce que je continue à avoir ces crises d’évanouissement ? S’il te plaît, enlève-moi ce vertige ! Il semble que cette prière n’ait pas été exaucée comme je l’espérais, mais en attendant, j’ai fait confiance à Dieu.
Ma tension artérielle est restée très basse tout au long de ma grossesse, et pourtant aucun des tests effectués par les spécialistes en néonatalogie et en cardiologie n’en a révélé la cause. Les tâches routinières, parfois même le fait de m’asseoir, produisaient ces moments débilitants. Souvent, l’alerte de ma montre Apple sonnait l’alarme pour signaler que quelque chose n’allait pas avec mon cœur. Un moniteur a été utilisé pour suivre ces épisodes pendant un certain temps et, bien qu’ils aient été bien documentés, tout a montré que mon cœur fonctionnait correctement et qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. J’ai donc poursuivi ma route, buvant beaucoup d’eau et priant pour avoir de la force – et pour que Dieu me débarrasse de cette maladie.
Le moment le plus marquant a été un sabbat lorsque, tôt le matin, j’ai rejoint l’équipe de prière de l’église pour notre marche matinale habituelle. De retour à l’église, alors que je touchais chaque siège, priant pour les personnes qui allaient s’y asseoir pour le culte, j’ai soudain été prise de vertiges et j’ai dû m’asseoir. Cette femme lourdement enceinte a fait sensation dans le sanctuaire ce matin-là ! Mon mari a même été appelé à mes côtés. Nous avons à nouveau prié, cette fois avec l’équipe de prière qui s’est jointe à nous. Je me suis souvenue des 31 jours de prière auxquels nous avions participé deux ans auparavant, et du fait qu’à cette époque, j’avais rédigé une simple demande à Dieu : qu’un bébé rejoigne notre famille au moment opportun. Ce bébé niché dans mon ventre était le miracle que j’avais demandé à Dieu. Alors pourquoi le chemin vers l’accueil de ce petit être était-il été parsemé de moments si terrifiants ? Je n’ai pas eu à attendre longtemps pour obtenir une réponse.
Survivre à la grossesse
Peu après, alors que j’étais enceinte de 36 semaines, les spécialistes m’ont envoyée chez un nouveau chirurgien cardiovasculaire. Lors de notre rencontre, le Dr Khambati m’a tendu la main et m’a dit : “Félicitations pour avoir survécu à votre grossesse !”. Ses mots ont immédiatement fait vibrer mes oreilles. Avais-je bien entendu ? Le chirurgien a continué à m’expliquer que ce que l’on avait supposé être une cicatrice d’une blessure antérieure sur mon aorte abdominale était en fait un anévrisme sacculaire extrêmement rare et dangereux. Ce qui était encore plus rare, c’est que je sois enceinte. S’il éclatait, mon enfant à naître et moi-même mourrions en quelques minutes. Soudain, la raison pour laquelle ma tension artérielle n’avait cessé de chuter pendant tous ces mois est devenue évidente. Mon mari et moi avons loué Dieu de ne pas avoir répondu à nos prières comme nous l’avions demandé, parce qu’il préservait littéralement ma vie et celle de notre bébé ! Si ma tension artérielle avait augmenté comme nous l’avions demandé, nous aurions tous les deux péri.
La semaine suivante a été marquée par une vague d’excitation et d’anxiété, car mon bébé est né par césarienne (pour éviter la rupture de l’anévrisme). Je devais maintenant me remettre de l’accouchement et faire corriger le problème à l’aide d’un stent à une date ultérieure. Entre-temps, j’ai pu me concentrer sur la découverte de cette adorable petite fille qui venait de rejoindre notre famille. Mais trop vite, notre enthousiasme a été sapé par la nouvelle que je ne remplissais pas les conditions requises pour la pose d’une endoprothèse. Une intervention simple, presque indolore, qui me permettrait de rentrer chez moi le jour même, se transformait en une chirurgie très invasive, au cours de laquelle je ne pourrais même pas porter mon bébé pendant deux mois, avec un temps de convalescence total d’un an. Ce furent des jours difficiles. Plus d’une fois, le Seigneur m’a rappelé ce verset : “Ce n’est ni par la force ni par la puissance, mais c’est par mon esprit, dit l’Éternel des armées” (Zacharie 4.6).
