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LA CABANE : LE TEMPS AVEC NOS ENFANTS, C’EST DU TEMPS INVESTI DANS L’ÉTERNITÉ !

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“Les impressions, les habitudes de la première enfance ont plus à faire avec la formation du caractère et l’orientation (1) de la vie que toutes les instructions données plus tard . »

Élever des enfants tout en travaillant pour l’Église procure à ma famille des expériences de vie aussi nombreuses qu’inoubliables. Ayant habité dans différents pays, nous avons été largement exposés à de nouvelles aventures, à de nouveaux défis. Quelle bénédiction ! Au sein de notre foyer bourdonnant d’activités, nous chérissons tous les moments heureux, les repas animés, et les occasions d’apprendre des tas de choses ensemble.

Nous gardons des souvenirs très nets de notre vie à la ferme avec nos deux premiers fils. C’est autour de la table que nous nous amusions à raconter nos aventures : les randonnées à cheval, les jeux avec le chien ou les veaux, la traite des chèvres, la chasse aux poulets, etc. Je ne sais combien de paires de bottes en caoutchouc y sont passées ! Pour nous, la vie doit être naturelle et simple. C’est pourquoi nous avons choisi d’élever nos enfants dans un environnement paisible, sans téléviseur, jeux vidéo et distractions semblables. Ce choix nous permet de construire de merveilleux souvenirs familiaux.

Encore un déménagement dans un nouveau pays ! Nous avons l’agréable surprise de découvrir une maison confortable. Elle est entourée de montagnes majestueuses et dotée d’une magnifique cour avant. Débordant d’enthousiasme, nos trois plus jeunes — Racquel, 5 ans ; David, 7 ans ; et Rebekah, 9 ans — explorent sur-le-champ notre nouvel environnement et trouvent des endroits formidables pour jouer. Comme la cour arrière est petite, nous constatons rapidement qu’ils préfèrent la partie ombragée de la cour avant à cause d’un imposant pacanier et de petits arbres sur lesquels ils peuvent grimper facilement. En les voyant grimper aux arbres pour y chercher des nids d’oiseaux, en les entendant clamer leur joie d’avoir pu grimper si haut, une idée me traverse soudain l’esprit. Pourquoi ne pas construire une cabane dans l’un d’eux ? À cette proposition, les enfants sautent de joie ! Après avoir discuté du nouveau projet, nous en commençons les plans en nous inspirant d’images de cabanes trouvées sur Internet. Et pourquoi ne pas construire un pont suspendu qui relierait la cabane au pacanier du centre de la cour ?

Il nous faut deux mois pour ramasser des restes de bois de la cour de recyclage de l’atelier de menuiserie de l’université. Une caisse en bois ayant servi à l’emballage d’une nouvelle machine à laver pour la buanderie du campus nous fournit suffisamment de bois pour le plancher et une partie des murs. Nous n’avons qu’à acheter les quatre poutres en bois de coin, chacune mesurant plus de 3 mètres. Tous les autres matériaux proviennent du recyclage. Et leur rassemblement est une aventure en soi ! Les enfants attendent avec impatience le moment d’aller derrière l’atelier de menuiserie, comme s’il s’agissait d’une chasse au trésor. À la quincaillerie locale, nous achetons une perceuse et des mèches, des vis et des clous, un ruban à mesurer et un niveau, un marteau et une boîte à outils.

Tout d’abord, il faut dégager l’endroit choisi pour la construction. Pour avoir suffisamment d’espace pour la superficie désirée, nous devons creuser dans le flanc de la montagne. Comme il pleut rarement ici, le sol est très dur et rocailleux. Creuser, déblayer et niveler sont des tâches épuisantes. Mais tout au long du processus, mes « trois petits poussins » — comme nous les appelons — sont à mes côtés. Leurs regards pétillants sont une source constante de motivation.

