Permettez-moi de partager des leçons apprises de la manière forte.
Il y a un peu plus de trois ans, mon épouse Betty a fait une colonoscopie de routine. Nous n’y avons pas vraiment prêté attention. Elle devait la faire et l’assurance payait l’examen à 100%. Le moment le plus désagréable a été de boire le liquide pour vider tous les intestins et le colon. La procédure était indolore mais inévitable.
Une semaine plus tard, nous sommes allés voir le médecin pour recevoir les résultats. Il m’a appelé dans son bureau : « Monsieur Eaton, j’ai une mauvaise nouvelle. Votre femme a le cancer. »
Le temps que la nouvelle pénètre mon cerveau, je n’ai pas pu parler ni bouger ; je n’arrivais pas à réfléchir. Le médecin, voyant mon état de choc et mon incrédulité, a pointé sur le scanner la tumeur de 2,5 cm. « Elle aura besoin de radiothérapie, chimiothérapie et d’une opération. »
Pour moi, c’était la pire nouvelle surtout que j’avais vu sur d’autres personnes l’effet de ces thérapies. En un instant, tout mon monde s’est écroulé.
Ainsi a commencé un voyage de trois ans, d’espérance, de grands espoirs suivis de larmes et de désespoir. Cela ne s’est pas terminé comme nous l’espérions et comme nous avions demandé en prière, néanmoins, nous sommes tous deux restés fermement attachés à la promesse de la résurrection.
Lorsque nous passons par de telles vallées de la vie, je crois que nous apprenons des leçons que nous ne pouvons pas apprendre autrement. Cela fut mon cas. Permettez-moi de partager avec vous quelques-unes de ces expériences.
Vie d’église
Betty est née dans une famille engagée de l’Eglise Adventiste. Ses deux parents étaient sourds et sévèrement handicapés au niveau de la parole. C’est pourquoi l’état a déterminé qu’ils étaient incapables d’assumer leurs responsabilités de parents. Betty a donc été placée dans une famille de l’église adventiste de Battle Ground (Washington, USA). Bien que ce couple ait mis de la bonne volonté pour l’accueillir, elle ne s’est jamais sentie aimée par eux. Les membres de l’église Adventiste de Meadowglade ont perçu le besoin d’amour et d’attention de Betty et y ont répondu. Elle a souvent dit que l’église était devenue sa vraie famille.
Le manque d’amour de cette famille a laissé des cicatrices émotionnelles que Betty a portées le reste de sa vie. Elle a continuellement cherché à combler ce besoin émotionnel et social par des relations aimantes à l’église. Parfois avec succès, d’autres fois, non.
Lorsque Betty et moi avons déménagé dans l’Indiana cinq ans en arrière, nous avons rejoint l’église de Cicero. Betty a immédiatement senti le même amour et intérêt qu’elle avait connu à Meadowglade. Dans sa bataille contre le cancer, la bénédiction de cet amour n’a pas pu être renversée. Elle m’a dit plusieurs fois, « Mark, j’aime cette église. Ils m’aiment. Je ne veux pas les quitter. » Elle est décédée dans les bras d’une église aimante et pleine de compassion.
Notre témoignage
Betty était enseignante qui aimait enseigner. Des années auparavant, Betty enseignait dans une école de l’église en utilisant des cacahuètes pour illustrer l’arithmétique. Ce qu’elle ne savait pas est qu’un de ces élèves était allergique aux cacahuètes. Lorsqu’elle l’a appris, elle s’est excusée auprès des parents. Aucun mal n’avait touché l’enfant. Les parents ont accepté les excuses et tout semblait normal.
Cependant, en entendant parler de cet épisode, quelques membres de l’église en ont parlé sur les réseaux sociaux en ajoutant qu’elle avait fait cela pour nuire à l’enfant. Cette information s’est propagés et Betty a été profondément humiliée. A peu près à la même époque, j’ai été invité à accepter le poste de Secrétaire – trésorier dans une autre fédration. Elle m’a supplié de l’accepter, ce que j’ai fait.
Plus tard, un ami médecin m’a dit « Mark, c’est cette expérience qui a causé le cancer de ton épouse. »
Proverbes 18.21 dit : « La mort et la vie sont au pouvoir de la langue. » Cette expérience m’a rappelé le profond impact de mes paroles sur le bien-être des autres.
La foi
C’est ma première expérience de mort d’un proche. J’étais à l’hôpital avec Betty lorsqu’elle est décédée. J’étais à côté de sa tombe lorsque le cercueil a été mis en terre. La regarder mourir m’a rempli d’un sentiment de fin. Je sentais comme si c’était la fin – que je ne la reverrai plus jamais.
Mais la foi voit au-delà des apparences. Elle s’accroche à la promesse que Jésus va revenir et redonner la vie aux morts. C’est la foi qui a fait dire à Job, « Mais je sais que mon rédempteur est vivant, et qu’il se lèvera le dernier sur la terre. Quand ma peau sera détruite, il se lèvera ; quand je n’aurai plus de chair, je verrai Dieu. Je le verrai, et il me sera favorable ; mes yeux le verront, et non ceux d’un autre » (Job 19.25-27)
Betty avait cette foi. Peu de temps avant de mourir, elle m’a dit « Mark, j’espère juste me sentir mieux le matin. » Elle a fait une pause et a ajouté : « Ou peut-être ce grand matin ».
Betty s’est endormie le jeudi 5 janvier à 17h38. Je ne connais ni le jour ni l’heure de son réveil mais la promesse en 1 Thessaloniciens 4.1-.17 est certaine : « Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui seront restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur les nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. »
La version originale de cette histoire a été publiée dans le Lake Union Herald.
Par Mark Eaton, Fédération de l’Indiana
Source : http://www.adventistreview.org/church-news/story5089-what-my-wife%E2%80%99s-cancer-taught-me
Traduit par Corine Claus
Laissez votre commentaire