Dans la foulée de certaines tragédies récentes impliquant la violence armée, j’ai lu sur les médias sociaux de nombreux affichages abordant les deux côtés de la médaille. Bon nombre d’entre eux se focalisent sur le contrôle des armes à feu.
À mon avis, nous oublions la question de fond.
Comment une société en arrive-t-elle au point où ces tragédies ne semi-blain plus constituer des événements isolés ? Je crois que cette question relève non des armes à feu ou du nombre de balles qu’elles peuvent contenir, mais plutôt de la désensibilisation au meurtre, aux fusillades, à la torture, et à la violence dans notre société. Se pourrait-il que l’on forme même notre cerveau dans la violence ? Dans l’affirmative, comment, en tant que société, en sommes-nous arrivés là ?
Les sociétés modernes, civilisées, évoquent souvent les jeux et événements qui se déroulaient au Colisée de Rome en les qualifiant de divertissements barbare, sanguinaire. Compte tenu des films barbares et sanguinaires qui passent à la télé et au cinéma, je ne suis pas sûre que notre société s’o re un divertissement très différent de celui du Colisée…
À cela s’ajoutent les jeux vidéo chargés de violence et de tuerie auxquels les enfants jouent. Par le biais de ces jeux, ils passent souvent des heures à participer à des fusillades et à tuer les adversaires sur l’écran.
Beaucoup pensent que le cerveau humain peut séparer la réalité de la fiction et que, du coup, ces divertissements sont parfaitement inoffensifs. Cependant, les études révèlent exactement le contraire. Suite à sa recherche, Christian Keysers, un chercheur norvégien, a écrit un livre qu’il a intitulé Empathic Brain. Dans ce livre, il révèle les résultats des recherches faites sur les neurones miroir du cerveau. Ces recherches sont, évidemment, trop approfondies pour les analyser dans l’espace réservé à cette rubrique. En résumé, Keysers dit que les neurones miroir du cerveau interprètent ce qu’une personne regarde de cette façon : « Les actes que je regarde deviennent mes actes ».
Les neurones du cerveau ne font pas la différence entre ce que nous voyons les autres faire et ce que nous faisons nous-mêmes. En d’autres termes, notre cerveau interprète ce que nous voyons à la télé et dans les jeux vidéo comme si nous l’accomplissions nous-mêmes — d’où l’implacable vérité : nous sommes transformés par ce que nous contemplons.
Quelle est donc la réponse ? Considérez l’analogie suivante. Sur le terrain de jeux, deux enfants munis chacun d’un bâton se battent. On leur enlève les bâtons. Conclusion : on devrait retirer les bâtons à tous les enfants sur tous les terrains de jeux. Évidemment, ceci ne résout pas le problème !
Alors, pourquoi ne pas diriger notre pensée sur ce qui est bon, aimable, noble, et vrai, au lieu de jouer à des jeux vidéo violents et de regarder des films sanguinaires ? Faisons goûter à nos enfants la merveilleuse bénédiction qui accompagne le service envers autrui. Comment appliquer ce principe au quotidien ? Nous pourrions, par exemple, amener nos enfants chez une personne âgée confinée chez elle, et l’aider à nettoyer sa maison ; ou faire du bénévolat dans un refuge pour sans-abri ; ou aider des victimes d’inondations et d’autres catastrophes pour alléger leur souffrance.
Il est temps que l’humanité se donne la main pour répandre le bien dans la vie des autres. Ce faisant, nous créerons un monde meilleur pour nous-mêmes et pour nous enfants.
Susan Allen, directrice du programme de doctorat en soins infirmiers, Université Andrews
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