« Nous avons tous besoin de quelqu’un qui nous écoute à un moment ou à un autre, » disait Kari Paulsen au magazine Ministry en 2006, décrivant comment, en tant qu’épouse d’un administrateur de l’Église adventiste du septième jour, elle a pu trouver un ministère personnel en dépit des limites imposées par sa maladie chronique.
Kari Paulsen, dont le ministère téléphonique consistant à appeler ceux qui ont besoin d’encouragement faisait partie intégrante de sa vie, est décédée le 10 janvier 2020 à Oslo, en Norvège, à l’âge de 85 ans. Jan, son mari, ancien président de la Conférence Générale des adventistes du septième jour était à ses côtés.
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« Mme Paulsen était une personne très compétente et un soutien solide pour pasteur Paulsen dans sa vie et dans leur ministère ensemble pendant plusieurs décennies dans différentes parties du monde, » a déclaré Ted N. C. Wilson, actuel président de l’Église adventiste mondiale, dans un message posté sur son compte Facebook.
Rajmund Dabrowski, ancien directeur de la communication pour l’église mondiale, a évoqué le lien étroit qu’il avait avec les Paulsen : « J’avais le sentiment qu’ils étaient nos deuxièmes parents, » a-t-il dit à Adventist Review. Ayant d’abord travaillé avec Jan Paulsen dans la Division Trans-Européenne, et ensuite à l’époque où Jan était président de la Conférence Générale, Rajmund Dabrowski a souligné l’engagement de Kari Paulsen envers sa famille.
« Quand nous étions à l’étranger, [ils] nous ont facilité les choses pour que nous puissions accepter une nouvelle région, une nouvelle culture, etc. C’est le type de souvenirs que nous garderons. C’est une perte énorme non seulement pour la famille, mais pour ceux qui ont été acceptés par eux comme une famille, » a déclaré Rajmund Dabrowski.
Gerry et Verna Karst ont travaillé avec les Paulsen lorsqu’ils étaient à Silver Spring, dans le Maryland. Gerry a été l’assistant de Jan Paulsen et Verna l’infirmière du siège. Tous deux se souviennent du caractère audacieux de Kari Paulsen.
« Elle n’avait rien contre le fait de s’amuser un peu, » a rappelé Gerry Karst, tandis que Verna Karst a souligné le profond intérêt qu’avait Kari pour les autres.
« Kari était une personne pleine d’attention et s’intéressait beaucoup aux gens. Mais à cause de ses problèmes de santé, elle était limitée dans ce qu’elle pouvait faire, » a indiqué Verna Karst.
Kari Trykkerud est née dans une petite ville près de Notodden, à environ 113 kilomètres d’Oslo. Elle a grandi pendant la Seconde Guerre Mondiale, lorsque la Norvège était sous occupation allemande. Peu de temps après la guerre, Kari a subi une intervention chirurgicale – la première réalisée en Norvège – à cause d’un problème cardiaque. Pendant sa convalescence, elle a promis à Dieu qu’elle deviendrait chrétienne s’il l’aidait à se rétablir.
Ce vœu a conduit à une quête qui a pris fin lorsque le pasteur d’un parent adventiste a offert à la jeune Kari une copie de Vers Jésus d’Ellen G. White. Après un cours par correspondance de la Voix de la Prophétie et des études bibliques, Kari a décidé de devenir adventiste du septième jour, même si cela a causé des problèmes à la maison lorsqu’elle a refusé de manger du porc lors d’un dîner traditionnel de Noël. Furieux, son père a demandé à Kari de quitter la maison et la jeune femme est allée vivre chez une tante.
