Depuis la deuxième guerre mondiale, l’Eglise adventiste du 7ème jour s’investit pleinement et n’économise point ses forces dans la lutte pour la liberté religieuse et pour venir en aide aux chrétiens persécutés dans le monde. Nos ambassadeurs auprès des Nations Unies et nos observateurs partout dans le monde travaillent sans relâche pour que chacune et chacun, sans distinction de races ou de croyances, puisse pratiquer sa foi en toute liberté. Une récente publication de l’Association Portes Ouvertes – l’Index de persécution 2017 – présentée l’année dernière montre que la persécution et la violence envers les chrétiens sont en augmentation dans 50 pays dans le monde.
Pour la période de l’Index 2017 – basée sur les données de 2016 – 1’207 chrétiens ont été tués pour des raisons liées à leur foi et 1’329 églises ont été attaquées. Ces attaques peuvent varier entre les attaques jugées mineures telles la profanation et autres actes de vandalisme jusqu’à leur complète destruction. (données Association Portes Ouvertes). En Suisse, nous pourrions suivre ces informations par le biais de notre quotidien et boire tranquillement notre café tous les matins. L’Eglise adventiste et en l’occurrence la Fédération des Eglises adventistes du 7ème jour de Suisse romande et du Tessin considère les choses différemment et pense que, même si en Suisse nous sommes épargnés par ce genre de barbaries, il est juste et urgent de sensibiliser nos membres, nos responsables politiques et la population en général à cette question brûlante.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes
La Suisse romande précurseur en la matière ?
C’est dans ce contexte et animées par les récentes déterminations des cantons de Vaud et de Neuchâtel – Loi 180.51 du canton de Vaud entrée en vigueur au 1er janvier 2007 et projet de loi 16.042 de l’Etat de Neuchâtel sur la reconnaissance des communautés religieuses (LRCR) en passe d’être présenté au Grand Conseil ce printemps – que les Eglises de Lausanne et de Neuchâtel ont pris l’initiative d’organiser la Journée de la Liberté Religieuse et sensibiliser ainsi population et autorités à cette problématique.
Les Eglises de Lausanne et Neuchâtel investies
En premier lieu, le samedi 21 janvier 2017 à Neuchâtel, sous la houlette du pasteur local, Daniele Zagara, et en présence du Conseiller d’Etat, chef du Département des Finances et de la Santé en charge des Cultes, M. Laurent KURTH. Le Ministre neuchâtelois, par son allocution, a souligné toute l’amplitude et l’importance accordées au travail réalisé par son canton dans le domaine de la reconnaissance des mouvements religieux, qui sont implantées dans le tissu sociétal cantonal et qui sont concrètement engagées dans les actions sociales auprès des plus démunis. A cette occasion, il a relevé par des chiffres récents à l’appui que la plus grande « religion » du canton de Neuchâtel est celle de ceux qui ne croient pas à hauteur de plus de 45%.
La journée a été aussi enrichie par l’intervention de M. Christian MIAZ, Président du Conseil synodal de l’Eglise évangélique réformée représentant les communautésprotestantes et catholiques à cette occasion. L’Association Portes Ouvertes, quant à elle, nous a rappelé par son responsable de la communication en Suisse romande, M. Raymond FAVRE, la dure et difficile situation dans laquelle se trouve bon nombre de chrétiens dans le monde et les actions menées par l’Association actuellement dans les différentes parties du globe.
Le Dr John GRAZ, ancien Secrétaire général de l’International Religious Liberty Association de 1995 à 2015, et par le truchement d’une présentation richement documentée, a expliqué au public présent en nombre dans la chapelle de l’Eglise adventiste de Neuchâtel le travail mené par l’IRLA en faveur de la liberté de conscience. Pour clore cette journée, le Pasteur David JENNAH, Président de la Fédération des Eglises adventistes du 7ème jour de Suisse romande et du Tessin, et le Pasteur ZAGARA ont apporté les messages de l’institution et ce dernier avec sa verve toute italienne, a fondé son allocution sur le préambule de la Constitution fédérale suisse, revue et corrigée en 1999, qui débute par « Au Nom de Dieu Tout Puissant … » et rappelle ainsi à tout un chacun les liens fondamentaux entre les concepts de l’Etat et de l’Eglise en prenant soin de la liberté des hommes et des femmes à se déterminer et à s’investir dans la foi en Suisse ou ailleurs.
Lausanne : participation citoyenne !
Une semaine plus tard, à Lausanne cette fois-ci, le pasteur de l’Eglise adventiste locale, M. Patrick MAEDER, et son comité d’organisation ont battu le fer tant qu’il était chaud pour mettre sur pied la Journée de la Liberté Religieuse en région lausannoise qui avait pour thème principal : » Quelle liberté pour quelle société ? » en présence du Président du Conseil communal de Lausanne – M. Valentin CHRISTE – 26 ans et plus jeune Président du législatif lausannois depuis que les archives de la Ville existe – qui a posé le cadre de la journée par son allocution volontairement historique, en faisant voyager l’auditoire des guerres de religion à travers l’Histoire aux balbutiements de la liberté religieuse en Suisse en précisant toute la nécessité de travail sur le dialogue inter-religieux et le rapport avec les institutions.
Pour parler du thème de la journée, M. Jean-François MAYER, historien et directeur de l’institut « Religioscope » a tenu en haleine le public et a pris en charge un des 3 ateliers participatifs proposés aux personnes présentes :
• « La liberté religieuse et le pluralisme religieux » • « La laïcité : nouvel intégrisme ? »
• « Y a-t-il des limites à la liberté religieuse ? »
A l’issue de ces échanges, un rapport en plénum a été rendu et c’est autour d’une délicieuse collation et au rythme des chants du groupe « Ephata » que la journée s’est conclue en donnant rendez-vous à toutes et tous à l’année prochaine.
Rickson Nobre Donato Stasi
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