L’histoire d’un cadeau qui a eu des effets inattendus.
Chaque année des milliers d’enfants des pays développés préparent des paquets avec des jouets simples, des crayons et autres surprises pour les envoyer à des enfants qui vivent dans des pays où la vie est plus difficile. Ils envoient leurs boîtes avec des vœux – et normalement ça s’arrête là.
Mais pas pour ces 2 fillettes de 11 ans, qui, au plus fort de la crise des Balkans dans les années 1990, ont préparé un carton avec de précieux cadeaux et l’ont envoyé en Bosnie, suite à un appel fait en Angleterre. Ce carton spécial contenait également une lettre, des photos des filles et leur adresse au cas où leur « ami inconnu » voudrait leur écrire en retour.
Sarah et Rebecca de Stockport, près de Manchester, ont été étonnées lorsqu’elles ont reçu une réponse d’un enfant de 7 ans, Daniel Presecan. Daniel a écrit une gentille lettre malgré le fait que le seul mot qu’il connaisse en anglais était « merci ». Avec ses parents et son petit frère Michael, il a été déplacé à cause de la guerre des Balkans, et pendant qu’ils essayaient de refaire leur vie dans le nord de la Croatie, ses parents ne pouvaient pas offrir des cadeaux de Noël. Donc pour les deux garçons, ce carton de Noël signifiait beaucoup. Les « nouveaux correspondants » ont finalement perdu contact avec le temps, mais l’impression laissée a duré longtemps.
Récemment, Daniel a relu ces messages datant de vingt ans, précieusement gardés par sa mère dans les archives familiales. Grâce aux réseaux sociaux, il a réussi à retrouver la trace de Sarah. Le journal « Nouvelles du soir de Manchester » raconte qu’elle « ne pouvait pas y croire » lorsqu’elle reçut ce message.
« Nous sommes ici parce que des gens se sont préoccupés pour nous, nous ont aidés, ont cru en nous et nous ont encouragés, »
Une ancienne directrice de l’école anglaise Newbold, Erica Hole, se souvient lorsque Daniel est arrivé pour la première fois en Angleterre, avec peu de vocabulaire lorsqu’il avait 7 ans. Venu suivre des cours d’anglais à Newbold, il a découvert les gens qui s’engagent chaque année avec ADRA et son opération des cartons de Noël.
Aujourd’hui âgé de 29 ans, Daniel travaille justement avec ADRA, il est directeur de la région “Centre Asie”. Il pense que son succès, du moins en partie, est dû à la gentillesse de personnes comme Sarah et Rebecca. Il a aussi affirmé : « Nous sommes ici parce que des gens nous ont aidés, ont pensé à nous, ont cru en nous et nous ont aidés ».
Maintenant maman de deux enfants, Sarah exprime sa joie de ces retrouvailles. Sur son propre compte social, Daniel a écrit « C’était super de retrouver quelqu’un 20 ans plus tard. Comme je l’ai dit dans un article, ‘nous ne sommes pas des personnes faites pour vivre seules, nous sommes plutôt un réseau humain dont la force est déterminée par la force de la plus petite connexion et par la manière dont nous nous traitons ».
Plus de vingt ans après, la tradition continue. Les deux enfants de Sarah ont aidé à faire leurs propres cartons de Noël. Peut-être que cela motivera un autre enfant quelque part dans le monde à avancer avec force et volonté.
Par Victor Hubert, Nouvelles Transeuropéennes
Traduit par Corine Claus
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