Le rire peut être la meilleure médecine qui soit, à condition d’être une expression de notre joie et de notre espérance tandis que nous plaçons notre confiance en Dieu.
« Le rire est la meilleure médecine. » Bien que cet adage ne semble être qu’un autre dicton accrocheur, des études ont montré qu’il contient une grande part de vérité1 . Elles ont révélé, en réalité, que le rire peut parfois servir d’antidote puissant notamment au stress, à la dépression et même aux conflits. Dans le rétablisssement d’un équilibre sain entre l’esprit et le corps, rien ne s’est montré plus rapide et plus fiable qu’un bon éclat de rire.
D’où vient le rire ? La capacité de rire est-elle innée ou acquise ? Saviez-vous que les enfants font l’expérience du rire presque au moment de leur naissance ? Serait-ce donc que c’est un don inné venant de Dieu ? En d’autres termes, la capacité de rire fait-elle partie de notre ADN parce que nous avons été créés à l’image de notre Créateur ? Dans l’affirmative, est-ce à dire que Dieu rit, lui aussi ?
Le rire n’est pas quelque chose qui sort de l’ordinaire, a reconnu Salomon, le sage. Il le considérait comme une partie normale de l’expérience humaine.
« Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux : un temps pour naître, et un temps pour mourir ; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté ; un temps pour tuer, et un temps pour guérir ; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir ; un temps pour pleurer, et un temps pour rire ; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser » (Ec 3.1-4)2.
Ce texte montre que le rire n’est pas quelque chose devant être manufacturé ou stimulé artificiellement ; il doit jaillir spontanément. D’un bout à l’autre des Écritures, le rire est généralement mentionné dans le contexte de la joie ou de la réjouissance. Au moment où Job passait par de terribles épreuves – perte de sa famille, de sa propriété et de son prestige – l’un de ses amis lui donna néanmoins cette assurance : « Bientôt [Dieu] remplira ta bouche de rire, et tes lèvres d’acclamations » (Jb 8.21, NBS). Si c’est vrai, et si la joie est un fruit de l’Esprit (Ga 5.22), alors le rire est vraiment un don précieux de Dieu. Comme pour chaque don que Dieu nous accorde, le rire nous est donné non seulement pour notre avantage personnel, mais aussi pour que nous ayons un impact positif sur la vie de nos semblables.
Le rire est contagieux – aussi contagieux qu’une maladie qui a éclaté le 30 janvier 1962, en Tanzanie. Ce jour-là, trois étudiantes d’un pensionnat pour filles ont commencé à rire – d’un rire incontrôlable et continu. En l’espace de quelques mois à peine, près des trois cinquièmes des étudiantes avaient contracté ces mêmes symptômes, si bien que l’école a dû fermer ses portes. Cette condition qu’on a appelée omuneepo – le terme swahili pour « la maladie du rire » – s’est répandue, affectant approximativement 1 000 personnes en Tanzanie et en Ouganda, un pays voisin.
Le rire n’est pas simplement un moyen d’expression libre. Quand on rit, on peut aussi déclencher des sentiments positifs chez les autres. Ted Loder, pasteur et auteur, a fait, un jour, la remarque suivante : « Le rire, c’est comme une prière, c’est comme un pont sur lequel des créatures marchent sur la pointe des pieds pour se rencontrer les unes les autres3. »
Peut-on imaginer un monde sans rire ? Cette expression audible n’est pas seulement une démonstration puissante de la joie, mais aussi un moyen de la générer. Abraham Lincoln, 16e Président des États-Unis, a déclaré : « Avec la terrible pression qui pèse sur moi nuit et jour, si je ne riais pas, je mourrais4 ». Combien parmi nous ont-ils déjà éprouvé un tel sentiment ? Lincoln comprenait de façon très concrète que le rire a la puissance de vivifier et de guérir notre âme.
