Ted N.C. Wilson a lancé un appel personnel pendant une visite à la résidence officielle du Président.
Répondant à un appel de l’Église Adventiste du Septième Jour demandant l’abolition des examens le jour du sabbat, le président ougandais a déclaré qu’il prendrait des dispositions pour venir en aide aux étudiants adventistes, mais aussi aux autres chrétiens qui observent le dimanche et aux musulmans.
Le président d’Ouganda, Yoweri Museveni, a twitté la nouvelle le 17 février 2018, au lendemain du rendez-vous, qui s’est ensuite transformé en étude de la Bible, avec le président de l’Église adventiste mondiale, Ted N.C. Wilson, dans sa résidence officielle à Entebbe, au sud-ouest de Kampala, la capitale du pays.
« Je remercie le pasteur Wilson pour sa visite en Ouganda », a écrit Museveni sur Twitter. « J’apprécie les membres de l’Église Adventiste pour leur discipline. Nous considérerons leur requête concernant la possibilité d’abolir les examens le samedi ».
Il a ensuite ajouté : « Nous devons aussi tenir compte des intérêts des autres dénominations religieuses qui observent le dimanche et le vendredi, ce qui est le cas de la communauté musulmane ».
Les médias ougandais ont interprété la déclaration du président comme chose faite. Voilà un titre publié sur la page web d’une chaîne de télévision : « Le président Museveni a accordé à l’Église Adventiste l’abolition des examens le samedi ».
Les dirigeants de l’Église au niveau local se félicitent du surprenant résultat obtenu.
« Beaucoup de personnes ont souffert en se voyant fixer des examens le jour du sabbat ; ce dénouement est vraiment émouvant », a déclaré Daniel Matte, le président de l’Église Adventiste en Ouganda, dont le fils a dû répéter un cours de trois ans à la faculté agricole pour n’avoir pas passé un examen le jour de sabbat.
« Ceci dépasse toutes nos espérances », a affirmé Blasious Ruguri, le président de la Division d’Afrique du Centre-Est, dont le territoire inclut l’Ouganda. « On est en train de recevoir de nombreuses bénédictions ».
Un accueil chaleureux
Museveni, avec un uniforme vert et des bottes noires, a mis de côté les formalités qui caractérisent généralement les visites officielles, pour accueillir chaleureusement le président Wilson, sa femme Nancy, les présidents Matte et Ruguri et une délégation de dirigeants de l’Église provenant de la Division.
Souriant et plaisantant, le président de 73 ans a salué chaque membre de la délégation, en leur demandant leur provenance. Il a parlé avec plusieurs d’entre eux dans leur langue maternelle.
Après s’être assis, il a dit en rigolant : « Ça me fait plaisir de recevoir le pape dans mon bureau ».
Plusieurs ont souri mais Wilson a poliment répondu qu’il n’était qu’un humble serviteur de Dieu.
Museveni voulait connaître les origines de l’Église Adventiste et Wilson a donc fait une courte leçon d’histoire à partir de la Réforme protestante. Touché par le fait que les adventistes observent le samedi comme jour de repos, contrairement à la plupart des autres dénominations nées après la Réforme protestante, le président a voulu en savoir plus sur comment « calculer » les jours de la semaine.
En le remerciant pour la question, Wilson a dit que le samedi était depuis longtemps considéré comme le jour de repos et que seulement depuis peu il avait été remplacé par le dimanche.
Le président ougandais a voulu en savoir encore plus.
Wilson a raconté comment Dieu avait béni le sabbat, à la fin de la semaine de création, comme le rapporte Genèse 2.2-3 et a souligné que Jésus lui-même observait le samedi. Il a ensuite invité le président à approfondir la question.
La conversation a continué avec la présentation du travail de l’Église en Ouganda et Wilson en a profité pour remercier pour le soutien du gouvernement en faveur de la liberté religieuse. Il a ensuite fait un appel personnel en faveur des étudiants adventistes, en demandant de leur donner la possibilité de passer leurs examens un autre jour de la semaine.
