D’une vie gay active vers « une nouvelle vie avec christ » !
Un film sorti récemment présente différents destins de foi.
Selon un rapport Gallup datant de janvier 2017 (1), plus de 10 000 000 d’adultes aux Etats-Unis, soit 4,1 % de la population, s’identifient comme lesbienne, gay, bisexuel ou transgenre (LGBT), une augmentation de 3,5 % par rapport à 2012. Ces dernières années, la croissante communauté LGBT a acquis une proéminence sociale. Les problèmes de la communauté sont discutés dans les médias séculaires, sur les campus universitaires et sur le lieu de travail. En réponse à la demande tant des membres individuels que des églises locales, l’Eglise Adventiste du Septième Jour fait maintenant des efforts pour dialoguer sur ce sujet et offrir des conseils basés sur les principes bibliques adventistes aux membres d’église, en particulier les jeunes et jeunes adultes.
Des représentants des 13 Divisions adventistes ont participé à un sommet de quatre jours au Cap, en Afrique du Sud, en mars 2014 afin d’aborder le thème de « l’homosexualité et les sexualités alternatives » et aussi « atteindre une plus grande compréhension des questions qui en découlent »(2). Plus tard, en mai 2017, plus de 400 délégués d’églises de plus de 60 pays, ont participé à une conférence mondiale à Budapest, en Hongrie, qui a servi de jalon afin d’étudier, d’explorer et de discuter des questions relatives aux LGBTs, entre autres(3).
Des commissions traitant les problématiques LGBT ont été mises en place non seulement au niveau de la Conférence générale mais aussi dans chaque Division. Et une déclaration sur les problématiques transgenres a été votée au Comité de Printemps de l’église mondiale en avril 2017 ; Elle réaffirme la croyance que « l’Ecriture donne des principes de conseil et d’orientation aux personnes transgenres et à l’église qui vont au-delà des conventions et des cultures »(4). Cette déclaration met l’accent sur le besoin de compréhension et de compassion de tous les peuples.
Les résultats d’une étude réalisée par des chercheurs adventistes ont été publiés récemment dans le Journal de travail social et chrétienté (5). Cette étude aborde l’idée que : « arriver à assumer son identité sexuelle est un processus particulièrement complexe pour les chrétiens LGBTs et les jeunes en général, et le résultat peut parfois être négatif ». Les Adventistes du Septième Jour croient que « l’intimité sexuelle se fait dans le cadre d’une relation matrimoniale entre un homme et femme » selon « le plan établi par Dieu à la création » (6). Les chercheurs ont constaté que les jeunes et jeunes adultes adventistes ne sont pas exempts de ces défis et qu’ils « peuvent rencontre une plus grande difficulté à gérer ces problématiques en raison des très hauts standards comportementaux de notre église ».
Des ressources longtemps attendues
Malgré l’augmentation continuelle des discussions, commissions, comités et recherches sur le sujet, l’Eglise paraît manquer de ressources pratiques pour répondre aux questions des membres et les aider à traiter ces questions vitales. Afin de les aider à faire face à ces besoins, le ministère « coming out » a été mis en place.
« Cela a du sens d’avoir une organisation qui promeut la parole de Dieu et la manière dont elle met en relation nos sentiments humains et nos émotions, ainsi que la manière dont nous nous identifions à Christ aujourd’hui », dit Wayne Blakeley, le cofondateur et codirecteur du ministère créé en 2011.
Avec Blakely, les cofondateurs et codirecteurs Ron Woolsey et Michael Carducci, ainsi que la directrice associée Danielle Wilson, forment l’équipe dirigeante (7).
« Le Seigneur nous utilise afin de produire les ressources qui auraient été utiles lorsque nous étions jeunes », note Woolsey. « J’ai écrit quelques livres, nous avons produit des séries de DVD, nous avons des prospectus – et maintenant nous avons le film « Journey interupted (Le voyage interrompu) ».
Pouquoi un film ?
Journey interrupted (Le voyage interrompu), produit par Bryan et Anne Savinsky avec le réalisateur Danny Woods, montre le parcours des quatre dirigeants du ministère « coming out », d’une vie gay active vers ce qu’ils décrivent comme « une nouvelle vie avec Christ ». Le film raconte aussi l’histoire d’Anna, dont le voyage a débuté, s’est « interrompu » et est désormais en recherche de la direction de Dieu pour sa vie.
« Nous avons rencontré les membres du ministère « coming out » il y a cinq ans lors d’une rencontre ASI (Adventist-Laymen’s Service and Industries) et nous avons immédiatement su que c’était un ministère que nous voulions soutenir », raconta Anne à Adventist Review par e-mail. « La génération actuelle est aux prises avec la problématique de l’homosexualité et des genres, ainsi nous avons senti qu’il était nécessaire que leurs histoires soient racontées dans un film. A travers ces histoires, notre intention est simplement de mettre à dispositions la force transformatrice de Dieu, véritable témoignage de son Amour et sa grâce ».
