Le choléra est une forme extrêmement grave de gastroentérite. Il est causé par un organisme appelé Vibrio cholerae, lequel provoque une diarrhée aqueuse. Le passage d’une diarrhée fréquente et volumineuse peut déshydrater très rapidement une personne et entraîner la mort. Les enfants sont plus à risque à cause de leur plus petite taille. Par conséquent, la mortalité infantile survient plus souvent.
“Dieu certes nous protège ; cependant, il s’attend à ce que nous fassions notre part pour sauvegarder notre santé.”
Vibrio cholerae survit bien dans l’eau – l’agent de transmission le plus commun. Dès qu’un membre de la famille en est infecté, il y a de fortes chances que tous ceux qui habitent sous le même toit le contractent eux aussi. La nourriture peut devenir contaminée. En outre, le choléra se répand là où les installations sanitaires sont insuffisantes.
En 2010, l’épidémie de choléra en Haïti* n’a pas été pleinement anticipée parce qu’il n’y avait pas eu de cas de choléra depuis longtemps. On ne sait toujours pas comment l’organisme a atteint l’île.
La perturbation de l’approvisionnement en eau et le manque de traitement et d’élimination des eaux usées constituent les conditions idéales pour une épidémie de choléra.
La gravité et la rapidité d’une épidémie de choléra peut se mesurer à partir du fait qu’en Haïti, les premiers cas ont été rapportés le 21 octobre 2010 ; le 19 novembre, toutes les parties du pays avaient découvert des cas. Le 17 décembre, quelque 121 500 cas avaient été rapportés. L’impact de la diarrhée sur un pays déjà éprouvé a été terrible : 63 711 personnes ont été hospitalisées et 2 591 décès ont été rapportés. Il y a eu beaucoup d’autres cas depuis, à cause des voyageurs se rendant dans le pays frontalier, la République dominicaine, et dans l’État de la Floride, aux États-Unis.
La réhydratation est la clé dans le traitement de toutes les diarrhées, mais dans le cas du choléra, c’est une question de vie ou de mort. Les cas ne sont pas tous identiques, et le traitement avec des antibiotiques peut ne pas toujours être requis. On a constaté que la doxycycline et la ciprofloxacine écourtent la maladie et l’éliminent plus rapidement.
Il est important de noter que quiconque en visite dans un pays où le choléra est présent se retrouve avec des crampes abdominales, de la diarrhée et des vomissements, de la léthargie ou de la faiblesse, doit consulter un professionnel de la santé.
Le risque de choléra et d’autres maladies diarrhéiques peut être de beaucoup réduit en buvant de l’eau potable. Pour stériliser l’eau, il faut la faire bouillir ou la traiter adéquatement avec du chlore. L’eau en boîte ou en bouteille est habituellement sûre quand elle provient d’une compagnie de bonne réputation.
Voici un moyen de réduire le risque : ne manger que des aliments cuits et servis chauds. Autre facteur important : se laver les mains avec du savon et de l’eau potable, se stériliser souvent les mains avec une solution désinfectante. Il n’est pas sage du tout de se baigner dans des rivières ou des canaux parce qu’ils peuvent être contaminés par des eaux usées.
Jusqu’à ce que tous les pays touchés soient débarrassés du choléra, les autres nations devront demeurer vigilantes. Comme les voyages sont fréquents et mondiaux aujourd’hui, la maladie attrapée dans un certain coin du monde peut se manifester chez vous le lendemain. Le vaccin contre le choléra est décevant. On ne le recommande plus aux voyageurs américains, et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne le recommande pas. La prise d’antibiotiques à titre préventif n’est pas recommandée non plus, car il y a peu de preuve de leur efficacité.
Bien que le choléra doit être craint, la plupart des cas de diarrhée grave ne sont pas causés par le choléra. Les causes virales de gastroentérites sont très courantes, et le pathogène E. coli est toujours une cause fréquente de diarrhée. Une diarrhée sanguinolente accompagnée de fièvre est plus grave et peut être le signe d’une infection avec des pathogènes bactériens dans les familles shigelle, salmonelle ou yersinia. La réhydratation orale constitue le pilier du traitement. On peut se procurer aisément des paquets de sels de réhydratation spécialement formulés à ajouter à de l’eau potable.
Dieu certes nous protège ; cependant, il s’attend à ce que nous fassions notre part pour sauvegarder notre santé.
* Morbidity and Mortality Weekly Report 59, n° 50, 24 décembre 2010.
Dr Peter N. Landless est directeur du Ministère de la santé à la Conférence générale.
Dr Allan R. Handysides est l’ancien directeur du Ministère de la santé à la Conférence générale.
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