Il n’est pas facile de vivre la pression et le fardeau d’un jeu de roulette russe dans la vie réelle. Elle peut se présenter comme un tourbillon épuisant qui nous fait ressentir l’immense pression de la responsabilité de rester en vie pour la famille et les amis. Je voulais que mes enfants aient une mère et que mon mari ait une femme. Je voulais vieillir avec lui et voir mes enfants obtenir leur diplôme, se marier et fonder leur propre famille. J’ai continué à vivre aussi normalement que possible et j’ai appris à me dire chaque jour : “C’est bien”.
Adopter une nouvelle perspective
Et si nous n’obtenions pas le miracle que nous avons demandé ? Et si la douleur et la souffrance ne s’arrêtaient pas de la manière ou au moment que nous avons demandé ? En apprenant à dire “C’est bien”, je me suis rendu compte qu’il ne s’agissait pas que de moi, et j’ai pleuré ce que j’avais à pleurer. Plus je m’exerçais à dire “C’est bien”, alors que les choses apparemment mauvaises se présentaient dans ma vie, plus cela devenait une action en moi. J’ai été capable de laisser tomber l’idée de faire les choses par moi-même, et j’ai permis à Dieu de faire son travail en moi.
“Demandez donc, demandez et vous recevrez“. Demandez l’humilité, la sagesse, le courage, une foi plus grande. Toute prière sincère recevra une réponse. Elle ne viendra peut-être pas exactement comme vous le désirez ou au moment où vous la cherchez, mais elle viendra de la manière et au moment qui répondront le mieux à votre besoin. Les prières que vous faites dans la solitude, dans la fatigue, dans l’épreuve, Dieu les exauce, pas toujours selon vos attentes, mais toujours pour votre bien.
Je suis allée jusqu’au bout de la grande opération quand ma fille avait 9 mois. Je suis tellement reconnaissante envers mes nombreux amis et membres de la famille avec qui Dieu m’a bénie et qui m’ont offert des repas, de l’argent, des services de garde d’enfants, des encouragements et qui se sont occupés de moi et de mon bébé vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le temps passé à l’hôpital et le chemin de la guérison ont été difficiles, douloureux et longs, avec de nombreux défis à relever. J’ai appris que ma souffrance ne changeait ni ne diminuait la puissance de Dieu, mais que son influence au milieu de ma souffrance me changeait et me rendait plus forte. Je continue à le remercier pour les situations douloureuses que je traverse ! Il a sauvé ma vie et celle de ma fille, puis il m’a montré le bien à travers mes déceptions et les défis de la guérison. Et le plus beau, c’est qu’il m’envoie maintenant des personnes à aider, des personnes qui sont confrontées à des défis similaires.
Seigneur, lorsque nos yeux sont aveuglés par les circonstances, les soucis et l’attention, aide-nous à lever les yeux et à savoir d’où vient notre aide. Peut-être ne verrons-nous rien, mais Tu agira, malgré l’obscurité de nos situations. Remplis-nous de ton Esprit Saint et donne-nous des occasions divines de te servir, au fur et à mesure que nous acceptons le processus de la souffrance. Nous voulons continuellement dire : “C’est bon !” et te reconnaître comme le Dieu de la provision ; c’est pourquoi nous te demandons de nous donner la force au milieu de nos souffrances et de celles des autres. Nous te demandons tout cela au nom précieux de Jésus. Amen !
De Sarah Rogers, qui vit en Colombie-Britannique, au Canada, avec son mari, Walter (pasteur à Church in the Valley), et leurs quatre enfants. Elle est coordinatrice du ministère de la prière pour la Conférence de la Colombie-Britannique.
Source : https://adventistreview.org/magazine-article/accepting-the-process/
Traduction : Eunice Goi
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