Un de mes amis et membre d’église m’écrivit récemment en me posant la question suivante: « Que dit la Bible concernant la dîme? Enseigne-t-elle que les croyants sont sous l’obligation morale de donner 10% de leurs revenus comme dîme et surtout, sous la nouvelle alliance en Christ? Et si oui, pour quelle raison? D’autant plus que nous n’avons plus de sacrificateur (lévites), car Christ est notre souverain sacrificateur?»
D’emblée, disons que l’enseignement biblique est clair: le chrétien n’est pas sous l’obligation d’aucune forme. Le principe de vie du croyant, c’est l’amour du Christ. Si Dieu est amour(« car Dieu a tant aimé le monde»), il s’attend à ce que ceux qui l’adorent le fassent aussi par amour(« si vous m’aimez, gardez mes commandements»).
Rappelons ensuite que, même si elle a été donnée aux lévites, la dîme n’a pas été mise en place uniquement pour les sacrificateurs. Bien avant Moïse, Abraham, le père de la foi, remettait fidèlement la dîme à Dieu; il honora Melchisédech, le grand Souverain sacrificateur de Dieu, en lui remettant, après que Dieu l’eut délivré de ses ennemis, « la dîme de tout» (Genèse 14.17-20). Plus tard, Jacob fit le serment de servir le Dieu d’Abraham et déclara ceci : « Et je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras» (Genèse 28.22).
C’est seulement plus tard que Dieu institua temporairement la prêtrise lévitique et décréta que la dîme leur soit versée (Lévitique 27.30, 32). « Je donne comme possession aux fils de Lévi toute dîme en Israël, pour le service qu’ils font, le service de la tente d’assignation.» (Nombres 18.21) Comme les Lévites exerçaient ce ministère à plein temps, la dîme de Dieu leur revenait en tant que ses serviteurs.
L’apôtre Paul revient sur l’expérience d’Abraham qui versa la dîme à Melchisédech (Hébreux 7.2), soulignant que le sacerdoce lévitique n’était que temporaire et qu’il ne fut jamais parfait (versets 11 et 12). Ainsi, le sacerdoce spirituel de Melchisédech fut de nouveau rétabli à travers le Christ, et la loi sur la dîme fut encore confirmée de sorte que la dîme de Dieu retourne, comme au commencement, au sacerdoce spirituel, c.-à-d. aux véritables ministres de Jésus-Christ. Ceci étant dit, et au-delà de la loi, quelle serait la motivation correcte pour retourner la dîme?
La Bible déclare que tout « appartient à l’Éternel» (Lévitique 27.30, 32), que nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes, mais que nous sommes la création de Dieu (1 Corinthiens 6.19, 20; 1 Corinthiens 3.21 à 4.2). Ainsi, fondamentalement, tout procède de Dieu (Genèse 1.1 ). Il en découle que le principe de la dîme et des dons repose sur notre relation avec notre créateur en tant qu’être créés, sur la justice dans cette relation et sur l’imputabilité pour la confiance qu’il nous témoigne en nous confiant la gestion de ses biens.
Ainsi donc, si nous croyons être créés par Dieu et que tout découle de lui, croyons aussi que nous lui appartenons. Dès lors, une relation s’établit entre lui et nous, le don de la création et celui de Christ suscitent en nous un sentiment de reconnaissance qui se traduit par le don de nous-mêmes et de tout bien reçu de lui. En définitive, nous pouvons conclure que la dîme n’est pas liée à l’Église, encore moins au pasteur. Elle s’inscrit dans notre relation avec Dieu et sa création. Dans un prochain article, nous nous poserons la question suivante : faut-il remettre sa dîme à l’Église?
Ngoy Kyala, ancien président de la fédération de la Belgique et du Luxembourg, actuellement pasteur au Québec.
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