Après avoir aplani le terrain, nous creusons, à l’aide d’une barre de fer, les trous destinés à recevoir les quatre poutres principales. Cette barre nous est utile pour dégager les roches. Au fur et à mesure, nous enlevons la terre avec des verres jetables en plastique ou l’une de nos louches de cuisine. À tour de rôle, les enfants s’y mettent. Pour éviter de mutiler l’arbre et pour agrandir le modèle de base trop petit pour trois enfants et leurs amis, nous devons recommencer ce dur labeur deux fois.

Une fois la préparation de la fondation terminée, nous perçons les poutres principales, les vissons ensemble et les glissons dans les trous. Ensuite, nous transportons du sable et du gravier que nous mélangeons au ciment. Ce mélange sert à remplir les trous et à « couler » le plancher.

André, notre aîné âgé de 17 ans, et Daniel, 15 ans, me donnent un sérieux coup de main dans les travaux lourds. Ils tiennent les poutres principales, et se chargent de visser et de clouer les matériaux. Mon mari se joint à nous chaque fois qu’il le peut — parfois même en costume et cravate — pour nous aider. Il exprime constamment son appréciation et sa reconnaissance, et ne manque jamais de nous encourager.

Un projet tel que celui-ci nous comble de nombreuses bénédictions. Il donne à nos plus jeunes le sentiment de leur utilité, de leur importance, et les remplit de fierté. Sur le plan familial, nous devons faire des sacrifices : la maison n’est pas aussi propre et en ordre que d’habitude parce que nous passons de nombreuses heures sur le « chantier » de construction. Mais l’enthousiasme des enfants est palpable. À l’École du sabbat et au club des Explorateurs, ils annoncent fièrement à leurs amis qu’ils construisent une cabane dans un arbre, et les invitent à venir la voir.

Ce projet est source d’épanouissement. Il nous permet de bien utiliser notre temps et sert à la formation de notre caractère (le leur et le mien !) À chaque clou planté, vis vissée, planche installée, les enfants s’émerveillent des progrès de notre projet. Ils découvrent la valeur du travail d’équipe et voient la providence divine se manifester dans les petites choses de la vie. Par exemple, chaque fois que nous trouvons un morceau de bois utilisable, je dis « Merci, Jésus ! » Je veux que mes enfants comprennent que Dieu s’occupe de nous dans les moindres détails. Pendant le culte familial, chaque fois que nous leur demandons de dire ce que Dieu a fait pour eux, ils mentionnent invariablement la progression du chantier et en remercient le Seigneur. Je remarque aussi que mes enfants ont adopté cette maxime : l’union fait la force ! Mon propre mari a découvert un côté de moi qu’il ne connaissait pas, même après 23 ans de mariage ! Le bonheur des miens me remplit de joie.

Finalement, après deux mois de travail amusant, nous « inaugurons » la cabane. Les enfants y jouent tous les jours avec de nombreux amis. Comme ils désirent partager ce que nous avons fait avec leurs futurs enfants, nous prenons beaucoup de photos.

En construisant cette cabane avec mes enfants, j’ai ajouté une autre pierre à la fondation de leur caractère. Ellen White compare la formation du caractère à un processus de construction, commençant par la fondation, et passant ensuite aux étapes nécessaires pour atteindre le but. « Il faut poser des fondements sûrs, une charpente solide, puis, chaque jour, construire, polir et perfectionner (2). »

En tant que parent, pourrais-je poser une meilleure fondation que de passer du temps avec mes enfants, que de

les amener à apprécier les petites choses de la vie, que de leur apprendre qu’un Dieu d’amour pourvoit à nos besoins et récompense nos efforts quand nous vivons de façon désintéressée pour lui ?

Je prie pour que mes enfants, fortifiés par les principes qu’ils ont appris, tiennent bon quand les vents de la vie les malmèneront.

Le temps que nous passons avec nos enfants, c’est du temps investi dans l’éternité.

Marcia Azeveco, infirmière licenciée et titulaire d’une maîtrise en sciences infirmières, est épouse de pasteur et mère à la maison. Elle a cinq enfants. La famille habite sur le campus de l’Université adventiste péruvienne, près de Lima, au Pérou.

1. Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 320.

2. Idem, Conseils aux éducateurs, aux parents et aux étudiants, p. 90.

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