Un étudiant en médecine a été exempté des devoirs et des examens le jour du sabbat.
Pour ce qui a été défini comme une « décision capitale », la Cour suprême des Philippines s’est prononcée en faveur d’un étudiant en médecine adventiste en protégeant son droit constitutionnel d’observer librement le jour de repos, selon ses principes religieux. La décision, qui remonte au mois de juillet 2017 mais qui a été tout récemment rendue public, a été prise en faveur de Denmark Valmores, qui a porté plainte contre la faculté de médecine « Dean Cristina Achacoso » de l’île de Mindanao et au membre de la faculté Giovannie Cabildo.
Le cas de Valmores est le résultat des incessants refus à exercer son droit d’être libéré de devoirs et d’examens le jour du sabbat afin de pouvoir respecter le jour de repos observé par les Adventistes du Septième Jour. Il a également dénoncé le non-respect de l’article 5 de la Charte des droits de la Constitution Philippine du 1987. L’article 5 affirme que « sera toujours permis le libre exercice des pratiques religieuses, sans discrimination ou préférence ».
L’avocat de Valmores, Neil Abayon, un adventiste qui fait partie de la liste représentative de Aangat Tayo, déclare que cette situation et son dénouement encouragent l’Église Adventiste à accorder une plus grande valeur à la liberté religieuse. Neil Abayon croit aussi que cette décision consolide l’identité adventiste, notamment l’observation du jour du repos donné par Dieu.
« L’impact est très grand quand on sait que l’argument le plus courant contre la communauté adventiste lorsqu’elle demande une reconnaissance de ses droits religieux est : bakit si ganyan pumapasol naman ng Sabado (Comment se fait-il qu’un des tes amis adventistes va à l’école le samedi ?) », a affirmé Abayon, en citant une question communément posée à ceux qui cherchent une autorisation pour s’absenter le jour du sabbat. « Dans le cas de Valmores, la Cour suprême a déclaré que l’adhésion personnelle à certains principes représente la règle générale et que personne ne peut être pénalisé à cause de la transgression de ces principes par une tierce personne qui affirme avoir les mêmes croyances religieuses ».
Tout a commencé en 2014, quand quelques-uns des cours et examens de Valmores ont été déplacés au samedi. Valmores n’a pas pu passer l’examen d’hispathologie car il avait été programmé un samedi. Après ce raté, il a reçu une lettre lui informant de son échec à l’examen avec l’impossibilité de récupération.
Valmores a alors écrit au doyen et membres de la faculté, en demandant à être libéré de tout travail le jour de sabbat, tout en exprimant son désir d’avoir la possibilité de repasser l’examen. Après avoir envoyé plusieurs communications formelles, y compris une attestation qui témoignait de son appartenance à l’Église Adventiste, signée par Hanani Nietes, le responsable des Affaires publiques et de la liberté religieuse (PARL) de l’Union de Mindanao (NCMC), Valmores a été informé du refus de sa requête.
La situation délicate l’a encouragé à poursuivre son action en recherchant l’aide de la Commission de l’enseignement supérieur (CHEd). Son cas a été examiné et renvoyé directement au président du MSU, Macapado Abaton Muslim. En réponse, Muslim a envoyé au doyen Achacoso une copie du CHEd Memorandum de 2010, référence de la plainte formelle formulée par Valmores. Achacoso et Cabildo sont tous deux restés silencieux après avoir reçu ces instructions. Ce silence a donc poussé Valmores à entreprendre une action en justice, vu que l’on avait supprimé et annulé sa liberté religieuse.
Quatre ans après la déposition, la Cour suprême des Philippines s’est prononcée en faveur du jeune adventiste, en affirmant que « les établissements d’enseignement doivent sauvegarder la liberté religieuse de leurs étudiants. Les écoles devraient limiter les libertés scolaires seulement si elles sont en contradiction avec les droits de la Constitution ».
« Le cas de Valmores peut être considéré comme une décision capitale, vu que c’est le premier cas concernant le respect du jour de sabbat d’un Adventiste du Septième jour », a déclaré Abayon. « Il sera très probablement traité dans les écoles de Droit quand sera abordé l’article 2 de la loi constitutionnelle. Donc, en effet, la prochaine génération d’avocats saura ce que veut dire observer le sabbat ».
Valmores continue ses études dans la même université, tout en jouissant de sa liberté religieuse.
De South Asia-Pacific Division News & Adventist Review
Traduit par Tiziana Calà
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