Le rabbin Loeb de Sassov est souvent cité pour avoir dit ceci : « Il est très facile au pauvre de s’en remettre à Dieu. À qui d’autre voudriez-vous qu’il se confie? Mais qu’il est difficile au riche d’avoir confiance en Dieu! Toute sa fortune est là qui lui crie : Fie-toi à moi. »
Dernièrement, j’ai constaté qu’il nous est souvent difficile, à nous chrétiens occidentaux, de faire pleinement confiance à Dieu en toutes choses. Effectivement, nous vivons dans une société où, progressivement, l’être humain a mis en place des moyens et des mécanismes qui, de plus en plus, lui évitent d’avoir et même, par moments, de ressentir le besoin de mettre sa confiance en Dieu.
Par exemple, si nous perdons notre emploi, la plupart d’entre nous recevront des prestations d’assurance-emploi. Si nous tombons malades, nous avons accès à des soins de santé gratuits. Si des intempéries abîment notre demeure ou notre véhicule, nous avons des assurances pour couvrir les pertes matérielles encourues. De plus, notre système financier offre une accessibilité sans précédent au crédit sous différentes formes. Ainsi, nos problèmes d’argent sont, plus souvent résolus par un simple prêt d’une institution financière ou par l’usage d’une carte de crédit.
Détrompez-vous, je ne dis pas que toutes ces choses sont nécessairement mauvaises. Je veux simplement dire que ces moyens et ces mécanismes mis en place par l’être humain ont pour effet, chez certains chrétiens, de les amener à mettre davantage leur confiance en eux-mêmes, et dans les systèmes à leur disposition, qu’en Dieu.
Permettez-moi de m’expliquer. L’essence même du christianisme, c’est un abandon total de tout notre être à Dieu par la foi en Jésus Christ, lui qui s’est offert sur la croix afin de pardonner nos péchés, nous réconcilier avec le Père et nous donner l’espérance de la vie éternelle. Tout cela nous appartient dans la mesure où nous choisissons de croire en Jésus, de le prendre pour Sauveur et Seigneur et de nous en remettre à Dieu sans réserve chaque jour, pour tous les aspects de notre vie. Le défi du chrétien est précisément là.
Souvent, nous choisissons les domaines de notre vie que nous sommes prêts à mettre sous la gouverne et la volonté de Dieu, tout en préférant garder le contrôle sur les autres. Il ne s’agit pas de questionner si, oui ou non, nous devons avoir recours à des systèmes humains pouvant nous venir en aide au moment opportun. Il est évident que oui! Le problème est de permettre à Dieu, même en présence de ces systèmes, moyens et mécanismes, d’occuper toujours la première place dans tous les recoins de notre vie.
Est-ce que je cherche sa volonté en toutes choses, ou seulement lorsque cela me convient? J’aimerais vous inviter à considérer la sagesse de ce proverbe qui nous rappelle : « Confie-toi en l’Éternel de tour ton cœur, Er ne t’appuie pas sur ta sagesse; reconnais-le dans toutes tes voies, et il aplanira tes sentiers » (Proverbes 3.5, 6).
Chers lecteurs, nous sommes bénis de vivre dans un pays où coulent le lait et le miel en abondance. Seulement, n’oublions jamais que Dieu en est le Créateur! Alors que nous jouissons d’une société qui a mis en place des systèmes pour venir à notre secours et pour notre bien-être, n’oublions pas ce passage du psalmiste qui pose la question « D’où me viendra le secours) » et qui y répond par « Le secours me vient de l’Éternel, Qui a fait les cieux et la terre » (Psaumes 121.l, 2).
Patrick Dupuis est le pasteur des églises adventistes de Sherbrooke, de Stukely-Sud et d’Abercorn au Canada.
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