« Aucun problème. Pourquoi devrions-nous disputer sur des jours ? »
Dans une interview, Wilson a dit qu’il se réjouissait déjà du jour où des milliers d’étudiants en Ouganda ne devront plus choisir entre passer un examen et respecter le quatrième commandement qui invite à se « souvenir du jour du repos, pour le sanctifier » (Exode 20.8).
« Le président a continué en disant que cela ne devrait pas être un problème. Il y a d’autres jours qui peuvent être utilisés pour les examens », a dit Wilson. « Nous sommes reconnaissants pour ce geste envers ceux qui observent le sabbat et nous attendons sa mise en pratique ».
Lecture du livre de Michée
Pendant la visite, Wilson a demandé s’il pouvait partager avec le président le secret pour être un leader à succès, conseil provenant directement de la Bible. Quand Museveni lui a donné son consensus, Wilson a ouvert une petite Bible noire et a lu Michée 6.8 qui dit : « On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien ; Et ce que l’Eternel demande de toi, c’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde, et que tu marches humblement avec ton Dieu ».
Puis Wilson a donné un stylo avec le nom et l’emblème de l’Église Adventiste gravé dessus, en proposant au président de l’utiliser pour signer d’importants document, ou, encore mieux, pour souligner les versets de la Bible.
Il lui a aussi donné une Bible en cuir, le livre d’Ellen White « Le meilleur chemin » et « Help in Daily Living » (littéralement, Un aide au quotidien), qui contient les chapitres les plus importants du livre « Le ministère de la guérison ». Il a encouragé le président à lire « Le meilleur chemin », en soutenant que les 13 chapitres du livre pouvaient facilement être lus en un après-midi ou pendant une journée de travail.
Un chœur adventiste de huit membres, qui accompagnait les dirigeants de l’Église, a chanté en anglais des chants annonçant le prochain retour de Jésus. Museveni a demandé un autre chant, mais en langue locale. Quand le chœur a commencé à chanter, en le remerciant, le président a soulevé les deux mains et a dit : « Ce n’est pas moi qui nous glorifions, mais Dieu ».
Le chœur a entonné deux autres chants, en terminant avec une réinterprétation de « It Is Well With My Soul » en langue locale (littéralement, Mon esprit va bien). Le président, visiblement ému, a demandé la signification des mots du chant.
Wilson a raconté l’histoire du chant, écrit par l’avocat américain Horatio Gates Spafford après avoir perdu ses quatre enfants pendant une tempête au cœur de l’océan en 1873 ; il a expliqué que le titre souligne l’importance de trouver sa propre consolation en Jésus, même au milieu des tempêtes de la vie.
Une conversation amicale et spirituelle
Les participants ont décrit la rencontre, qui a duré environ une heure, comme un moment en dehors du protocole formel qui ressemblait plutôt à une conversation amicale et spirituelle.
« Le président nous a traités comme des amis, comme s’il nous connaissait déjà », a dit l’un des participants, qui connaît très bien le fonctionnement normal de ces rendez-vous. « Nous n’avons pas eu besoin de nous présenter et cela nous a donné la possibilité d’avoir plus de temps pour expliquer le sens que le sabbat a pour nous ».
Wilson a souligné aussi le fait que Museveni connaissait déjà l’Église Adventiste, en effet, il a appris à lire dans une école adventiste à Kyamate, un détail qui a été rappelé et pendant la visite et quand Wilson a parlé brièvement aux milliers de personnes qui se trouvaient le 17 février à Kampala, pour le service du sabbat.
Museveni a aussi donné des fonds pour soutenir les projets adventistes, notamment un centre communautaire à Kasese. Le président ougandais a souligné les efforts de la communauté adventiste, admirant son envie d’améliorer la vie des autres.
« Notre visite s’est révélée être vraiment agréable. Il a fréquenté une école adventiste et il connaît notre monde. Il a de bons souvenir de l’Église et il est content de ce que Dieu fait en Ouganda à travers elle », a conclut Wilson.
De Andrew McChesney, Adventist Mission
Traduit par Tiziana Calà
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