« Tes oreilles entendront derrière toi la voix qui dira : Voici le chemin, marchez-y ! Car vous iriez à droite, ou vous iriez à gauche. » Esaïe 30.21
J’étais très heureux de revoir Matthieu* à l’église, ce samedi matin-là. Cela faisait si longtemps… Huit ans avaient passé depuis qu’il avait commencé à s’éloigner de Dieu et avait opté pour l’athéisme. Désormais, diplômé en psychologie, il se lançait dans la vie professionnelle. Invité par des amis, il avait accepté d’aller à son ancienne église. Il ne s’imaginait pas que non seulement moi et ses autres amis étaient heureux de sa visite, mais le ciel tout entier aussi se préparait pour les prochains jours qui seraient décisifs dans la vie de ce jeune.
Après le culte, nous avons un peu discuté, je lui ai demandé s’il reviendrait le sabbat suivant. Il m’a répondu qu’il ne pourrait pas puisqu’il serait de garde à l’hôpital.
La semaine est passée et le vendredi soir suivant, j’ai ressenti la forte sensation que je devais téléphoner à Matthieu pour l’inviter à m’accompagner à l’église de Karlsruhe où je prêcherais le lendemain matin.
Je luttais contre cette pensée. Cela n’avait aucun sens de l’appeler vu qu’il m’avait déjà dit qu’il irait travailler. Mais j’avais déjà eu l’occasion d’apprendre que le Saint-Esprit n’a pas besoin de suivre la logique humaine. Je lui ai donc téléphoné.
« Matthieu, je sais que tu travailles demain, mais je crois que le Saint-Esprit me pousse à t’appeler pour t’inviter à aller à l’église demain. »
A ma grande surprise, Matthieu a répondu : « Rivelino, je me suis trompé sur mon emploi du temps et en fait, demain je ne travaille pas. Mais là je suis dans le train, j’ai une bouteille d’alcool à la main, je vais à Koblenz pour une rave party (fête de musique techno) qui va durer 24 heures. J’ai pris du LSD (drogue hallucinogène) pour rester éveillé et profiter de la fête au maximum. »
Je ne savais quoi répondre. J’ai prononcé la première chose qui m’est venue à l’esprit : « Matthieu, je vais conduire demain jusqu’à l’église, et si je n’ai personne à mes côtés pour discuter, je risque de m’endormir au volant, avoir un accident et mourir. Tu auras cela sur la conscience si tu ne viens pas. »
Ce que j’ai dit paraît totalement ridicule, mais c’est la seule chose qui m’est venu à l’esprit sur le moment.
Apparemment étonné et inquiet, il a essayé de s’expliquer : « Même si je voulais juste passer la nuit à la rave party, il serait pratiquement impossible d’arriver à temps demain matin à Mainz pour partir avec toi. »
J’ai prié avec lui au téléphone et je lui ai dit : « Demain à 8h, je t’attends à la gare ». Après avoir remercié pour la prière, il a redit que cela lui paraissait impossible puis il a raccroché.
Le jour suivant, j’ai reçu un sms à 7h55. C’était Matthieu m’informant qu’il m’attendait à la gare.
Il empestait l’alcool et la cigarette, et comme toute personne qui a consommé du LSD, ses pupilles étaient dilatées malgré les rayons du soleil.
Sur le chemin il m’a raconté avoir vécu une des expériences les plus impressionnantes de sa vie.
« Quand je suis arrivé à Koblenz, je n’ai pas réussi à trouver le lieu de la fête. J’ai passé trois heures à errer dans la ville à sa recherche. Ce n’est pas normal puisque j’ai déjà habité dans cette ville et je la connais très bien. Finalement j’ai abandonné l’idée d’aller à la fête et j’ai décidé de retourner à la gare. En me retournant, incroyable ! J’étais devant la porte de la fête. Quand je suis entré dans la salle, j’ai entendu une voix me dire « Matthieu, tu es en train de marcher sur le terrain de l’ennemi. » J’ai eu peur car il n’y avait aucun doute, la voix venait du ciel. Pourtant, je suis resté. Mais la fête ne me disait plus rien. Les musiques que j’avais l’habitude d’écouter me paraissaient tout à coup horribles. Je me suis senti dans un lieu totalement immonde. Je me sentais mal. J’ai entamé une discussion avec un jeune à côté de moi. Lui aussi semblait triste. Il m’a raconté être là dans la tentative de surmonter la souffrance causée par la mort récente de son père. Je me suis surpris à essayer de consoler ce jeune homme en lui disant que Dieu l’aimait et comprenait sa douleur. Mes yeux se sont fermés et quand je les ai rouverts, je me trouvais à genoux dans la gare de Mainz, et il était 7h55. Alors je t’ai appelé. »
J’aurais eu du mal à croire tout ce que j’étais en train d’entendre, si je n’avais pas moi-même vécu des expériences incroyables avec Dieu.
« – À quelle heure as-tu quitté la fête ?
– Je ne sais pas
– Tu saurais dire si quelqu’un t’a aidé à monter dans le train ?
– Je n’en ai aucune idée. Je ne me souviens pas être parti de la fête, ni même quand j’ai pris le train, et encore moins comment je suis descendu à la station de Mainz. Cela ne peut qu’être l’œuvre d’un ange. »
En pleurant il a ajouté : « Quel est ce Dieu disposé à pardonner mes fautes, à me parler directement et à m’aimer comme je suis ? »
Ce sabbat-là, après l’extraordinaire retrouvaille entre un jeune et Dieu, j’ai eu le privilège, à la demande de Matthieu lui-même, de prendre toutes les drogues qui se trouvaient chez lui et de les jeter dans les égouts.
Après avoir entendu la voix de Dieu, l’athéisme de Matthieu a fait partie du passé. Désormais, il lutte chaque jour pour grandir en grâce et en sagesse.
*Matthieu est un prénom fictif choisi pour protéger l’identité de ce jeune.
Par Rivelino Montenegro, marié et père d’une petite fille, travaille dans l’ingénierie biomédicale. Il est également écrivain. Premier ancien de l’église adventiste du 7° jour de langue portugaise de Darmstadt en Allemagne, Rivelino Montenegro est un évangéliste laïc.
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