Les intervenants ainsi que quatre panélistes se sont réunis le 25 octobre au Centre Médical de l’Université de Loma Linda (LLU) à Loma Linda en Californie à l’occasion de la rencontre Pleins Feux sur les Règles Sanitaires qui a eu lieu le mois dernier et qui était organisée par l’Institut des Règles Sanitaires et du Leadership et co-sponsorisé par le Centre de Bioéthique Chrétienne.
Au début de la rencontre, la directrice de l’Institut, Wonha Kim, a dit aux 175 participants – dont des membres du personnel, des enseignants, des étudiants et des administrateurs – que le problème avec les analgésiques opioïdes est qu’ils provoquent des sentiments d’euphorie chez certains utilisateurs et deviennent souvent addictifs.
Wonha Kim a déclaré que la dépendance aux opioïdes est associée à des conséquences négatives comme la perte de son emploi, la situation de sans abri, l’aliénation de la famille et des amis, la transition vers des drogues plus dures comme l’héroïne et même la mort par overdose. Elle a indiqué que les overdoses d’opioïdes coûtent la vie à environ 91 Américains chaque jour.
« Prenez le temps d’y réfléchir quelque peu, » a-t-elle dit. « Quatre-vingt-onze américains par jour »
Wonha Kim a indiqué que le coût total de l’épidémie des opioïdes – y compris les dépenses pour les soins de santé, la perte de productivité, le traitement de l’addiction et la justice pénale – s’élevait à environ 78,5 milliards de dollars en 2015 seulement.
Initiatives sur le Campus
Wonha Kim a dit qu’il y a actuellement quatre ressources locales du Pôle Santé de l’Université de Loma Linda qui sont axées sur l’épidémie d’opioïdes:
Le programme de guérison de l’usage de substance et de bien-être au Centre de Médecine Comportementale de l’Université de Loma Linda. Il propose un programme de désintoxication de cinq à sept jours en hospitalisation interne géré médicalement ; un programme ambulatoire de désintoxication de quatre à six semaines, et des groupes de suivi après les soins pour les patients qui ont terminé leur session de désintoxication.
Le programme est dirigé par la psychiatre Katia Stoletniy. Dans une interview distincte, Katia Stoletniy a indiqué que les patients souffrant de douleur chronique ont un parcours spécial dans le cadre du programme de désintoxication et de réhabilitation. Le programme de réhabilitation comprend des cours en groupe pour en apprendre davantage sur la maladie qu’est la dépendance, les nouvelles capacités d’adaptation et la prévention des rechutes, entre autres stratégies de soutien.
Rapport des Panélistes
Wonha Kim a présenté quatre fournisseurs de soins de santé de l’Université de Loma Linda – un dentiste, une pharmacienne et deux médecins – pour partager leurs perspectives sur les demandes souvent conflictuelles que les professionnels de la santé doivent équilibrer pour offrir les meilleurs soins à leurs patients.
Le modérateur du panel, Gerald R. Winslow, directeur du Centre de Bioéthique Chrétienne à la Faculté de Religion de LLU, a ouvert une page sombre en annonçant que l’épidémie d’opioïdes l’avait touché personnellement.
« J’ai perdu un grand frère à cause d’une dépendance aux opioïdes, donc pour moi ce n’est pas une question abstraite, » a déclaré Gerald Winslow. J’ai aussi vu deux amis vivre cela, et même s’ils sont encore dans la communauté, ils ne sont plus très disponibles pour les relations. Donc, c’est pour moi une question qui me touche personnellement. »
En réponse à une question posée par Gerald Winslow sur l’étendue géographique de la crise des opioïdes, le panéliste Justin Hata, président du département de médecine physique et de réhabilitation au Pôle Santé de l’Université de Loma Linda, a souligné que, d’un point de vue politique et réglementaire, la pendule a bougé.
