Il y a de nombreuses années, j’étais assis avec ma soeur au chevet de mon père. Après une vie merveilleusement productive de 96 ans en tant que pasteur consacré et médecin, il avait été victime quelques jours plus tôt d’un accident vasculaire cérébral. Les médecins ne s’attendaient pas à ce qu’il vive au-delà de quelques jours. Une amie de longue date de la famille a gentiment appelé et partagé des pensées et des passages bibliques très encourageants. Toutefois, juste avant la fin de la conversation, cette amie a suggéré que l’accident vasculaire cérébral s’était produit parce que mon père avait, avec beaucoup de modérations, inclus dans son régime alimentaire certains aliments auxquels cette personne n’était pas favorable !
Cet incident révèle un sérieux problème dans la façon de penser et dans l’attitude de certains vis-à-vis de ceux qui font des choix qu’ils considèrent imprudents. Nombreux sont ceux qui se laissent distraire par des croyances qui laissent entendre que si nous adoptions un mode de vie plus parfait, nous pourrions ne jamais connaître la mort. Cependant, les recherches menées sur la santé des adventistes a clairement montré que même les individus qui suivent le meilleur mode de vie seront confrontés à la mort pour des causes courantes (maladie du coeur, accident vasculaire cérébral, cancer). Cela se produit simplement dix ans plus tard (une immense bénédiction pour nous, et nous pouvons en être très reconnaissants).1
Les preuves scientifiques mettent l’accent sur le fait que les choix que nous faisons concernant notre mode de vie font une grande différence à la fois dans la quantité et dans la qualité des années de vie. Mais elles ne garantissent pas la vie éternelle sur cette terre.
Trois qualités devraient caractériser tous les chrétiens qui désirent vivre de manière équilibrée et en pleine santé :
1. Reconnaître que la guérison ne peut venir que du Christ seul
La santé, de même que le salut, est un don de notre divin Créateur. Trop souvent nous supposons que nous pouvons faire des choix sains par nous-mêmes. Nos habitudes de vie saines doivent être fondées dans la grâce de Jésus- Christ : il donne le désir, il rend nos choix efficaces, il fait de nous des promoteurs de santé remplis d’amour, et il nous accorde la durée de vie qu’il voit pour nos besoins. Une autre approche fait de nous des légalistes !
Le psalmiste avait une bonne perspective lorsqu’il a écrit : « Que je bénisse le Seigneur, que je n’oublie aucun de ses bienfaits ! C’est lui qui pardonne toutes tes fautes, qui guérit toutes tes maladies » (Ps 103.2, 3, NBS). Les personnes qui vivaient au temps de l’apôtre Pierre ont elles aussi oublié cela. Elles croyaient même que son ombre pouvait les guérir. Même si Dieu a utilisé l’apôtre comme canal de guérison, le Christ était et est encore le véritable guérisseur. Parfois, nous devenons confus sur ce point, nous oublions que les habitudes de santé les plus importantes du monde sont incapables de nous sauver. Nous ne pouvons gagner notre ticket d’entrée au ciel en faisant tous les meilleurs choix possibles pour notre santé. Au lieu de cela, nous devons toujours compter sur sa compassion et sa grâce pour notre salut et notre capacité à faire des choix bénéfiques pour la santé.
2. Pratiquer et enseigner uniquement les principes prouvés
Les pseudosciences nous font perdre notre ancrage dans les preuves. Résultat : un dangereux dérapage contre la science et vers les théories du complot. Cela implique beaucoup plus que nos choix dans ce domaine. Le Département américain de la santé et des services sociaux déclare que « la santé publique fondée sur des preuves s’appuie sur des principes de bonne pratique qui intègrent les solides jugements de professionnels et un ensemble de recherches adaptées et systématiques »2. Ces principes fondés sur des preuves sont valables à la maison, à l’église et sur les places publiques. L’université Oakwood, une institution adventiste du septième jour, est la première entité de l’état d’Alabama aux États-Unis à rejoindre Partnership for a Healthier America (PHA, Partenaire d’une Amérique saine), un mouvement progressiste pour éradiquer les problèmes d’obésité infantile. Nancy Roman, présidente de PHA a déclaré que « l’université Oakwood a montré ses capacités à lancer un changement de culture pour le bien-vivre par la mise en place avec succès des consignes de santé et de bien-être, scientifiquement démontrées, prônés par PHA ».3
Nous devons encourager un régime végétarien, dans la mesure du possible. Mais nous devons comprendre que nombreux sont les facteurs qui influencent les choix que beaucoup de consommateurs peuvent être amenés à faire. « Le régime alimentaire ordonné par Dieu dans le jardin d’Éden, le régime végétarien, est l’idéal, mais nous ne pouvons pas toujours avoir l’idéal. Dans ces circonstances, dans la situation donnée ou actuelle, ceux qui souhaitent rester dans une santé optimale mangeront la meilleure nourriture qu’ils pourront se procurer ».4
3. Aimer les personnes plus que les principes
Lorsque le Christ est au centre de nos vies, il nous donne l’empathie et la compréhension à l’égard de ceux qui marchent sur le même sentier que nous. En adoptant, avec son aide, une attitude non moralisatrice, nous reconnaîtrons que nous aussi nous avons besoin de croître chaque jour jusqu’à atteindre sa force. Lorsque nous avons compris cela, nous ne porterons plus de jugements sur les autres qui choisissent de vivre différemment de nous.
