La vie est au point mort. Nous respectons les règles de confinement, nous restons à la maison ou nous nous tenons à distance de la société. Tous nos projets de voyage sont annulés. Après des mois, nous attendons encore que la vie reprenne son cours normal – sans réelle visibilité quant au moment où cela arrivera. Nous vérifions quotidiennement les taux d’infection et le nombre de décès, en espérant que le nombre de nouveaux cas diminue de manière significative, signe que nous gagnons la bataille contre ce monstre invisible.
C’est comme si nous étions dans un train qui traverse un long tunnel dans les montagnes, en espérant que lorsque le train arrivera de l’autre côté, tout ira bien. Le problème, c’est que le train met beaucoup plus de temps que prévu à entrevoir la lumière. En attendant, nous vivons dans les limbes, dans l’attente d’un miracle qui dissipe le cauchemar que vivent actuellement tant de gens.
Attendre
En tant que personne active, je déteste attendre, surtout si je n’ai pas de projet pour m’aider et m’occuper. Toutefois, attendre qu’une pandémie passe est une autre dimension de l’attente, car de toute évidence, il faudra beaucoup plus de temps que prévu pour revenir à ce qui ressemble à “la normale”.
Il semble si étrange de devoir attendre – peut-être une année entière – comme si nous n’étions jamais entrés dans l’année 2020. Je voudrais annuler toute cette année, du début à la fin, pour ne pas avoir à vivre dans cette incertitude, et tout recommencer en 2021. En général, quand nous attendons, nous savons ce que nous attendons : l’arrivée d’un être cher, un rendez-vous, ou quelque chose que nous pouvons au moins quantifier d’une manière ou d’une autre. Aujourd’hui, nous attendons la fin de quelque chose d’incalculable et inconnu, nous sommes donc dépassés. Toute cette situation est tellement abstraite.
Il est bien plus facile d’attendre quelque chose que nous pouvons toucher. Quelque chose de concret. Nous avons besoin d’un contact physique, et ce n’est que maintenant que j’ai réalisé l’importance de ce contact pour mon bien-être mental. Nous sommes heureux de voir nos enfants et petits-enfants via Skype, mais ce n’est pas la même chose que de les serrer dans nos bras et d’avoir un contact direct avec eux. Chaque jour qui passe fait grandir le manque.
Ce qu’attendent les Adventistes
En tant qu’Adventistes, nous attendons depuis longtemps une chose que la Bible décrit avec beaucoup de détails : le glorieux retour de notre Seigneur en tant que Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Cela est décrit dans un langage que nous essayons de comprendre, mais nous ne savons pas vraiment comment cela se déroulera. Nos esprits ont été influencés par les peintures de Harry Anderson. Mais est-ce que ce sera vraiment comme ça ? Nous connaissons la gloire du “Chœur d’Alléluia” de Haendel – mais à quoi ressemblera vraiment la multitude céleste ? À quoi ressemblera le Ciel ?
En Bavière, certaines personnes imaginent encore le ciel comme un petit nuage sur lequel un gentil petit chérubin aux pieds nus, vêtu d’une chemise de nuit blanche, joue de la harpe toute la journée. Mais qui veut s’asseoir sur un nuage toute la journée ? Le ciel n’est pas quelque chose que beaucoup de gens attendent avec impatience. Après tout, la vie sur ce petit nuage est presque comme attendre que quelque chose se passe – et rien ne se passe jamais. Et s’il n’y avait que la mélodie de la harpe, ne serait-ce pas fatigant ?
Le visage de mon Sauveur
Il y a des mélodies qui nous donnent du courage dans l’attente. “Montez à bord, petits enfants, montez à bord. Ne restez pas à la gare, à regarder les lumières du fourgon“. Mais combien de temps devrons-nous attendre que notre train passe le sombre tunnel des problèmes de ce monde ? Cela n’a pas vraiment d’importance, tant que nous sommes à bord de ce train en route vers notre maison paradisiaque.
Une autre chanson que j’ai aimé chanter est “Le ciel est un endroit merveilleux, rempli de gloire et de grâce, je veux voir le visage de mon Sauveur. Le ciel est un endroit merveilleux. Je veux y aller“. Le ciel est un endroit merveilleux, et je suis sûr qu’il ne s’agit pas seulement de ce petit nuage avec le chérubin. Mais ce qu’il y a de mieux au paradis, c’est que Jésus y sera. J’ai hâte de le toucher et de le sentir, d’être serrée par Ses bras.
J’ai rencontré des personnes âgées dans des maisons de retraite qui attendent que le temps passe. Ils vivent de repas en repas, du matin au soir, et ensuite vient une longue nuit douloureuse. Heureusement, certains attendent de voir le visage de leur Sauveur dans ce lieu merveilleux que Dieu a réservé à Ses enfants. Cela ne veut pas dire que leurs jours et leurs nuits sont plus courts, mais ils attendent une chose qui donne du sens à chacune de leur journée.
Alors, comment faire face à cette pandémie qui a bouleversé nos vies ? Y a-t-il quelque chose qui donne un sens à nos journées ? Qu’attendons-nous avec impatience ? Pouvons-nous faire des projets pour le jour où le virus aura été éradiqué, quel que soit le temps que cela prendra ?
Ne nous décourageons pas, et comme l’a dit l’apôtre Paul : “Je reviendrai vers vous si Dieu le veut” (Actes 18.21). Nous retrouverons la vie, notre famille et nos amis, si Dieu le veut, alors ne nous décourageons pas ! Tant que nous prenons en considération la volonté de Dieu, nous pouvons nous tourner vers l’avenir et faire des projets. Et bien que nous devions peut-être abandonner ces projets, tant que nous attendons patiemment le Seigneur et avec le Seigneur, cette période difficile passera.
Et à long terme, attendre de voir le visage de notre Sauveur et sentir ses bras autour de nous, aura bien valu la peine !
De Hannele Ottschofski
Source : https://atoday.org/waiting-adventists/
Traduction : Eunice Goi
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