Dans le cadre de ma formation pastorale continue, j’ai le privilège de faire un mastère en religieux contemporain et de me former en tant qu’intervenant en soins spirituels grâce à un programme offert par l’université de Sherbrooke. Présentement, je suis en stage à l’hôpital Hôtel-Dieu de Sherbrooke. Lors de notre première journée de stage, le professeur nous posa la question suivante : « Quel sens donner à la mort d’un enfant, au suicide d’un adolescent, au diagnostic d’une maladie incurable?» D’emblée la question me laissa perplexe. Comment répondre à ces questions ? Plus encore, comment accompagner dans une démarche biblique ceux et celles qui sont affectés ou qui subissent ces tragédie de la vie?
Je suis de l’opinion que c’est mal gérer notre temps et notre énergie que de vouloir comprendre, tenter d’interpréter, et chercher à donner un sens aux drames inexplicables que nous rencontrons. Tout ce que l’on peut vraiment faire, c’est de s’en remettre à Dieu. L’exemple de Job dans le récit des Saintes Écritures nous permet de comprendre que Dieu nous appelle à placer notre foi et notre confiance en Lui chaque fois que l’incompréhensible et l’insoutenable se présentent à nous. À titre d’exemple, la Parole de Dieu enseigne que dans le deuil Dieu est un consolateur, dans la crainte, Dieu est un refuge, dans le désespoir, Dieu est le fondement de notre espérance. Dans toute épreuve, il nous revient, en tant qu’ enfants de Dieu, de nous tourner vers notre Père céleste qui comprend notre souffrance et notre difficulté. Il nous promet d’être une source féconde pour chacun d’entre nous, alors que nous traversons le désert aride des tragédies humaines.
Peut-être êtes-vous éprouvé en ce moment par la maladie, par la perte d’un être cher, ou bien même par des problèmes financiers. Peut-être cherchez-vous à donner un sens à votre souffrance, et votre foi est mise à rude épreuve puisque vous ne comprenez pas pourquoi vous vivez de telles difficultés. Cerces, quand nous subissons une épreuve douloureuse, il est bienfaisant de s’arrêter un moment pour prier et réfléchir; pour méditer non pas sur pourquoi nous vivons une telle souffrance mais plutôt pour découvrir ce que nous pouvons apprendre, avec l’aide et le soutien de Dieu, à partir de ces situations pénibles. C’est donc dire que, sans savoir pourquoi nous vivons une épreuve, il est possible pour nous de nous en remettre à Dieu et de transformer ces événements en occasions d’apprentissage de leçons qui seront pour nous d’une valeur inestimable.
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Sachez que je ne cherche en rien à amoindrir toute la peine, la souffrance et la détresse émotionnelle qui accompagnent les tragédies que nous devons affronter.J’essaie plutôt de souligner que dans les situations insoutenables et incompréhensibles — même si nous ne les avons pas choisies — on peut trouver des opportunités à la fois de se rapprocher de Dieu et de vivre une croissance spirituelle. Permettez-moi de partager avec vous que mes plus belles expériences avec Dieu ont eu lieu majoritairement dans des moments de grandes souffrances. Est-il nécessaire de souffrir pour être proche de Dieu et croître spirituellement? La réponse, c’est non. Par contre, les afflictions créent une opportunité de ressentir un besoin profond de Dieu et de faire pleinement l’expérience de sa capacité de nous consoler, de nous soutenir, et de nous donner de l’espoir lorsque nous sommes désespérés.
J’aimerais vous laisser avec ces paroles du récit inspiré nous rappelant la promesse que notre Sauveur a révélé à l’apôtre Jean dans livre de l’Apocalypse. Un jour, est-il dit, Dieu viendra chercher ceux qui l’ont aimé et « Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu.» J’aspire à ce jour, mais en attendant je ne cherche pas à donner un sens à ma souffrance. Chaque fois qu’un chagrin me tourmente, je m’en remets plutôt à Christ, car j’ai confiance qu’il sera pour moi tout ce dont j’ai besoin. Ma prière pour vous est que notre Seigneur soit votre consolation et votre soutien en coutes choses jusqu’à son retour.
Patrick Dupuis est le pasteur des églises adventistes de Sherbrooke, de Stukely-Sud et d’Abercorn
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