Après ses études secondaires en Norvège, Kari a fréquenté une institution de l’église, le Vejlefjordskolen (université danoise) à Daugård, au Danemark, pour étudier la théologie. Arrivant deux semaines après le début semestre, elle a admis avoir été quelque peu perdue lors d’une présentation sur les dates bibliques, notamment en raison des différences linguistiques. Il se trouve qu’un autre étudiant norvégien du nom de Jan Paulsen était assis à côté d’elle et lui a proposé son aide. « Ne t’inquiète pas, » a-t-il dit, « je t’expliquerai plus tard. »
Cette remarque a marqué le début d’une conversation continue qui a duré plus de six décennies. Ils étaient amis au début, mais l’amour a grandi entre eux, et les deux se sont mariés avant que Jan ne se rende à l’Université Andrews à Berrien Springs, dans le Michigan, pour poursuivre ses études. Kari l’a rapidement suivi, et le couple s’est adapté à une nouvelle culture mais aussi à la vie conjugale. Ils ont eu trois enfants, qui sont tous encore vivants : Laila, Jan Rune et Rein Andre.
Le couple est allé en Afrique, d’abord au Ghana puis au Nigéria, où Jan Paulsen a servi en tant que président de l’Université Adventiste de l’Afrique de l’Ouest, aujourd’hui appelée Université Babcock. Les problèmes de santé de Mme Paulsen se sont aggravés pendant son séjour en Afrique et l’ont accompagnée tout au long de sa vie. De retour en Europe, Jan a servi en tant que président de Newbold College à Binfield, en Angleterre ; mais aussi en tant que secrétaire puis président de la Division Trans-Européenne, ensuite comme vice-président général de l’Église adventiste mondiale, et en tant que président de la Conférence Générale, une fonction qu’il a assumée à partir de janvier 1999 et pendant 11 ans.
« J’ai fait face à pas mal de maladies, et cette proximité avec la mort vous affecte ainsi que votre relation avec le Seigneur, » a dit Kari au magazine Ministry en 2006. « Quelque part cela vous pousse à compte davantage sur lui. Il est important de rester proche de Lui, de prier, de lire. C’est une sorte de rappel constant que cette vie pourrait ne pas durer longtemps. »
En 2015, la Pacific Press a publié Against All Odds (Contre Toute Attente), l’autobiographie de Kari Paulsen retraçant la vie en tant que chrétienne et sa lutte contre la maladie chronique et la tragédie familiale. Le livre a été largement salué par les lecteurs.
« Kari Paulsen a défini la « résilience » pour moi et pour des milliers de croyants pour qui l’histoire de sa vie difficile a été un grand encouragement, » a déclaré Bill Knott, rédacteur en chef de Adventist Review. « Son honnêteté et sa vivacité d’esprit ont aidé beaucoup d’entre nous à comprendre comment la grâce a croisé nos propres moments de douleur physique et de déception. Elle nous a rappelé par ses paroles et son exemple que le Seigneur a toujours le dernier mot – et que sa parole est une profonde affection pour nous. »
Tor Tjeransen, directeur de la communication de l’Église adventiste du septième jour en Norvège, qui connaît les Paulsen depuis plus de 50 ans, a souligné l’optimisme de Kari Paulsen : « Kari a toujours gardé une attitude très positive face à toute chose, tout ce qu’elle confrontait dans la vie. La pression sur ceux qui sont dans des positions les amenant à beaucoup se dépalcer est tout simplement énorme. Elle a toujours été là et a toujours été un grand soutien pour Jan, » a-t-il déclaré.
Les funérailles de Kari Paulsen devraient se dérouler à Mjøndalen, en Norvège, le lundi 20 janvier. Au lieu de fleurs, la famille a demandé que des dons soient faits à l’orphelinat et à l’école Life Hope en République Démocratique du Congo. Les dons peuvent être envoyés via PayPal à reinpaulsen@gmail.com
Dans un message, Jan Paulsen a fait remarquer : « Kari a souvent donné pour maintenir l’école en vie et souhaitait qu’elle continue de fonctionner après sa disparition. »
www.interamerica.org/fr/2020/01/kari-paulsen-lepouse-de-lancien-president-de-leglise-adventiste-mondiale-jan-paulsen-est-decedee-a-lage-de-85-ans
Traduction : Patrick Luciathe
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