L’enjeu de ce commandement ne porte pas sur un mot (le nom de Dieu), mais sur une personne. En fait, dans la Bible, le nom représente l’identité profonde de celui ou celle qui le porte. Prononcer le nom de quelqu’un, c’est mettre en jeu l’honneur et la personnalité de celui ou celle dont on parle. Si nous aimons Dieu, nous ne parlerons de lui qu’avec discernement. L’expression hébraïque traduite par « en vain» comporte au moins trois nuances de sens.
1 – «Tu ne prendras pas le nom de Dieu pour rien» ou encore,« vainement, à la légère». Dieu est Dieu et nous ne sommes que des mortels. Lorsque nous parlons de lui, nous devrions être tout à fait conscients de la signification de nos propos. Sinon, il vaut mieux nous taire! Le roi Salomon nous rappelle ceci : « Ne te presse pas d’ouvrir la bouche, et que ton cœur ne se hâte pas d’exprimer une parole devant Dieu; car Dieu est au ciel et coi sur la terre: que tes paroles soient donc peu nombreuses. » (Ecclésiaste 5.1)
La troisième Parole dénonce également toutes les paroles « vides et irrespectueuses » qui mentionnent le nom de Dieu. Cela inclut bien sûr, les jurons, les sacres et tout ce genre d’expressions, mais aussi la tendance de certains chrétiens à multiplier les « Seigneur!
Seigneur! » lorsqu’ils sont en prière, de celle façon que ces mots deviennent des virgules ou des incantations (relire Matthieu 7.21)!
2 – «Tune prendras pas le nom de Dieu pour mentir ». Mentir, c’est faire un pas de plus.
S’exprimer « au nom de Dieu» exige une authentique recherche de la vérité. Car Dieu est vérité et Jésus est « le chemin, la vérité et la vie» (jean 14.6). Combien de fois des hommes ont-ils, « au nom de Dieu», émis des doctrines ou pris des positions qui sont en flagrance contradiction avec les vérités révélées par Dieu dans sa Parole !
Employer le nom de Dieu pour jurer de dire la vérité, puis mentir en connaissance de cause est un blasphème que Dieu ne laissera pas impuni. Énoncer de fausses doctrines, tordre la révélation biblique, c’est encore déformer le vrai visage de Dieu (son« nom ») aux yeux de ceux qui nous écoutent. Lorsque nous évoquons la personne de Dieu, ses œuvres et sa volonté, soyons sûrs de dire vrai et de lui rester fidèles.
3- «Tune prendras pas le nom de Dieu pour nuire». Dieu est amour et miséricorde. On ne peut le trahir davantage qu’en ayant recours à son nom pour faire du mal aux autres. C’est un comble de la transgression du troisième commandement (voir Nombres 22.4-6 où Balaan tente en vain de « nuire » au peuple d’Israël en invoquant le nom de Dieu).
On ne peut s’empêcher d’évoquer l’Histoire avec ses inquisitions, ses guerres de religion et ses massacres perpétrés « au nom de Dieu ». Et que dire de ces « gourous » chrétiens qui annihilent la personnalité de leurs « disciples » et se permettent de les exploiter « au nom de Dieu » ?
Combien de parents « dévots » ont brisé la personnalité de leurs enfants en les soumettant à leur pouvoir autoritaire, encore au nom de Dieu ?
En tant que chrétiens, toutes nos paroles engagent Celui que nous servons. Demandons-lui la grâce de le représenter dignement et de révéler son caractère d’ amour et de bonté !
Rémy Ballais est le directeur du ministère multimédia « Il est écrit »
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