« Le message central (du film) est : qui que l’on soit et quelles que soient les questions avec lesquelles on lutte, Dieu nous aime et peut nous offrir les solutions dont nous avons besoin », ajoute Brian. « C’est une démonstration puissante que Dieu aime et respecte chacun d’entre nous à tel point qu’il nous a donné la liberté de choisir sa voie ou la nôtre. Journey interrupted (Le voyage interrompu) est rafraichissant, différent, dans le sens qu’il incorpore à cinq histoires vraies et transparentes, le fondement biblique qui permet de venir à bout du pêché sexuel de manière ouverte et compréhensible ».
Extrait du film « Journey interrupted » (le voyage interrompu), avec l’aimable permission de Coming-out ministries. De gauche à droite : Ron Woolsey, codirecteur du ministère coming-out, Danielle Harrison, directeur adjoint, et les codirecteurs Michael Carducci et Wayne Blakely.
Partager le message du film
La première projection du documentaire a eu lieu en septembre 2016 dans l’église de Berrien Springs Village, dans le Michigan, aux Etats-Unis. Il a été projeté un mois plus tard au comité annuel de la Conférence générale dans les bureaux de la Conférence générale à Silver Spring, dans le Maryland. Plus tard, il a été diffusé sur les plateformes média de 3ABN et Amazing facts, ainsi qu’au séminaire adventiste de théologie d’Andrews University, dans des églises locales aux quatre coins des Etats-Unis et du monde entier. Il est depuis peu disponible à l’achat sur le site web du ministère « Coming out » (8).
« Nous voulions partager notre témoignage par le biais d’un film afin de donner une plus grande visibilité à l’idée qu’en Jésus-Christ nous avons la victoire », dit Blakely. « Le film met en évidence chacune de nos vies, notre histoire avec Dieu et où Dieu nous a amenés pour faire face à l’homosexualité. C’est un sujet que nous n’abordons pas souvent dans cette dénomination ».
« Nombreux sont ceux dans l’église qui pensent que l’opposé de l’homosexualité c’est l’hétérosexualité, et que c’est une fin en soi. Mais ce que Jésus recherche vraiment c’est une conversion du cœur ».
Woolsey, pasteur et le seul du groupe à s’être marié et avoir fondé une famille après avoir quitté son mode de vie homosexuel, ajoute que le film est indépendant de toute dénomination et « totalement évangélique ». « C’est entièrement le message Adventiste du Septième Jour mais sans aucun label adventiste », dit-il. « Ce film apporte beaucoup d’espoir et d’encouragement en montrant que Dieu est si puissant qu’il peut sauver tout le monde. A travers nos témoignages personnels les gens peuvent voir clairement que Dieu nous aime où que nous soyons mais qu’il nous guide vers un lieu meilleur. Cela donne de l’espoir aux gens ».
Une séance de questions-réponses suit habituellement la projection du documentaire, entrainant beaucoup de discussions, racontent les dirigeants du groupe.
La création du film résulte aussi des nombreux appels téléphoniques de personnes faisant face à l’attraction du même sexe et ayant contacté les directeurs du ministère.
« La vraie question aujourd’hui et celle que je place dans toutes mes présentations est : pouvons-nous faire confiance à Jésus ? » dit Blakely. « Est-ce que sa parole est éternelle ? Est-ce qu’il demande trop de nous ? Ce qui se passe c’est que les gens utilisent une compréhension humaine afin d’égaler la connaissance de Dieu et font ainsi des compromis avec la parole de Dieu ».
Le président de la Conférence générale, Ted N.C. Wilson, décrit le ministère « Coming out » comme un ministère dynamique et qui offre du soutien. « Il aide des gens qui font face à de difficiles problèmes et dilemmes ». Le président recommande vivement que le film « Journey interupted (Le voyage interrompu) » soit projeté dans les églises, les écoles, les hôpitaux, dans les campus universitaires et « partout où il peut-être une bénédiction ». « Invitez les membres du ministère « Coming out » où vous êtes », dit-il. « Surtout dans les campus et écoles adventistes afin qu’ils puissent assister et aider les jeunes gens en recherche de réponses, à trouver la vraie victoire en Christ. S’il vous plaît priez pour ce ministère particulier car il élève la vérité biblique ».
« Les écritures nous disent ‘Je peux tout, grâce à celui qui me fortifie’ (Philippiens 4.13) », ajoute Wilson. « C’est le thème sous-jacent de ce film très positif. Ce documentaire nous aide à comprendre que quels que soient les défis et tendances pécheresses auxquels nous faisons face, nous pouvons nous tourner vers Christ et sa puissance qui surpassent le pêché dans nos vies, et que nous pouvons tout faire à travers sa puissance, sa grâce et sa justice ».
La mission du ministère
Les dirigeants du ministère « Coming out » – un organisme soutenu par des dons – rapportent que la critique la plus commune est qu’ils essayent de « faire revenir les gays dans le droit chemin (hétérosexualité) ». Une accusation qu’ils nient. Bien qu’ils considèrent que cela peut-être « un fruit de la conversion » pour certains, le but est de se mettre en accord avec la volonté divine et que cela peut, ou pas, inclure un mariage hétérosexuel.
