Le silence n’est pas une option.
Un pasteur adventiste a récemment fait des commentaires sur le mariage et le viol qui ont entrainé sa démission. L’article suivant est une réponse à la question qu’il a soulevée.
Je n’aime pas la controverse. Je ne participe pas aux combats sur les médias sociaux. Mais il y a des moments où je pense qu’il n’est pas acceptable de se taire. En tant qu’épouse, en tant que mère de trois filles et en tant que chrétienne adventiste du septième jour, je dois dire que non, ce n’est pas acceptable.
Il n’est pas acceptable de mentionner le mariage et le viol dans la même phrase comme quelque chose de positif. Il n’est pas acceptable de tolérer les abus dans l’une de nos églises. Il n’est pas acceptable que les autres se fassent une mauvaise idée de l’adventisme du septième jour. Il n’est pas acceptable de garder le silence pour éviter l’embarras alors que le caractère d’amour désintéressé et de justice compatissante de Dieu est perverti pour refléter une idéologie de force et d’abus des faibles.
Bien que choquée et indignée, je sais que ce sentiment est insignifiant comparé à la douleur et au traumatisme des nombreuses victimes d’abus. Même si les actions et les réactions continueront probablement à se manifester sur Internet, dans la presse et peut-être dans des endroits que nous n’avons pas encore envisagés, je suppose que cela aussi finira par se calmer ou par être dépassé par une autre découverte horrible qui deviendra le prochain sujet de conversation.
Mais je ne veux pas me contenter de dire « tout va bien ». Je veux faire plus qu’exprimer mon opinion ou apporter mon soutien en signant une pétition en ligne. Je veux faire partie d’une solution de plus grande envergure. Bien que j’espère que des structures seront développées pour contribuer à faire de mon église un havre de paix contre les abus, je ne vais pas attendre. Je vais commencer dans ma propre communauté locale.
J’ai toujours pensé que mon église locale était un endroit sûr. Je suppose que beaucoup d’autres personnes le pensent aussi. La vérité est qu’il y a très probablement aussi des personnes qui souffrent dans ma communauté locale et dont je n’ai pas conscience. Je veux prendre cette situation comme un signal d’alarme pour moi personnellement et pour l’église à laquelle j’appartiens.
J’ai besoin de savoir quels systèmes sont en place pour signaler les abus dans notre église locale. Il existe de nombreuses ressources de qualité, et je veux m’informer consciemment et apprendre à soutenir et à aider activement. Je veux savoir quelles structures sont en place pour protéger nos enfants et nos jeunes contre les abus. Plutôt que de traiter la maltraitance comme quelque chose qui n’existe pas, je veux que mon église locale communique régulièrement ce que nous croyons : que la maltraitance dans n’importe quel contexte n’est pas acceptée. Nous ne devons rien considérer comme acquis, mais créer consciemment un climat dans lequel nos enfants, nos jeunes et toute autre personne qui visite nos églises savent qu’il est normal de parler et qu’il n’y aura pas de condamnation des victimes, mais plutôt une aide et un chemin de guérison à faire ensemble.
Je veux que ce moment soit un moment de changement pour moi. Je veux réfléchir avant d’agir ou de réagir et développer une sensibilité et une gentillesse pour ceux qui m’entourent et qui pourraient réagir à leur douleur. Je veux devenir une personne vers laquelle les autres peuvent se tourner en toute sécurité.
Je n’aime pas la controverse. Je ne participe pas aux combats sur les médias sociaux. Mais aujourd’hui, je dois faire plus.
De Chantal J. Klingbeil, pour Adventist Review. Chantal est mariée à Gérald et est mère de trois jeunes filles. Elle est actuellement directrice associée du Ellen G. White Estate
Source : https://www.adventistreview.org/its-not-ok
Traduction : Tiziana Calà
Laissez votre commentaire