Deux scènes. Tragiquement antagonistes. L’une divertit, l’autre tue. Quand d’un côté de la rue, les téléphones portables deviennent un divertissement, de l’autre côté, les corps se multiplient sur le bitume. Des millions de téléchargements en quelques minutes, plus de 80 morts en quelques secondes. Deux mondes – l’un réel, l’autre virtuel – affichant sans gêne et avec contraste, le manque criant de l’humanité, qui a soif d’autre chose.
Je confesse que j’ai été profondément surpris par ces deux informations qui se sont mélangées, comme une tempête, dans ma tête. Témoin d’un si grand contraste, je ne peux rester impassible. Nous vivons dans un monde apeuré, qui demande l’intervention divine qui mettra un “Stop” à tout cela, tout en se divertissant dangereusement dans une zone de confort qui crie “Pas maintenant”.
Depuis quelques jours, le monde vit une nouvelle phase de la technologie et du divertissement : munis de leur téléphone portable, des être humains sortent dans les rues à la recherche réelle de personnages imaginaires qui n’apparaissent que dans leurs écrans. C’est le jeu Pokémon-GO, un véritable succès qui a déjà dépassé les plus grands réseaux sociaux comme Facebook et Snapchat. L’argument de vente : un divertissement garanti pour celui qui veut plonger dans la réalité augmentée en interagissant en live avec des choses virtuelles mais dans un décor réel, grâce au dispositif mobile. Mais, c’est aussi un danger en vue : quelques heures après le lancement de ce jeu pandémique, on a rapporté des cas d’accidents de voiture (encastrées dans des arbres) dus à des conducteurs distraits et irresponsables qui cherchaient des pokémons irréels pendant qu’ils conduisaient, pour de vrai.
Il y a quelques jours, notre planète a également assisté, effaré, à un autre événement surprenant – sauf que cette fois dépourvu d’humour et de sourire. Bien au contraire, la facette la plus exécrable de l’intolérance et de la cruauté humaine a profité des jolis feux d’artifice pour disséminer la terreur et arracher des vies innocentes. Dans la charmante ville française de Nice, durant le spectacle familial de la célébration de la prise de la Bastille, un camion a foncé sur une foule distraite qui s’est rendue compte de la tragédie seulement quand elle était en train de se dérouler. Sur plus de deux kilomètres de la magnifique côte d’Azur, au large de la mer Méditerranée, la panique s’est installée, mêlant le désespoir de ceux qui tentaient de fuir avec le sang des corps renversés sans aucune pitié. Jusqu’à présent, ce sont plus de 80 morts et plus de 200 blessés, suite à ce nouvel acte de terrorisme qui assombrit nos jours.
Vous savez, quand vous êtes frappé constamment au même endroit, au point que le coup ne fait plus aussi mal ? C’est cette gêne qui m’a arraché de mon lit à l’aube. Des aéroports explosent, des fusillades ont lieu dans des boîtes de nuit, des drones tuent des civils, des fous envahissent les écoles, des extrémistes égorgent des touristes, et tout cela arrive en moins de temps que la moitié de l’intervalle entre deux Jeux Olympiques !
Le blasphème du mal terrassant des vies et des rêves, se répète de manière tellement hypnotisante que, si on n’y fait pas attention, nous pouvons en venir à accuser le coup de ce monde grotesque faisant comme si c’était une scène irréelle. Comme le sang numérique, sur les écrans de notre quotidien, l’âme menace de s’anesthésier face à la cruauté constante qui flirte avec nous à chaque journal télévisé, cruauté qui paraît venir tout droit d’une scène d’un conte sombre, plutôt que des rues que nous arpentons chaque jour.
Le problème majeur n’est pas quand des personnages virtuels paraissent réels, mais plutôt quand la cruauté réelle parait un mensonge. C’est une chose de jouer à chercher des êtres qui n’existent pas. C’en est une autre de se perdre sérieusement face au malheur qui sévit.
Prenez garde que personne ne vous séduise.
(Matthieu 24.4)
La parole de Dieu nous alerte impatiemment du danger moderne de relativiser ce qui est absolu, ou virtualiser ce qui est extrêmement réel : le monde se trouve sous la colère dévastatrice du mal et exhale son dernier souffle de survie, aux portes de la fin des temps.
Une urgente réalité
Est-ce que, vraiment, nous sommes guidés par cette réalité impressionnante et urgente ?
Car alors il y aura une grande détresse telle qu’il n’y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, et qu’il n’y en aura jamais.
(Matthieu 24.21)
Ce que Christ avait prévu se réalise sous nos propres yeux, et le plus grand danger ? Que nous continuions à jouer à Pokémon, en gamifiant cette évidence que le mal est réel, la mort est réelle, le péché est réel, et surtout le grand conflit entre la lumière et les ténèbres est réel.
Et le grand dragon fut précipité, le serpent ancien, celui qui est appelé Diable et Satan1, celui qui séduit la terre habitée tout entière.
(Apocalypse 12.9)
Comprenez-vous la gravité de ces mots ? Chaque acte cruel et répugnant de l’être humain se déplace comme des pièces sur le plateau de jeu d’échec du malin, dont la stratégie de guerre contre Dieu vise à en finir avec la paix, l’amour et faire oublier la promesse.
Mon coeur pleure avec les familles inconsolables des innombrables vie interrompues par des agents du mal. Le terrorisme est lâche, cruel et vil. Toute action extrémiste, agressant et tuant des innocents dans la tentative de laver sa propre âme coupable, est plus que misérable – c’est diabolique. Et ni au Ciel, et encore moins sur terre, il n’existe une quelconque indication que le péché doit être lavé avec l’intolérance, la haine et le manque de respect. C’est pour cela, que je crois à la grâce de toutes mes forces, et je suis consolé par les démonstrations incommensurables de l’amour de ce Dieu qui “a tant aimé le monde qu’Il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais ait la vie éternelle” (Jean 3.16). Je crois en ce Dieu du Ciel, rempli de tant d’amour, qu’au lieu de tuer les infidèles pour se défendre, meurt pour sauver ceux qui ne le méritent pas.
Il ne nous reste qu’un unique et inaliénable comportement : ne pas nous accommoder avec ce qui dérange le propre Dieu de l’Univers. “Nous vivons les temps de la fin. Les signes des temps se réalisent rapidement et annoncent que le retour du Christ est proche” (Ellen White, Témoignages pour l’Église). Cette alerte est plus qu’un effet de la réalité augmentée – c’est la réalisation même de la promesse que Dieu, très bientôt, fera toutes choses nouvelles, et cela inclut un “nouveau ciel et une nouvelle terre” (Apocalypse 21.1).
C’est là que nous allons.
Source http://noticias.adventistas.org/ Par Odailson Fonseca
Traduction : Eunice Goi
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