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Enseignement, communion fraternelle, fraction du pain, prière

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S’il y a une grande leçon que j’ai tirée de la pandémie de COVID-19, c’est que pour la plupart d’entre nous, le culte du sabbat matin n’est pas un luxe, mais une nécessité. Malgré le rôle important de la technologie moderne, force est d’admettre que Zoom, Facebook Live ou d’autres plateformes numériques ne peuvent remplacer le rassemblement physique du peuple de Dieu. Se préparer, s’habiller, quitter la maison pour rencontrer Dieu et les autres croyants n’est pas simplement une question de forme : c’est une affirmation de notre croyance que Jésus est Seigneur et que nous appartenons à la maison de Dieu.

L’acte qui consiste à se rassembler exprime une caractéristique majeure concernant la nature de l’Église – l’Église en tant que communauté de culte. Il est important de se rappeler que lorsque Dieu appelle un peuple, c’est d’abord pour l’amener à rendre un culte à son créateur. Par conséquent, il a indiqué clairement à Moïse le but même de l’Exode : « Quand tu auras fait sortir d’Égypte le peuple, vous rendrez un culte à Dieu sur cette montagne. » (Ex 3.12, SER) Il a répété la même chose à Pharaon : « Laisse aller mon peuple pour qu’il me rende un culte dans le désert. » (Ex 7.16, SEM)

De même, le Nouveau Testament suggère que l’adoration est le but ultime du salut. À la Pentecôte, par exemple, la prédication des apôtres a généré des baptêmes de masse, lesquels ont été immédiatement et régulièrement suivis d’un culte collectif (Actes 2.41-47).

La foi en Christ est personnelle, certes, mais la foi chrétienne n’est pas individualiste. Les croyants du Nouveau Testament se rassemblaient avec joie. En tant que communauté appelée par Dieu, nous annonçons, nous aussi, « les vertus de celui qui [nous] a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 P 2.9). Par conséquent, nous pouvons dire que l’Église résulte de l’activité rédemptrice de Dieu et a pour but ultime le culte. 

 

LES ÉLÉMENTS CLÉS DU CULTE COLLECTIF

Une question, alors, se pose : Comment l’Église manifeste-t-elle sa nature dans le culte collectif ? On considère souvent que Actes 2.42 détermine les quatre caractéristiques, ou quatre piliers, de l’Église : « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières. » Ce verset comporte quatre aspects importants concernant la vie et le culte de l’Église primitive. Et comme tel, il nous fournit un modèle essentiel à suivre. 

L’enseignement
Par la proclamation de l’Évangile, Dieu rassemble pour lui-même, à la louange de sa gloire, un peuple de toute nation, de toute tribu, de toute langue, et de tout peuple (Ep 1.3-14 ; Ap 14.6,7 ; 7.9-17). C’est à travers la Bible que Dieu nous parle le plus distinctement. Il n’est donc pas surprenant que la vie et le culte de l’Église doivent être modelés par la Parole de Dieu. Les premiers disciples « persévéraient dans l’enseignement des apôtres ». 

De même, il est essentiel pour nous aujourd’hui de comprendre la vérité divine en accordant une attention particulière à la Parole de Dieu. La primauté de cette Parole nous unit en Christ, nous préservant de l’erreur et de la discorde. C’est la raison pour laquelle les réformateurs insistaient tant sur le fait que le culte doit « se conformer aux Écritures ». La vie de l’Église et le culte que celle-ci rend à Dieu doivent être entièrement centrés sur la Parole, focalisés sur le Christ, et dirigés par l’Esprit. 

La communion fraternelle
L’Église n’est pas un bâtiment, mais plutôt un corps de croyants. Par conséquent, le culte, c’est bien plus qu’un simple rassemblement social : c’est la sphère particulière de l’action divine sur la terre. La présence de Dieu construit, façonne et anime l’Église. Ellen White a fait remarquer ceci : « Même lorsque le Christ se trouve parmi quelques humbles âmes, il s’agit de son Église, car la présence du Très-Haut et du Saint des saints dont la demeure est éternelle peut seule constituer une Église*. » 

Les premiers chrétiens persévéraient dans la communion fraternelle. Il doit en être ainsi pour nous ! En tant que peuple de Dieu, nous avons maintenant accès au Père dans un seul Esprit, par Jésus-Christ (Ep 2.18). Notre communion fraternelle est liée à notre communion avec Dieu (1 Jn 1.3). Cette communion doit conduire à l’édification mutuelle. Nous nous servons les uns les autres par la prédication, le chant, une parole d’encouragement, ou simplement par un sourire, une étreinte, ou une main secourable. Dieu est glorifié lorsque nous nous soucions les uns des autres et que nous partageons, car c’est ainsi que nous révélons sa puissance de salut et de transformation. 


La fraction du pain

Ici, on se réfère probablement aux repas quotidiens que les premiers chrétiens prenaient ensemble. La « sainte Cène » était célébrée dans le cadre de ces repas. Rassemblée à la table du Seigneur, l’Église exprime quelque chose de sa véritable nature en tant que communauté. La table du Seigneur est une expérience partagée dans laquelle l’Église célèbre le commandement reçu : prendre le pain et la coupe en proclamant la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne (1 Co 11.23- 26). Pendant la sainte Cène, il nous est rappelé qu’en tant que peuple de Dieu, nous faisons partie de l’histoire du salut, laquelle se dirige vers son glorieux point culminant. 

Cependant, ne limitons pas le partage d’un repas à la sainte Cène. Actes 2.46 décrit comment les premiers chrétiens « rompaient [chaque jour] le pain dans les maisons ». Les contacts sociaux autour de la table de la communion fraternelle expriment profondément nos liens familiaux, surtout à une époque de plus en plus individualiste. Par cette communion mutuelle, Dieu nous rassure et nous rappelle que nous sommes un en Christ. C’est pourquoi les repas en commun réguliers devraient être une priorité pour les membres d’église. 


La prière

Le culte collectif, c’est plus encore qu’une édification mutuelle. Lorsque l’Église se réunit pour rendre un culte à Dieu, elle fait ce pour quoi elle a été appelée : se tourner vers Dieu. L’Église primitive était une Église de prière parce qu’elle était entièrement focalisée sur Dieu et dépendait de lui. Paul a exhorté l’Église à faire en tout temps « par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications » (Ep 6.18). De plus, il a encouragé Timothée à conduire l’Église à « faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces » (1 Tm 2.1). Chaque service de culte est une déclaration selon laquelle Dieu mérite toute la louange et la gloire. C’est aussi le moment où nous confessons notre péché et notre déchéance devant un Dieu saint et compatissant. Cette dimension verticale doit toujours prédominer lors de nos rassemblements, sinon, le service de culte dégénérera en une activité purement humaine. 

 

CONCLUSION 

Le culte collectif incarne la nature de l’Église. Chaque rassemblement des croyants est une véritable manifestation de l’Église sur la terre. Se rassembler est une nécessité vitale. Hébreux 10.25 nous exhorte en ces termes : « N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns ; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour. » Étant ainsi fortifiés par le culte collectif, nous devenons des témoins de la puissance de l’Évangile (Ac 2.47). 

 

De Alain Coralie, secrétaire exécutif de la Division Afrique centre-est, domiciliée à Nairobi, au Kenya.
Source : Adventist World, Décembre 2020


* Ellen G. White, Levez vos yeux en haut, 28 octobre, p. 307.

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