Et si cette période où la vie ralentit, où notre organisation est bouleversée, où nos priorités sont transformées était finalement l’occasion de grandir ? L’IEBC vous propose un parcours de réflexion biblique inspiré du cours “Oser grandir”. Cette réflexion porte sur la parabole du fils prodigue (Luc 15.11-32) en 4 étapes / 4 jours, pour porter un regard enrichi sur cette parabole si connue.
La parabole du fils perdu et retrouvé : Luc 15.11-32
Jour 1
Je lis Luc 15.11-32 dans ma version biblique préférée.
Même si c’est une histoire très connue, j’essaie de la lire avec des yeux « neufs », sans filtre ni préjugé même si je connais la fin.
Contexte
Cette parabole se situe dans une suite de paraboles racontées par Jésus sur le thème : perdu et retrouvé.
Je prends le temps de relire les paraboles de la brebis perdue et retrouvée (Luc 15.1-7) et de la pièce perdue et retrouvée (Luc 15.8-10).
J’étudie les versets 11-13a
- Quels sont les personnages de cette parabole ?
- Quels sont leurs rôles dans la famille ?
- Qu’elle semble être l’ambiance familiale ?
- Que penser de la réaction du père de famille ?
Explication
Selon la tradition biblique, la part du cadet équivaut à un tiers du patrimoine. Le droit d’aînesse (Deutéronome 21.17) dans le cas de deux frères, donnait à l’aîné le double qu’au cadet, c’est-à-dire les deux tiers de l’héritage.
Ce texte face à ma vie…
- Comment avez-vous vécu la relation avec votre père ? Quels sont vos sentiments à ce sujet ?
- Si vous êtes parent, comment réagiriez-vous à une demande d’héritage alors que vous êtes encore vivant ?
- Vos parents vous ont-ils permis de réaliser vos envies ? Comment le vivez-vous aujourd’hui ?
- Avez-vous le sentiment que Dieu vous laisse cette même liberté ?
Ma prière
Merci Seigneur de m’aider à construire des relations familiales saines.
Jour 2
La parabole modernisée (Paraboles, Philip Ribe, Ligue pour la lecture de la Bible, 2014)
Assis sur un bout de carton, Maxime gratte furieusement les croûtes qui se sont formées sur ses bras, jusqu’à ce que des gouttes de sang apparaissent. Ses cheveux gras, collés en poquets, dépassent de son vieux bonnet troué. Les nombreuses couches de vêtements qu’il a superposées sont dans le même état : crasseux, poisseux et déchirés. Ses baskets dépareillées rafistolées avec de la ficelle et de gros morceaux de scotch gris.
Il n’est même plus conscient de l’odeur infecte qu’il dégage, un mélange de crasse, d’urine et de bière. Les passants font un détour descendent même du trottoir pour ne pas passer trop près de lui. La petite boîte à ses pieds reste désespérément vide, hormis les quelques pièces qu’il y o lui-même déposées. Immobile sur son morceau de carton, il ne peut empêcher ses pensées de tourner en rond. Même l’alcool n’arrive plus à l’abrutir assez pour l’empêcher de ruminer.
Comment ai-je pu en arriver là… ? Tout avait si bien commencé ! C’était il y a tout juste trois ans… Seulement trois ans, une éternité ! Un diplôme universitaire en poche et une furieuse envie de tout plaquer. Papa omniprésent depuis le décès de maman. Papa qui me raconte des histoires, le soir, qui me conduit à mes cours de tennis, vient me chercher à la sortie du lycée. Je me rappelle, c’était le lendemain de ma remise de diplôme, je ne croyais même pas qu’il m’écouterait…
– Salut p’pa ! Tu m’as toujours dit qu’un jour, ta société serait pour Edouard et pour moi, et ben voilà, j’ai pas envie d’attendre, c’est maintenant que je suis jeune que je veux en profiter I
Le plus étrange, c’est qu’il avait accepté sans discuter. Il avait simplement demandé avec des yeux de chien battu : « Tu es sûr que c’est vraiment ce que tu veux ? » Un mois plus tard, c’était fait. La moitié des actions de la société familiale étaient transformées en liquidités et versées sur un compte à mon nom. Je pouvais enfin partir et riche, en plus !
– Au plaisir de ne plus te revoir I C’est comme ça que je l’ai quitté.
À moi la belle vie I Et effectivement, c’était la belle vie. La capitale, le monde de la nuit: boîtes branchées, champagne de marque, soirées déjantées, poudres et cachets à gogo. Sons oublier ma Lamborghini et mes costumes italiens…
À cette époque où l’argent coulait à flots, les omis ne manquaient pas. Des filles superbes, des mecs cool… être ou centre de l’attention générale, ça aide à se sentir bien I
Le problème des récipients percés qui se vident sans se remplir, c’est que, quelle que soit leur taille, ils se vident vite… Un an et demi et… à sec.
Jobs intérimaires, petits boulots pas déclarés… Même avec un diplôme universitaire, pas plus d’emplois que de poils sur un œuf ! La crise pour tous, surtout pour les plus pauvres, bien sûr !
Un passant mécontent qui lui crie dessus l’arrache un instant à ses pensées.
– Tu peux pas t’installer ailleurs ? Sale clodo ! Tu pues la mort et tu prends toute la place sur Ie trottoir !
Maxime ne répond même pas. Il n’a plus d’énergie pour se battre, même pas pour répondre aux insultes. Il se recroqueville et se plonge de nouveau dons son monologue intérieur.
