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DE L’AIDE JUSTE A COTÉ

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De grosses gouttes de sueur dégoulinent de mon front et tombent sur le plancher matelassé de la salle d’exercice. Je m’efforce de terminer le dernier exercice de ma session d’entraînement. Encore 50 pompes, et je pourrai en n rentrer chez moi !

Comme je suis un champion de la chaise de bureau, et relativement nouveau dans ce cours d’exercice physique, eh bien, je me retrouve ce soir, sur sept étudiants, bon dernier dans la série de pompes. Notre prof d’éthique nous a enseigné à respecter nos camarades de classe. Alors, par courtoisie, personne ne quitte la salle avant que tous aient terminé leurs exercices de routine, ou que le temps alloué soit écoulé. Malheureusement, il n’y a pas de temps limite pour faire ces fameuses pompes. Je sais donc que je ne rentrerai à la maison que lorsque j’en aurai ni avec elles.

Les autres étudiants, tous plus jeunes que moi, s’étirent, se détendent, soulagés d’avoir terminé leur séance d’entraînement. Je sens qu’ils me regardent, moi, le plus lent et le plus âgé de tous. J’ai découvert récemment qu’en dépit des protestations de mon corps, j’avais la détermination — la volonté — d’aller jusqu’au bout des exercices difficiles, du moins, c’est ce que je pensais. Maintenant, après deux séries de 50 pompes et d’autres exercices musculaires épuisants, je commence les 50 dernières pompes.

Je réussis à en faire 15, puis m’effondre sur le plancher dans un bruit mat, sans même avoir la force de pousser un gémissement. J’inspire profondément. Faisant appel à ma force « psychologique », j’en réussis encore huit. Puis cinq autres. Je réquisitionne chaque parcelle de mon énergie pour terminer cette dernière série. Encore six autres ! Soudain, un homme couvert de sueur s’approche. C’est Nate, l’un des étudiants. Bien qu’épuisé et ayant terminé sa session, il se positionne sur le plancher, juste à côté de moi, histoire de m’encourager.

« O. K., Chandler », murmure-t-il avec un petit sourire sur son visage. On y va ! »

Cet acte de bonté de la part d’un gars que je connais si peu a sur moi l’effet d’une bombe. Plus déterminé que jamais, j’arrive à terminer dix autres pompes avant de m’écrouler de nouveau. Nate m’attend. À chaque respiration, ma poitrine se soulève péniblement. Comme je ne veux pas le retarder davantage, j’inspire profondément de nouveau et, dans un effort suprême, termine la série de 50.

« Merci, mon vieux ! » dis-je en haletant.

Un parallèle

Bien qu’il s’agisse de mon premier cours d’exercice physique — et de la première fois qu’un camarade de classe m’encourage — je me rends compte que j’ai déjà vécu quelque chose de semblable.

Au cours de ma dernière année d’études supérieures, alors que j’étais à la maison pour la relâche du printemps, mon père est mort subitement. En un rien de temps, la maison s’est remplie d’amis de ma mère, de collègues de
la Conférence générale, de même que de voisins et d’amis de l’église. Des membres de la famille ont immédiatement pris l’avion et sont venus, eux aussi, nous offrir leur précieux soutien.

Seize ans plus tard, je songe à ce jour difficile avec étonnement, parce que mes souvenirs de cette perte sont autant rem- plis de sentiments d’amour et de soutien que de la tristesse à l’origine de ces actes d’amour. Je revois mentalement ces gens [de la Conférence générale] (j’en croise encore certains tous les jours) qui nous ont apporté de la nourriture, se sont arrêtés chez nous, ou nous ont envoyé un mot pour nous assurer de leur assistance en ces jours pénibles.

Et je m’émerveille de ce que qui- conque arrive à traverser des moments comme ça. Cependant, j’ai appris que ce qui nous aide à survivre, c’est avant tout le soutien de ceux qui nous ont vraiment à cœur. Quelle bénédiction nous avons, nous qui servons ici, de travailler dans un environnement où des collègues
se soucient profondément de nous, prient sincèrement pour nous, et nous remontent le moral !

En tant que croyants, cependant, nous bénéficions d’un soutien de loin supérieur au système de soutien terrestre.

Quand la vie fait mal, quand nous pensons avoir atteint un point critique, nous avons un Dieu qui non seulement a dit « je ne t’oublierai point, je ne t’abandonnerai point », mais qui l’a aussi montré par ses actes.

Nous voyons sa compassion à l’heure de la souffrance ou de la tristesse, par exemple, lorsque Lazare mourut à Béthanie. Étant parfaitement au courant de l’évolution de la maladie de son ami et de la mort qui s’ensuivit, Jésus avait déjà décidé de le ressusciter. Mais tandis qu’il regardait pleurer les membres de la famille de Lazare, le Sauveur frémit et pleura lui aussi, comprenant leur tristesse.

Nous voyons sa détermination à maintenir des relations avec ceux qui — il le savait bien — le trahiraient ou le renieraient. Nous admirons son courage dans ses manières d’interagir avec ceux qui souffraient de maladies contagieuses, de difformités, ou d’une très mauvaise santé. Nous observons sa patience tandis qu’il pardonnait gracieusement à ceux qui retombaient à maintes reprises dans les mêmes erreurs, même quand ils auraient pu faire mieux. Nous constatons combien il se centrait sur les autres alors même qu’il était crucifié, torturé physiquement, émotionnellement, socialement, et spirituellement. Même aux derniers instants de sa vie, alors qu’il était en proie à une grande douleur et que ses tortionnaires l’injuriaient, notre Seigneur agonisant redonna l’espoir à un brigand crucifié à côté de lui. Alors même qu’il subissait la honte et l’horreur de la croix, Jésus demanda à Jean de prendre soin de sa mère.

Souffrez-vous de la mort d’un être cher ? Jésus en a volontairement fait l’expérience dans sa propre vie. Avez-De vous été trahi ? Il a foulé ce sentier, lui aussi. Vous a-t-on traité injustement ? Le Seigneur aurait pu remplir un livre du récit de toutes les injustices à son endroit. Votre corps vous fait-il mal ? « Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités » (Es 53.5).

Chaque fois qu’il me faut relever un dé , je découvre que Jésus a connu sa propre version de ce dé . Il l’a fait par compassion pour moi, une compassion qu’il a conservée jusqu’à la fin. Il s’est abaissé, a tout donné avec détermination, a sué des gouttes de sang. Il a souffert à côté de moi, pour moi.

Ainsi, quelle que soit l’épreuve à laquelle je fais face, je sais qu’il a subi cette douleur cuisante avant moi, et qu’il m’a promis de la revivre de nouveau – à côté de moi cette fois, pour me soutenir.

Quel privilège d’aimer un Seigneur qui se tient toujours à nos côtés dans nos luttes, et nous utilise pour soutenir ceux qui souffrent ou sont en deuil ! Grâce à celui qui a porté nos fardeaux, une autre bénédiction nous attend : celle d’alléger la charge de ceux qui suent à côté de nous.

Chandler Riley est un spécialiste des prestations sociales du Département des ressources humaines de la Conférence générale, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis).

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