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“Ma femme est malade”…La souffrance des proches aidants

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Accompagner quelqu’un en lutte contre les troubles mentaux.

Ce n’est pas comme ça que j’avais prévu d’écrire cet éditorial. Je voulais vous rappeler l’impact dévastateur que les problèmes de santé mentale produisent à l’intérieur de notre communauté, dans notre église. Je voulais partager avec vous quelques statistiques, comme par exemple celle qui affirme qu’un australien sur quatre souffre d’un problème de santé mentale.* Puis je voulais partager quelques conseils sur comment vivre avec quelqu’un qui souffre de l’une de ces maladies, et comment réussir à le soutenir. Peut-être qu’un jour je finirai cet article. Mais ça m’a semblé plus juste d’écrire ce qui suit. Cette histoire est le cri de mon cœur.

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Ma femme a subi de graves abus quand elle était petite. C’est ce qui a laissé en elle des cicatrices qui ne sont pas toujours visibles à première vue. Mais pour ceux qui la “connaissent” elles sont présentes, juste sous la surface : elles marquent son âme, endommagent son être et la font saigner intérieurement. Faisant partie de ceux qui l’aiment, étant celui qui est devenu “un” avec elle, ses cicatrices sont devenues mes cicatrices. C’est moi qui dois les guérir, les panser : c’est moi qui dois la consoler et l’embrasser quand elle pleure, c’est moi qui subis les effets négatifs de sa colère quand la douleur devient trop grande et qu’elle ne réussit plus à la maîtriser ou la supprimer.

Je ne suis pas en train de me plaindre. Elle a surmonté et expérimenté beaucoup plus de douleur par rapport à moi. Et donc, moi je résiste. Pour elle, pour moi-même, pour notre mariage, une roche battue par les tempêtes de la vie, forte malgré les souffrances.

Je réalise à quel point cela peut être difficile de soutenir une personne souffrant d’un problème de santé mentale, quelle qu’en soit la cause. J’ai ressenti la solitude, le désespoir, les batailles irrationnelles et j’ai cherché à contrôler les conflits internes, à porter le fardeau de quelqu’un qui a même du mal à se porter tout seul. C’est une vie d’isolement. On ressent le devoir de ne pas endommager ou ne pas décourager encore plus la personne qui souffre. Souvent, on ne réalise même pas qu’ils traversent une autre période difficile ou qu’ils vivent une autre difficulté (ni même depuis combien de temps ils se battent, et à quel point cela a été difficile), jusqu’au moment où ils craquent. On respecte leur désir de ne partager leurs afflictions avec personne. On cherche à porter tout seul ce fardeau jusqu’à ce que le poids devienne trop lourd.

Si vous vous trouvez dans une telle situation, près d’une personne que vous aimez et qui souffre d’un problème mental, assurez-vous que vous prenez bien soin de vous, afin de pouvoir continuer à l’aider.

Le problème reste dans un coin de ma tête. Il me rend moins productif : parfois je reste assis au bureau, stressé, à analyser ce qui se passe avec la femme que j’aime. La pression monte. On se sent comme marcher sur des œufs. On a l’impression que si l’on fait un seul faux pas, si l’on réagit de la mauvaise manière, si l’on dit ou fait la mauvaise chose, alors leur souffrance sera de votre faute. On se sent même responsable de leur souffrance de manière générale, parce qu’on n’a pas été capable de les aider ou de les guérir.

Ce n’est pas votre faute. On ne peut pas porter le fardeau tout seul. Alors parlez à un ami proche ou à un membre de votre famille, à un pasteur, à un thérapeute… et faites en sorte d’avoir toute l’aide nécessaire. Ne culpabilisez pas. Restez avec eux.

« CONTINUEZ À PRIER ET NE VOUS DÉCOURAGEZ PAS. »

Il s’agit d’une bataille mentale et physique qui doit être combattue sur le plan physique et mental, mais aussi sur le plan spirituel.

J’aime profondément ma femme et je prie Dieu de m’aider à l’aimer encore plus, afin que mon amour puisse guérir l’amour qui a été blessé et corrompu. C’est un travail de longue haleine. Souvent la personne en question (qu’il s’agisse de votre époux, votre parent, votre fils) se retirera, voudra s’isoler et s’éloigner de la communauté (que ce soit l’église, l’école, le travail, les amis). Les médicaments ou la thérapie ne fonctionneront pas du jour au lendemain et parfois ils ne marcheront que sur une période. Il faut vous préparer sur le long terme. Ils pourront s’éloigner de vous et tenir des discours irrationnels. Vous pourrez même être amenés à ne pas comprendre leurs réactions face à des situations qui vous paraissent tout à fait normales. Ce n’est pas grave.

Continuez à prier et ne vous découragez pas. Voilà ce dont ils ont besoin et ce que Dieu veut. Dieu peut et veut vous apporter de l’espoir et vous guérir afin de combattre les pouvoirs des ténèbres qui menacent de submerger vos bien-aimés, afin de briser les chaînes de l’affliction et les bastions du désespoir que l’ennemi a mis en place dans nos vies. Au final, Jésus est venu pour guérir les cœurs brisés et libérer les prisonniers. Ce dont ils ont besoin est de vous savoir là, à côté d’eux, pour les embrasser, les aimer, les soutenir, les encourager, marcher à leurs côtés et, avec un peu de chance, pour les pousser à chercher l’aide dont ils ont besoin.

*Si vous ou quelqu’un que vous aimez souffre d’une maladie mentale, s’il-vous-plaît, cherchez du soutien et l’aide d’un professionnel.

De Jarrod Stackelroth – Adventist Record

Traduit par Tiziana Calà

« Fathers » - un projet européen adventiste sur le rôle des pères
L’Église Adventiste est-elle une secte ? Une question, deux réponses

Adventiste Magazine

La revue officielle de la Fédération des Églises Adventistes du Septième jour de la Suisse romande et du Tessin.

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