Face à la montée de l’intolérance religieuse au Brésil, près de 500 adventistes du 7° Jour se sont réunis sur l’un des 3 campus adventistes de São Paulo (UNASP) pour apprendre comment défendre la liberté religieuse dans leurs communautés.
La session de formation a été la première en son genre et marque un changement dans la stratégie de l’église en introduisant une approche plus pratique de la question, rapporte Hélio Carnassale, responsable du département de la Liberté Religieuse à la Division sud-américaine, entité organisatrice de l’événement.
Hélio Carnassale explique que la formation avait pour but de servir de modèle pour le Brésil et les 7 autres pays sud-américains que regroupe la Division.
“C’est le premier grand événement visant à former les responsables adventistes de la Liberté Religieuse,” raconte Hélio Carnassale. “C’est un changement de stratégie qui favorise un travail plus efficace au niveau local. Ensuite, nous célébrerons cette activité pratique avec des festivals de la Liberté Religieuse. L’un sans l’autre ne fonctionne pas.”
Depuis des années, les responsables adventistes ont organisé de gigantesques festivals dans différents pays pour remercier les autorités pour leur défense de la liberté religieuse. De nombreux forums organisés par l’église et des congrès célébrant la liberté religieuse se sont tenus au Brésil.
Malgré tout, le Brésil connaît quelques restrictions au niveau de la liberté religieuse. Selon une enquête du Pew Research Center, une montée de l’intolérance religieuse a été détectée ces dernières années. Par exemple, une hotline du département des droits de l’Homme a été mise en place en 2011, pour permettre à tous de signaler des violations des droits de l’Homme. Celle-ci a vu les plaintes concernant l’intolérance religieuse passée de 15, la première année, à 555 en 2015.
Damaris Moura, présidente du comité du Droit et la Liberté Religieuse pour la branche de São Paulo, a mis en garde, lors du 10ème anniversaire de son comité le 2 Juin 2016, que le Brésil était le témoin d’une “escalade de l’intolérance religieuse.”
Damaris Moura, de profession adventiste, a exprimé, lors de la formation du 4 juin, son effroi en voyant combien l’Internet avait contribué à la propagation d’un discours de haine contre la religion.
“La liberté religieuse est essentielle à l’Église Adventiste du 7° Jour pour remplir sa mission“, dit Damaris.
Elle dit que les Adventistes pourraient prendre plusieurs mesures pratiques pour aider à freiner l’intolérance religieuse en ligne. Ils pourraient, premièrement, adresser aux fournisseurs Internet une requête pour supprimer de leurs serveurs tout message à caractère haineux contre la religion. Les adventistes pourraient également faire pression sur les législateurs nationaux pour appuyer la modification proposée au Québec qui oblige les fournisseurs Internet à supprimer tout discours haineux contre la religion.
Damaris Moura a expliqué que l’amendement ne devrait pas être vu comme une attaque à la liberté d’expression mais comme un moyen d’alimenter le respect envers les groupes religieux et éviter les conflits. Elle a souligné que les fournisseurs d’accès à Internet brésiliens sont déjà tenus de supprimer systématiquement toute publication de pornographie infantile. Elle dit qu’une telle mesure devrait être appliquée pour l’intolérance religieuse.
Afin de protéger la liberté religieuse, les adventistes devraient aussi développer une relation avec les autorités civiles et religieuses qui permettraient de célébrer et défendre le droit d’exercer et enseigner leur foi, ajoute-t-elle.
Cette relation ne doit pas être comprise comme une démarche oecuménique car les croyances ne doivent être discutées en aucun point, conclut-elle.
Source www.adventistreview.org Par Lucas Rocha
Traduction : Eunice Goi
Photos : SAD
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