À la maison, ça doit continuer de tourner comme avant. Papa a toujours été un homme prudent, il sait mettre de côté en prévision des mauvaises années. La maison… ça va faire trois ans que je n’ai pas utilisé cette expression ! A la maison, les employés ont un salaire convenable, un logement décent. Je ne peux pourtant pas revenir en arrière, après ce que j’ai fait, ce n’est carrément pas une option envisageable. Par contre, peut-être qu’il pourrait me trouver une place de coursier ou d’homme à tout faire dans l’une de ses sociétés. Je vois lui dire : « Je sais que je ne suis plus ton fils, mais si tu pouvais juste m’aider à trouver un petit job, même mal payé… ».
Devant l’imposante grille de la demeure familiale, sous l’œil impossible des caméras de surveillance, Maxime hésite à poser son doigt sur l’écran du système de sécurité, qui fonctionne avec les empreintes digitales. Depuis le temps, son père a dû faire supprimer son accès. C’est en tout cas ce qu’il aurait fait, lui ! Il hésite encore un peu et finit par poser délicatement son doigt sur le lecteur optique. Ce simple geste, accompli tant de fois sans même y penser, le ramène des années en arrière. Soudain, un léger chuintement le fait sursauter. Les portes en fer forgé massives glissent avec lenteur et majesté pour s’immobiliser, grandes ouvertes. Stupéfait, il s’avance lentement en faisant crisser le gravier de l’allée sous ses pieds. Il est pleinement conscient du décalage qu’il y a entre l’apparence qu’il dégage et I ‘ordre méticuleux du jardin. C’en est trop pour lui, il veut s’enfuir, faire demi-tour; mais il n’en a pas le temps.
Son père arrive en courant, se jette sur lui en criant : « Mon fils ! Mon fils ! Il le serre dans ses bras, indifférent à l’odeur écœurante et aux vêtements sales qui maculent les siens. Des larmes de joie inondent ses yeux, il serre Maxime si fort que celui-ci ne peut pas esquisser le moindre geste. Il voudrait dire les mots qu’il a si longuement répétés tout ou long du trajet : « Je ne suis plus digne d’être ton fils… ». Mais I’étreinte paternelle ne lui laisse pas la possibilité de placer un seul mot. Il est enveloppé par les paroles de son père, comme par ses bras, « Mon fils ! Mon fils ! Mon fils est revenu… ! »
Alerté, le personnel de maison arrive en courant. Les ordres fusent : « Faites couler un bain chaud, vite, des vêtements propres, prévenez les cuisiniers, trouvez-moi un orchestre, rassemblez tout le monde, ce soir nous allons vivre une grande fête, comme jamais auparavant ! Mon fils avait disparu, et il est revenu à la maison ! »
J’étudie les versets 13b-20
- Pourquoi le jeune homme n’arrive-t-il pas à s’en sortir ?
- Dans son désarroi, quelle assurance a-t-il ?
- La prise de conscience est-elle due à la misère dans laquelle il se trouve ou à une réelle remise en question ?
- Quelle phrase va l’aider à commencer de remonter ?
Explication
Pour un Juif, garder des porcs était une situation plus qu’offensante. Même le plus pauvre des paysans n’aurait pas donné sa fille en mariage à un gardien de porcs.
Ce texte face à ma vie…
- Avez-vous déjà vécu un temps d’éloignement avec votre famille (volontaire ou involontaire) ? Quel souvenir en gardez-vous ?
- Vous est-il arrivé d’être « au fond du trou » pour avoir envie de tout recommencer ?
- Est-il nécessaire de perdre quelque chose pour réaliser sa vraie valeur ?
Ma prière
Seigneur, aide-moi à faire des choix de vie qui ne me font pas tout perdre !
Jour 3
Je lis Luc 15.11-30 dans une nouvelle version. Je note les principales différences.
J’étudie les versets 20-24
- Malgré la honte, qu’est que qui pousse le jeune homme à retourner chez son père ?
- Pensez-vous que le long du chemin de retour, il ait été stressé par l’accueil de son père ?
- Malgré l’accueil chaleureux du père, à quoi voit-on que le repentir du fils est sincère ?
Le père ne fait aucun reproche…
Ce texte face à ma vie…
- Suis-je prêt à reconnaître et à dire que « j’ai péché » ?
- Comment ressentez-vous l’accueil du père ?
- Suis-je prêt à accueillir avec chaleur et affection (à pardonner) un de mes enfants (ou quelqu’un d’autre de proche) qui m’aurait fait fortement souffrir ? Sans reproche ???
- Suis-je sûr d’être accueilli par Dieu malgré des énormes fautes commises ?
Ma prière
Merci pour ton Amour qui m’accueille où que j’en sois dans ma vie !
Jour 4
La parabole du fils perdu et retrouvé en image
J’étudie les versets 25-32
- Comprenez-vous la réaction du fils aîné ? Contre qui est-il en colère ?
- Que reproche-t-il à son père ? A-t-il raison ?
- Le père a-t-il une préférence pour un de ses fils ?
- Pourquoi les deux fils ne ressentent-ils pas l’amour du père de la même façon ?
Lister les gestes et paroles d’amour du père envers ses fils.
Ce texte face à ma vie…
- Avez-vous des ressentiments vis-à-vis de quelqu’un de votre famille ?
- Comment sortir de ce chemin destructeur ?
- Suis-je prêt à me réjouir simplement lorsque quelqu’un revient « sur le bon chemin » ?
- Puis-je voir l’amour du Père / Dieu dans ma vie ?
- Suite à cette parabole est-ce que je vois Dieu comme celui qui guette mon retour vers lui ou comme un tyran ?
Ma prière
Aide-moi à revenir vers Toi où que j’en sois dans ma vie et à savoir que tu seras toujours là pour m’accueillir.
Aide-moi à me réjouir lorsque quelqu’un revient vers Toi !
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