« Quand le cœur de quelqu’un est changé, alors son comportement change aussi, afin de se mettre en accord avec Dieu », explique Blakely. « Cela ne veut pas dire que vous allez tomber amoureux de quelqu’un du sexe opposé, mais que vous allez tomber amoureux de Jésus ».
Le but du groupe, disent-ils, peut être résumer en 3 étapes : inspirer, éduquer et éclairer / équiper les gens avec des outils.
« Nous essayons de partager la vérité aux sujets de ces problématiques », dit Woolsey. « Nous essayons d’aider les gens à comprendre que Dieu n’éloigne pas la tentation, à la place Il promet que sa grâce est suffisante afin d’y faire face et de la vaincre. »
« Ce n’est pas notre mission de venir et de changer la sexualité de quelqu’un ; ce n’est pas notre job », ajoute Blakely. « A la place, nous présentons Jésus d’une manière que le spectateur ou l’auditeur puisse tomber amoureux de lui et puisse être motivé par son Amour. Seul son Amour peut amener un changement dans la vie ».
Croître en grâce
Le codirecteur, Michael Carducci, qui a grandi dans l’Eglise Adventiste, a vécu une vie homosexuelle pendant plus de 20 ans, avant d’entendre la voix de Dieu l’appeler à entrer en relation avec lui. La transition de Carducci, de l’écoute du soi vers l’entrée dans le plan de Dieu, n’a pas été immédiate. Citant l’exemple biblique de Marie-Madeleine qui a été délivrée de sept démons et de Naaman qui a eu besoin de se plonger dans la rivière à sept reprises pour être guéri, Carducci décrit la croissance dans la grâce comme un processus dans le temps.
« Nous sommes tous dans ce processus de croissance, et Jésus a la patience de rester avec nous jusqu’à ce que nous l’obtenions », dit-il. « Je me tourne souvent vers Dieu pour lui dire ‘Alors est-tu prêt à y aller ? Tous les autres m’ont délaissé. Est-ce que tu veux t’en aller aussi ?’. Mais ce qui m’a profondément changé c’est que la réponse de Jésus a toujours été la même. Même lorsque je cherchais une sortie, une excuse pour retourner à mon ancienne vie, sa réponse était toujours la même : ‘Non Mike ; je te veux toujours. Marche avec moi. Nous allons réussir ensemble’. Et c’est ainsi que mon cœur a commencé à changer. »
Depuis sa maison de Smoky Mountains, dans l’est du Tennessee, Carducci voyage dans de nombreuses villes des Etats-Unis et du Pérou, de Cuba, d’Afrique, de Nouvelle-Zélande, du Canada, d’Autriche, d’Allemagne, afin d’« aider à changer les cœurs et les vies ». Carducci dit que le plus grand changement qui doit s’opérer est en fait, un changement d’attitude dans l’église.
« Nous devons créer un environnement où les gays peuvent venir et trouver la guérison dans l’église » dit-il. « Nous devons changer notre attitude afin de pouvoir offrir la guérison pour la communauté LGBT. Je suis persuadé que le film « Journey interrupted (Le voyage interrompu) » va aider à initier ce processus de changement ».
Carducci soutient que le but du film « Journey interrupted (Le voyages interrompu) » est plus large que ce que beaucoup de personnes pensent. Il traite de pureté sexuelle et de la liberté que Jésus offre à toute personne qui lutte avec le péché, dit-il.
« Les gens viennent tout le temps vers nous et disent : ‘Ecoutez, j’ai cru que ce film parlait des homosexuels mais il parle du péché en général, et inclut le péché sexuel.’ » Son message se rapporte aussi au sexe avant le mariage et à la pornographie. Il apporte la lumière de la Bible sur toutes ces questions.
« Le diable essaye de normaliser l’idée que Dieu et sa Parole ne sont pas valides, pas pertinents pour la génération actuelle, » ajoute-t-il. « Mais comme disait Salomon, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Sa parole est tout autant pertinente que dans les temps bibliques. Dieu dit : ‘Mes pensées ne sont pas vos pensées et vos voies ne sont pas mes voies’ » (9). Tout est une question de confiance en Dieu et de le prendre au mot.
Par Sandra Blackmer, éditrice Adventist Review
Traduit par Michael Benoît
[1]http://www.gallup.com/poll/201731/lgbt-identification-rises.aspx
[2] https://news.adventist.org/en/all-news/news/go/2014-03-17/in-gods-image-summit-on-sexuality-opens-in-cape-town/
[3] http://www.adventistreview.org/church-news/story5103-global-conference-facilitates-dialogue-about-lgbt-and-other-critical-social-issues
[4] https://news.adventist.org/en/all-news/news/go/2017-04-11/seventh-day-adventist-world-church-vote-statement-on-transgender/
[5] Journal of Social Work and Christianity, vol. 44, no. 1 & 2 (2017), pp. 72-95.
[6] https://www.adventist.org/en/information/official-statements/statements/article/go/-/homosexuality/
[7] Danielle Harrison était indisponible au moment de l’interview wt de la parution
[8] www.comingoutministries.org
[9] Esaie 55 :8.
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