« Nous sommes passés de la prescription excessive de médicaments opioïdes à la situation actuelle où peu de professionnels de santé veulent rédiger de telles prescriptions, » a-t-il dit. « Je pense que cela met beaucoup de personnes en situation de risque, et cela va être un défi de savoir comment nous irons de l’avant. »
La Position d’un Dentiste
Professeur agrégé à l’Ecole de Dentisterie de LLU, Greg Olson a déclaré qu’une façon clé de faire face à l’épidémie d’opioïdes est d’avoir une méthode organisée pour sensibiliser les étudiants aux complexités de l’épidémie.
Greg Olson a dit qu’il a assisté à une session sur les règlements il y a trois ans pour l’Association Américaine d’Education Dentaire dans laquelle lui et ses collègues ont proposé des idées qui seraient les plus appropriées à mettre en œuvre contre la crise des opioïdes. « Depuis, je suis dans une démarche pour essayer de comprendre quel rôle joue la dentisterie dans ce domaine, » a-t-il dit.
Greg Olson a ajouté que les points essentiels qui ont émergé de la réunion étaient que les dentistes doivent se surveiller eux-mêmes ainsi que leurs collègues pour déceler les symptômes de dépendance et qu’ils doivent aussi être vigilants à propos des patients qui appellent régulièrement pour avoir un renouvellement de médicaments antidouleur spécifiques, surtout s’ils font partie de groupes à haut risque.
Citant un slogan affiché sur le site Web de la Radio Publique Nationale, qui dit: « Mon dentiste m’a mis sous opioïdes, » Greg Olson a ajouté : « Nous faisons cela souvent pour les extractions des troisièmes molaires. C’est un cas classique. Nous enlevons les troisièmes molaires, et nous donnons une prescription pour Hydrocodone ou OxyContin et nous les laissons partir. Et il se trouve que ces personnes sont des adolescents de 16 à 20 ans ou 25 ans, c’est un risque élevé. »
La Contribution d’une Pharmacienne
Après avoir fait observer que les pharmaciens sont souvent en première ligne dans la lutte contre la dépendance aux opioïdes, Gerald Winslow a demandé à Emily Hollinghurst, professeure adjointe à l’Ecole de Pharmacie de LLU, de donner son point de vue sur l’épidémie d’opioïdes.
La réponse d’Emily Hollinghurst était soigneusement nuancée. Elle a dit qu’il n’est pas facile de répondre à la question de la prescription des analgésiques controversés. Elle a ajouté que la part d’éducation lorsqu’on traite avec des patients qui souffrent de douleur aiguë – par opposition à la douleur chronique à long terme, que ressentent souvent les patients atteints de cancer – consiste à leur demander: « Quel niveau de douleur pouvez-vous tolérer ? » Elle a indiqué qu’il est important de leur préciser qu’ils doivent s’attendre à ressentir de la douleur après certaines procédures.
« En tant que pharmacienne dans le domaine de l’oncologie, c’est difficile parce que vous avez des patients qui ont des tumeurs qui compriment des nerfs, et d’autres problèmes qui causent beaucoup de douleur, » a dit Emily Hollinghurst. « Mais vous avez aussi des problèmes aigus qui vont être traités avec la chimiothérapie. »
Gerald Winslow a posé des questions aux panélistes pendant environ 40 minutes avant d’inviter les membres de l’auditoire à prendre part à la discussion.
La salle a fait silence alors qu’un membre de l’auditoire partageait son expérience personnelle en tant qu’ancien dépendant aux opioïdes. Il a dit qu’il avait reçu une thérapie excellente et efficace, à la fois en tant que patient hospitalisé et en tant que patient ambulatoire, au Centre de Médecine Comportementale de LLU.
Quelques instants plus tard, le public a commencé à applaudir de manière spontanée lorsqu’il a déclaré que cela faisait deux ans qu’il était sobre suite à son traitement.
James Ponder, Pôle Informations de l’Université de Loma Linda
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