Quelque chose de « spécial » s’est passé au congrès adventiste tenu à Valence du 1 au 6 août 2017 pour la plus grande satisfaction des organisateurs. Pour la première fois, un congrès de jeunes présentait un stand et un atelier concernant les personnes avec des besoins spéciaux et handicaps. La promotion de ce ministère au sein de l’Eglise Adventiste a été hautement dynamique. Le fait d’inviter les jeunes non seulement à recevoir quelques informations mais, par-dessus tout, à vivre des expériences « spéciales » a été d’un grand impact.
« Pendant toute la semaine, plusieurs jeunes participants au congrès ont visité notre stand » a dit Taida Rivero, directrice du ministère espagnol pour les sourds et partenaire international. « Ils croyaient déjà connaître que ce qu’ils allaient voir ». Mais ce n’était pas le cas !
Les personnes qui ne peuvent pas marcher, aveugles ou sourdes, ou dans une situation de défi dans leur vie, sont presque toujours considérées comme limitées, loin du contexte « normal ». Ceci démontre une sorte de préjugé qui résulte plus d’un manque de connaissance qu’un réel préjudice.
« Nous avons cherché des moyens d’aider nos jeunes participants à briser cette vision négative et à vivre une expérience dont le but était de changer leur façon de voir les choses, » dit Corrazo Cozzi, directeur du Ministère de la Liaison et des besoins spéciaux pour la Division intereuropéenne.
Ce changement de « pensées » est survenu lorsque de jeunes participants au Congrès, qui n’ont aucun handicap physique, ont fait face au réel handicap.
Taida raconte : « Nous avons mis en place quelques activités, des jeux de rôle, pour mettre en évidence l’importance d’aider les amis qui ont des handicaps physiques. »
Une des mises en situation était que les jeunes « jouent au foot comme s’ils étaient aveugles ».
Imaginez deux équipes (peu de joueurs), avec les yeux bandés, jouer avec un ballon qui a plusieurs clochettes (pour faire du bruit) et essayer de marquer des buts.
Cela peut sembler facile pour le lecteur, mais lorsque cela est vécu personnellement, la situation devient un peu plus problématique. Être face à une foule de personnes qui s’amuse à vous regarder et crier tout autour de vous, sans savoir où se trouve votre partenaire ou votre adversaire, perdre le sens de l’orientation, ne pas être capable d’identifier où se trouvent les cages, et risquer à tout moment d’être désorienté et sans défense : voilà quelques-unes des sensations expérimentées par ces jeunes.
Malgré tout, cela semblait amusant par moments. Nous avons pu voir quelques instants, sur la figure des participants, le désir d’aller au bout du jeu et enfin retirer le masque des yeux.
La sensation frustrante de ne pas savoir où se trouve le ballon, ou le simple fait d’être perdu et entouré des gens qui vous touchent pour vous aider à vous orienter… est un sentiment que personne ne veut expérimenter. Mais, hélas, beaucoup de personnes aveugles doivent faire face à cela toute leur vie.
Autre activité du stand : inviter les jeunes à s’asseoir dans une chaise roulante pour faire un tour guidé par un aveugle. Bien sûr, ils se sont amusés en considérant ceci comme un jeu mais la plupart des jeunes (plus de 100) à avoir expérimenté ce défi a admis pouvoir comprendre ceux qui ne vivaient pas cela comme un jeu, mais une réalité dans leur vie.
« Ces émotions ont bien sûr été analysées brièvement durant l’atelier intitulé ‘Lève-toi et Marche’ », raconte Corrado Cozzi. « En tant que chrétiens, nous sommes appelés à travailler et à servir toutes les personnes, ce qui veut aussi dire défendre et assister ceux qui ont des besoins spécifiques pour les aider à vivre de manière digne et avec respect. »
Au final, un des buts du Ministère des besoins spéciaux » est de chercher à aider à créer, dans toutes les organisations, cultures et groupes de personnes, le sens d’inclusion envers les personnes qui ont des besoins spéciaux – une inclusion qui répond à un besoin « d’appartenance » et pas seulement lister des noms dans une liste de membres.
Durant les interventions, Elsa Cozzi, directrice du Ministère auprès des enfants, a présenté une solution en ce qui concerne les enfants et leurs familles.
« Les handicaps sont un défi non seulement pour la personne concernée, mais aussi pour la famille et la communauté. Il est important pour une église d’être consciente des possibilités et des responsabilités que nous pouvons avoir : accueillir et aider les personnes avec des besoins spéciaux, » explique Elsa Cozzi.
Le handicap ne devrait pas signifier l’impossibilité d’approcher certains domaines de cette vie, et dans un contexte religieux, d’approcher l’évangile éternel.
Ces personnes vivent déjà avec des barrières journalières imposées par la société et partager l’évangile ne doit pas devenir encore une barrière supplémentaire pour eux.
« Le handicap est un moyen par lequel Dieu agit à travers les personnes qui expérimentent Son amour, » dit Taida Rivero. « Le handicap n’est rien de plus que notre incapacité à comprendre que nous avons tous des capacités différentes » conclue-t-elle, « et que nous avons tous besoin d’être évangélisés. Mais pour atteindre ce but, nous devons d’abord comprendre le monde des personnes avec des besoins spécieux, et après nous pourrons leur présenter le nouveau royaume, une nouvelle vie sans aucun handicap. »
Par Corrado Cozzi et Taida Rivero
Traduit par Corine Claus
http://news.eud.adventist.org/en/all-news/news/go/2017-08-10/to-be-special/
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