La Fédération protestante de France a transmis aux autorités du judaïsme français une « déclaration fraternelle » inédite, prenant officiellement ses distances par rapport aux écrits antijuifs de Martin Luther.
La commission des relations de la Fédération protestante de France avec le judaïsme a préparé un document de 36 pages intitulé « Cette mémoire qui engage » avec la déclaration de 9 pages, un texte intitulé « Fraternité et espérance » de Haïm Korsia, Grand Rabbin de France, membre de l’Institut, puis « Entre détresses et pro-messes » du pasteur François Clavairoly, président de la FPF, et « Cette mémoire qui engage » de Roland Poupin, président de la Commission des relations avec le judaïsme de la FPF.
Ainsi, la FPF « rejette » aujourd’hui les propos violemment antijuifs consignés par Luther dans des écrits de 1542-1543 et « continue à dénoncer avec la plus grande fermeté l’exploitation qui a pu en être faite ». Le nazisme, notamment, s’est appuyé sur les écrits du réformateur.
« Si les efforts de contextualisation des historiens, sans chercher à relativiser ni excuser, en donnent des clés de compréhension, précise la déclaration, ils n’atténuent en rien leur caractère inadmissible. »
Un long chemin a été accompli, en particulier depuis « la tragédie de la Shoah », qui a « réveillé les consciences et engagé les Églises dans un processus de révision de leur rapport au judaïsme ».
Mais cette déclaration a également été l’occasion de redire les relations privilégiées qu’entretiennent aujourd’hui juifs et protestants et leur engagement commun dans la République. Dans un contexte « de dissolution du lien social et de repli communautariste », la FPF estime avoir un rôle spécifique à jouer avec les responsables juifs : celui de défendre un « principe de laïcité garant de la liberté de conscience et de la liberté religieuse » et de continuer à promouvoir aussi une « responsabilité citoyenne ».
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