Avez-vous mangé un sandwich récemment ? Cette spécialité culinaire se compose généralement de deux tranches de pain maintenues ensemble par une sorte de garniture. En d’autres termes, la garniture (souvent tartinable) se trouve au milieu, impliquant d’une manière ou d’une autre les deux tranches de pain et maintenant le tout ensemble.
Dans la vie, le passage du pain à la pâte à tartiner semble se faire progressivement. Après tout, les transitions font partie de notre vie. Les bébés deviennent des bambins ; les bambins deviennent des enfants d’âge préscolaire ; les enfants d’âge préscolaire deviennent des écoliers pleins d’énergie. La plupart d’entre nous se souviennent d’une certaine agitation émotionnelle au cours de l’adolescence, alors que nous attendions avec impatience de devenir adultes.
Une expérience bouleversante
Les transitions ne s’arrêtent pas à l’âge adulte. Nous terminons nos études secondaires. Nous trouvons un emploi ou obtenons un diplôme. Nous tombons amoureux et nous nous marions. Notre premier enfant arrive. Les transitions font partie intégrante de notre vie, mais elles peuvent être à la fois difficiles, stimulantes et exaltantes.
Comme de nombreux parents avant nous, nous faisons également partie de la génération sandwich : des parents d’âge moyen qui s’occupent de leurs parents vieillissants tout en continuant à s’occuper de leurs jeunes enfants adultes. Nous sommes reconnaissants d’être plus proches de la mère de Gerald en Allemagne et de pouvoir l’aider à relever certains défis après avoir vécu loin d’elle pendant plus de 35 ans sur différents continents. En même temps, nous sommes maintenant à un continent des parents de Chantal qui vivent en Californie et mènent leur propre combat pour la santé. Nos trois filles ont décidé de déménager en Europe avec nous et traversent leurs propres moments de transition pour s’adapter à une nouvelle culture, une nouvelle langue (bien que familière pour elles) et à de nombreuses nouvelles réalités qui distinguent l’Europe des États-Unis.
Comme beaucoup d’autres avant nous, nous sommes conscients que cette réalité sandwich peut être fatigante et parfois accablante, mais c’est aussi une merveilleuse façon de relier trois générations différentes. Nous sommes vraiment le lien qui unitla génération de nos enfants à celle de leurs grands-parents. Dans notre cas, nous sommes reconnaissants à nos parents d’être très impliqués dans la vie de leurs petits-enfants, autant qu’ils le peuvent, compte tenu de leurs propres limites.
Nous avons remarqué une version ecclésiale de cette réalité sandwich dans nos congrégations locales lorsque, la plupart des sabbats, nous visitons différentes églises dans le nord de l’Allemagne ; notre expérience dans d’autres parties du monde suggère que ce phénomène peut également être observé ailleurs. De nombreuses églises de notre région (et au-delà) sont confrontées au vieillissement de leurs membres. Les membres en âge de prendre leur retraite représentent une part importante de la congrégation. Ils ont consacré beaucoup de ressources, de temps, d’énergie et de créativité à la croissance de la communauté. Ils ont été moniteurs de l’École du Sabbat, animateurs scouts, directeurs de chorale, responsables de groupes de jeunes, mais ils reconnaissent soudain que leurs forces sont limitées et, trop souvent, que leur santé est fragile.
L’autre côté (du sandwich)
De l’autre côté de notre génération se trouvent les jeunes adultes, certains mariés, d’autres non, qui ont récemment terminé leurs études, qui ont peut-être commencé leur premier emploi à temps plein ou qui prévoient de se marier. Leurs expériences et leurs priorités sont souvent différentes de celles de leurs grands-parents de l’autre côté du sandwich.
En effet, lors de nos visites dans les églises, nous ne voyons souvent pas notre génération, les personnes d’âge moyen qui ont entamé la dernière partie de leur carrière. Beaucoup de nos amis avec lesquels nous avons grandi dans l’église sont partis. Les raisons sont diverses. Certains ont été blessés par des conflits interpersonnels au sein de leur église. Certains ont été déçus par ceux qui s’accrochaient à un type d’adventisme qui, selon eux, reflétait mieux les croyances et les pratiques de notre église du XIXe siècle. Certains n’ont pas vu Jésus dans leur église et ont préféré s’en aller. D’autres ont fait de mauvais choix de vie et ont abandonné Dieu et l’église. Il existe une myriade d’autres raisons.
Alors, comment la génération sandwich peut-elle aider les différentes générations à « nous grouper », comme l’a dit Ellen White il y a de nombreuses années (1) ? Voici quelques suggestions que nous avons observées. Premièrement, soyez prêts à écouter avec empathie les craintes, les blessures ou la colère des générations des deux côtés, sans essayer de résoudre tous les problèmes ou toutes les questions ou de juger chaque conflit. L’écoute empathique peut nous aider à surmonter les divisions et à unir les différentes générations. Deuxièmement, il faut être prêt à quitter sa zone de confort, ses convictions et ses opinions sincères et à écouter patiemment les valeurs, les idées et les croyances souvent cachées des autres générations. Cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas avoir nos propres convictions fortes ou même avoir des compréhensions différentes d’un texte biblique. Nous le pouvons, mais parce que nous voulons être ceux qui lient, nous choisissons consciemment d’écouter avec douceur, d’aimer inconditionnellement et de faire preuve de prudence. Ce n’est pas toujours facile, mais avec la grâce de Dieu, c’est possible. Troisièmement, invitez les membres des générations voisines à servir les autres ensemble dans votre communauté. Le partage du ministère enrichit chaque génération et nous aide à faire ce à quoi Dieu nous a appelés. Nous passons moins de temps à nous plaindre des normes en vigueur ou des légalistes sans amour et plus de temps à servir un monde qui a besoin d’un Sauveur. Imaginez, par exemple, un groupe d’étude biblique à domicile qui attire des personnes des deux côtés du sandwich générationnel, âgées de 12 à 84 ans, qui se rencontrent dans un lieu sûr et non menaçant où les jeunes peuvent poser de vraies questions en sachant qu’ils sont aimés et acceptés. Les personnes âgées peuvent se sentir respectées et valorisées, même si leur résistance physique ou mentale est défaillante.
Bien que le fait de faire partie de la génération sandwich puisse parfois nous donner l’impression d’être un peu déplacés, nous pouvons trouver des moyens passionnants d’aider les générations à se connecter de manière plus profonde et plus utile en recevant nos signaux de Celui qui est « avant toutes choses et tout subsiste en lui » (Colossiens 1.17). Voilà quelque chose que nouspouvons tous savourer !
Ellen White, Instructions pour un Service Chrétien Effectif, p. 94
De Chantal J. Klingbeil et Gerald A. Kligbeil, qui ont servi l’église adventiste pendant près de trente ans au niveau international en tant que professeurs, présentateurs de télévision, rédacteurs en chef et directeurs associés. Aujourd’hui, ils vivent près de la belle ville de Hambourg, en Allemagne, et continuent à servir l’église adventiste.
Source : https://adventistreview.org/perspectives/columnists/the-sandwich-reality/
Traduction : Tiziana Calà
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