Il n’y a pas si longtemps, une membre d’une église où j’ai servi à de nombreuses reprises, a raconté une tragique histoire. Elle avait invité sa voisine à venir à l’église à plusieurs occasions, elle avait prié sincèrement afin que cette femme participe à un service d’adoration. Un jour, à travers la palissade, sa voisine lui a dit qu’elle faisait des plans pour venir la semaine prochaine. Folle de joie, elle l’a invitée à un repas fraternel après le culte et lui a assuré qu’elle n’avait pas besoin d’apporter de nourriture. La semaine suivante, la voisine était à l’église. Sachant que sa voisine était végétarienne, elle a apporté un plat qu’elle avait préparé sans viande, et l’avait laissé sur le plan de travail de la cuisine de l’église, et ensuite elle s’est rendue dans la chapelle et s’est assise au côté de son amie. À la fin du service, les deux amies se sont rendues ensemble dans la salle de partage. Tandis qu’elles avançaient le long du couloir, l’adventiste s’est rendue compte que le plat de son amie avait disparu. Sans faire de bruit, elle est allée dans la cuisine, se demandant si elle avait laissé le plat au mauvais endroit. Elle s’est alors mise à fouiller dans les sacs poubelles. La responsable de la cuisine a expliqué avec agacement : « Il était à une place convenable, mais je l’ai jeté parce qu’il y avait du fromage dedans. » L’invitée est rentrée chez elle, en pleurs, elle ne l’a jamais dit à son amie, mais ne comptait plus jamais remettre les pieds dans cette église.
L’amour du Christ nous contraint à faire tout notre possible pour aider les autres, avec amour, compréhension et compassion, à faire les meilleurs choix.
«Quant à moi, jamais je ne mettrai ma fierté en rien d’autre que dans la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde ! » (Galates 6.14 NBS).
Lorsque nous acceptons avec gratitude le don de la santé que Dieu nous a donné, nous orientons nos choix de style de vie sur ce qui est sain, et nous confions joyeusement nos désirs et nos appétits au Christ. Nous pouvons nous réjouir dans les bénédictions d’une vie équilibrée et remplie d’allégresse qui reflète une relation aimable et aimante avec tous. « Or maintenant trois choses demeurent : la foi, l’espérance, l’amour ; mais c’est l’amour qui est le plus grand » (1 Corinthiens 13. 13, NBS).
De Fred Hardinge, DrPH, RD, retraité, ancien directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale des adventistes du septième jour, Silver Spring, Maryland, États-Unis.
Source : Ministry®, 2e trimestre 2019
1. Gary E. Fraser, Diet, Life Expectancy, and Chronic Disease Studies of Seventh-day Adventists and Other Vegetarians, New York : Oxford University Press, 2003.
2. « Evidence-Based Clinical and Public Health: Generating and Applying the Evidence, » HealthyPeople.gov, consulté le 24 octobre 2018, https://www.healthypeople.gov/sites/default/files /EvidenceBasedClinicalPH2010.pdf
3. « Oakwood University Receives the Crystal Apple Award for Campus Wellness Initiatives, » inside Oakwood, 12 mai 2018, https://www2.oakwood .edu/apple-crystal-awardwellness-initiative/.
4. General Conference Ministerial Department, Seventhly Adventists Believe: An Exposition of the Fundamental Beliefs of the Seventh-day Adventist Church, 3ème éd., Silver Spring, MD: Review and Herald Pub. Assn., 2018, p.
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