Le rire – ce don de Dieu – est donc un moyen d’exprimer et de générer la joie. Mais avez-vous pensé à ce qui se produit lorsque Dieu rit ? Le Psaume 37.12, 13 nous donne un exemple du rire de Dieu : « Le méchant forme des projets contre le juste, et il grince des dents contre lui. Le Seigneur se rit du méchant, car il voit que son jour arrive. » Lorsque Dieu considère la futilité des plans humains contre lui et son peuple, il rit d’une telle folie. En d’autres termes, il « rit » lorsque les méchants croient que leurs plans peuvent, d’une façon ou d’une autre, annuler les plans du tout-puissant Souverain de l’univers. Et aujourd’hui, Dieu rit encore. Il rit quand il voit des gens puissants, des gens occupant des postes importants vivre dans l’illusion qu’ils sont, d’une façon ou d’une autre, en charge des affaires de ce monde. Dieu rit lorsque nous tentons d’orchestrer nos affaires sans reconnaître d’abord sa souveraineté sur notre vie. Cela me rappelle ce que le comédien Woody Allen a dit un jour : « Vous voulez faire rire Dieu ? Alors, parlez-lui de vos plans5 ! »
Ce que je dis ici, c’est que Dieu a le sens de l’humour. Certains ont sans doute du mal à le croire. Cependant, dans certaines histoires, tant de l’Ancien Testament que du Nouveau, on voit nettement son sens de l’humour se dégager. Par exemple, lorsqu’il apparut à Abraham et à Sara, et qu’il leur assura que Sara donnerait le jour à un fils, celle-ci rit (Gn 18.12)… N’étaient-ils pas tous les deux trop avancés en âge pour procréer ? Je pense que pendant un instant, elle a été MDR (morte de rire) ! Sara a dû trouver que les paroles de Dieu étaient quelque peu humoristiques.
Je suis sûr que beaucoup d’entre nous ont vécu, à un moment ou un autre, quelque chose de semblable – que leur seule réaction devant cet aspect incroyable de Dieu qu’ils essayaient de comprendre a été l’étonnement ou l’amusement. En ce qui me concerne, si quelqu’un m’avait dit pendant ma jeunesse qu’un jour, moi, qui étais bègue, je travaillerais avec succès dans le domaine de la radio et de la télévision comme annonceur et commentateur, je vous assure que quelque part, j’aurais trouvé ça amusant ! Et j’aurais ri non de joie, mais plutôt à cause de la dérision d’une telle prédiction, parce que je m’imaginais à tort que le plan de Dieu dépendrait, pour réussir, de ma compétence.
Songez un instant à votre propre cheminement avec Dieu. Si Dieu vous avait révélé ses plans à votre endroit, je suis sûr que beaucoup parmi vous auriez trouvé difficile d’y croire. Il en est ainsi parce que nous présumons que le succès du plan de Dieu pour notre vie se fonde sur nos capacités présentes et notre situation sociale. Rien ne pourrait être plus loin de la vérité ! Comme dans le cas de maints héros des Écritures – Moïse, David, Esther, entre autres – tout ce qu’il faut, c’est être disposé à ce que Dieu nous utilise.
Alors, qu’est-ce que l’évangile ou « la bonne nouvelle » du rire ? C’est, comme on l’a dit tant de fois déjà, que le rire peut être le meilleur médicament qui soit, à condition d’être une expression de notre joie et de notre espérance tandis que nous plaçons notre confiance en Dieu – en ce Dieu qui nous a créés non seulement avec la capacité de répondre par cette expression audible extraordinaire de la joie, mais aussi avec celle de la partager avec tous ceux qui peuvent avoir besoin de ce don remarquable.
Charles A. Tapp (titulaire d’une maîtrise en pastorale de l’université Andrews, à Berrien Springs, dans l’État du Michigan, États-Unis) est pasteur de l’Église adventiste Sligo, sur le campus de l’université adventiste de Washington à Takoma Park, dans l’État du Maryland (États-Unis). Son courriel : ctapp@sligochurch.org.
NOTES AND REFERENCES
- Hara Estroff Marano, Psychology Today: The Benefits of Laughter, 29 avril 2003.
- Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.
- Ted Loder, Tracks in the Straw: Tales Spun From the Manger. Cité dans « Spirituality and Practice », Living Spiritual Teachers Project, n.d., http://www.spiritualityandpractice.com/explorations/teachers/ted-loder/quotes.
- Wayne Wipple, The Story-Life of Lincoln: A Biography Composed of Five Hundred True Stories, The J. C. Winston Co., Philadelphie, 1908, p. 482.
- https://www.brainyquote.com/quotes/quotes/w/woodyallen136686.html.
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