Du 16 au 18 avril, la paroisse adventiste du 7e jour de Clarens a vécu au rythme de Pâques.
Mais cette fois, c’était différent.
Dimanche matin. 5h00.
Un réveil sonne. Ce n’est pas un rêve. Un cauchemar ?
Un autre réveil sonne. Cette fois, dans la chambre de notre enfant de bientôt quatre ans.
Oui, c’est bien ça. Nous avons rendez-vous à l’Eglise de Clarens à 6 heures.
Quelle idée.
Quelle idée de notre pasteur.
Et quelle idée de notre part de le suivre.
Nous voilà en route, ce dimanche de Pâques. Il y a peu de circulation sur la route. Il a plu pendant la nuit.
Cette rencontre matinale est la dernière de ce week-end particulier.
Tout a commencé le jeudi soir.
En ce début de soirée, flotte une odeur de repas dans l’église. Les tables sont installées dans la chapelle même. Notre pasteur, Gilbert Grezet, accueille les participants avec quelques mots. Il nous plonge rapidement dans l’ambiance et nos pieds plongent bientôt dans la bassine d’eau. Premier geste symbolique pour se souvenir.
Le conte et la voix d’Alix Noble-Burnand nous emmènent dans la chambre haute. L’eau salée et les herbes amères suivent. Puis l’agneau. Puis le pain et enfin la coupe. Deux heures se sont enfuies. Entrecoupées de textes et de cantiques.
La salle se prépare pour le lendemain.
Un groupe se réunit autour du piano et continue par un temps de chants et de louanges spontanés.
Le lendemain, 14 heures 30.
Vendredi.
L’ambiance est moins festive. Les lumières : tamisées au point d’être absentes.
Cette fois, c’est la voix de Francis Cabrel qui ouvre la méditation. Son chant « Dans chaque cœur » nous emmène droit au calvaire. Puis, les discussions des responsables religieux, imagées par Franco Zeffirelli, font prendre conscience des enjeux décrits dans les Evangiles.
Une phrase du pasteur transperce ensuite mon être :
« Il est quinze heures passé. C’est à ce moment que Jésus a expiré. »
S’ensuivent cinquante minutes du film pour revivre la passion. Cinq dizaines de minutes qui, comme la veille, s’évanouissent par l’intensité du moment. Peu de yeux sont secs.
Le samedi matin, pas de service régulier à l’Eglise. La communauté est dispersée en groupes de maison. Un moment de riches partages.
Je raconte, je raconte et pendant ce temps, nous arrivons à l’église en ce dimanche matin. Il fait encore nuit.
Sur notre droite en entrant, des tables décorées. Elles sont prêtes pour le petit-déjeuner qui suivra la cérémonie.
L’ambiance est le contraire de celle du vendredi.
La vie est présente. La salle de culte est illuminée. Les regards aussi.
Une pudeur, une attente d’un signal, font que la joie n’explose pas. Elle se nourrit intérieurement. Elle grandit. Elle débordera le moment venu.
Un chant polyphonique renforce cette méditation intérieure. La scène de la résurrection du film « Jésus de Nazareth » nourrit la joie.
– « Christ est ressuscité ! »
– « Oui, il est vraiment ressuscité ! »
Par cette salutation, la joie explose. Chacun des mots est pensé, pesé, juste.
Ils jaillissent du plus intime de mon âme et résonnent jusque dans l’immensité de l’univers. Comme un cri transporté par les anges jusqu’aux oreilles du Ressuscité.
Je n’arrive pas à chanter le chant suivant. Et pourtant, c’est un de mes préférés.
Quand on touche aux réalités célestes, quand la distance entre le ciel et la terre s’est si réduite, on ne peut pas enchaîner. Je ne peux pas.
Le pasteur nous invite à allumer des bougies et à sortir sur le parvis de l’Eglise.
Le jour s’est levé.
Terminer ce récit en parlant du petit-déjeuner semble presque peu opportun. Même si ce fut un moment de communion important.
Le vécu intense des ces quatre jours de fête fait réaliser le prix du salut. Nous avons grandi. J’ai grandi.
Christ est ressuscité !
Oui, il est vraiment ressuscité !
Et il revient !
Raphaël Nagler
Source : http://adventiste.ch/paques-au-dela-des-mots/
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