Imaginons un instant que tous les habitants de la terre aient, durant cinq minutes, la vision de la réalité de l’Univers Céleste Divin ? Devant cet éblouissement extraordinaire, inouï, vu par tous donc incontestable, la folie s’emparerait de l’humanité entière, voulant à tout prix y accéder, dans un cahot indescriptible que Satan aurait vite fait de rendre catastrophique ! Cela mènerait à un déchaînement d’actions prenant le pas sur tout le reste, se voulant plus méritoires les unes que les autres, mais n’amenant à aucune conversion spirituelle.
Imaginons la même scène pour des croyants : que pensez-vous de ses effets ? Leur lendemain ne sera certainement pas semblable aux précédents, pour ne pas dire que leur vie entière en serait totalement bouleversée ! Et pourquoi donc, alors que la seule différence entre ce que nous savons et croyons — la réalité de la Vie éternelle — serait sa visibilité « concrète » ? Voilà qui porte à réfléchir, et prouve qu’il y a là plus qu’une simple affaire de vision. La preuve en est notre Foi en un Dieu invisible. Cette situation, qui semble normale — (« L’Éternité, c’est compliqué de s’y attarder ! On ne l’imagine guère… Avant, il y a la mort, et pour l’instant on vit, et c’est ce qui nous préoccupe ») — est en fait une arme puissante de Satan, « prince de ce monde » qui nous veut le regard fixé sur terre, victime assujettie à ses « réalités » négatives…
Que représente concrètement pour le croyant la Vie éternelle, promesse formelle et objectif de sa Foi ? Pareille perspective devrait transfigurer notre quotidien et ses problèmes ! Or nous sommes loin d’en faire le rempart extraordinaire qu’elle représente. Elle est bien là, quelque part dans notre esprit, à l’arrière-plan de notre imaginaire, mais guère plus : « On n’y est pas encore… et rien n’est sûr » !
Nous cohabiterons avec Dieu ! Dans cette perspective nous reviennent les recommandations du Christ : « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ! » (Matthieu 6 : 33, 34). Dieu étant la Vie éternelle, celle-ci faisant partie de Lui, nous — ses enfants — sommes habilités à y mettre déjà un pied, aussi concrètement que l’est notre amour pour notre Père ! Peut-on séparer le Créateur de son milieu divin (et le nôtre) ?
Mais Sa Personne, dans sa divinité, nous paraît inaccessible, alors qu’Il est le premier à vouloir cette proximité, indispensable pour Le connaître, L’« expérimenter », afin de pouvoir nous abandonner entièrement entre Ses mains. Le fait de savoir qu’Il est notre Créateur, notre Sauveur à travers son Fils Jésus-Christ, ne suffit pas à compléter un portrait permettant de le considérer comme notre Père Céleste.
Quel est-il ? De nombreux versets nous Le décrivent :
Dieu est La Vie, la Perfection absolue.
Il est le Maître de tout, Il règne sur tout.
Il est l’Infini de TOUT : Temps, Puissance, Espace, Connaissance, Création, Action, Diversité et j’en passe !
Dominant tout ceci, d’autres caractéristiques nous ouvrent pleinement l’accès à Sa Personne :
Il est l’Infini de l’amour, de la patience, de la justice.
Il sait tout, voit tout, et n’oublie qu’une seule chose : nos péchés pardonnés !
Il a accordé la qualité de divinité à ses anges, avec de fortes nombreuses prérogatives, dont la liberté du choix, comme à l’homme : le « libre arbitre ». Nous ne serons jamais divinisés. Mais en dépit de l’infranchissable fossé séparant l’humain du divin, notre Créateur use de son Amour pour nous élever jusqu’à Lui, dès ici-bas, et pour l’Éternité si nous L’avons choisi pour Maître et pour Père. Il nous accordera même la grâce d’être « comme les anges ». Cela semble signifier l’attribution de nombre de leurs qualités. Leur Chef n’est-il pas aussi notre Frère ? N’a-t-il pas fait infiniment plus pour nous en nous donnant sa vie ? Eux n’avaient pas péché, il est vrai, ce qui est une grande supériorité.
Le Jardin d’Éden de nos premiers parents n’est donc qu’un pâle reflet de ce que nous réserve la Vie éternelle, sachant que les merveilles préparées à notre intention sont encore, dans leur réalité, inaccessibles à notre imagination. Il est toutefois possible de s’en faire une idée à partir de connaissances et de faits révélés par la Bible. Que savons-nous ?
— Nous garderons l’individualité de notre personne, transmuée en allant à la rencontre du Christ lors de son retour. Cela signifie une normale reconnaissance entre chaque élu sauvé comme nous depuis Adam ! Notre « Je suis » purifié et sanctifié ne se fondra pas dans la masse, le meilleur de nous-même étant conservé et probablement enrichi de dons multiples et diversifiés.
— Dieu habitera avec son peuple, et il n’y aura plus ni chagrin ni tristesse, le Mal ayant disparu, et la Justice régnant désormais avec l’Amour !
— L’uniformité étant contraire à la Création et à notre nature, et sachant que Dieu désire l’infini du bonheur de ses créatures, nous pouvons donner libre cours à nos espérances sans aucun risque d’être déçus ! La perfection primitive d’Adam — qui comportait tout ce qui permet l’épanouissement et le bonheur de la personne humaine — sera rétablie et combien enrichie par notre ressemblance aux anges !
Ne serait-ce qu’au vu du nombre et de la variété des instincts accordés dès ici-bas aux plus infimes des insectes et autres animaux, on peut rêver…
— Les ruptures du Temps n’existant que pour l’homme, avec l’impérieuse
et absolue nécessité de conserver la mémoire de l’expérience terrestre — afin d’empêcher toute éventuelle réédition du Mal – nous serons en mesure de découvrir l’historique des évènements depuis leur origine divine. Cela se fera peut-être en parallèle aux mille ans du jugement dernier, permettant aux condamnés — jugés durant leur vie terrestre — d’en connaître les causes et leur juste rétribution.
Remplaçant — oh combien ! — ce besoin humain de vouloir connaître ses antécédents (archéologie et autres !) quelles plus prodigieuses et extraordinaires explorations seront alors à notre portée, dans l’ardent désir de découvrir les circonstances des innombrables interventions divines dans la vie de chacun ! Que représente l’ensemble des écrits de toutes les bibliothèques, traitant de l’homme sous toutes ses facettes, unique objet de son intérêt, face à la découverte du Créateur et de toute la Divinité ? Et ce sera sans fin !
La plus admirable des révélations, impossible à qualifier tant qu’elle nous dépasse, ne sera-ce pas celle que nous apportera l’approche de notre divin Sauveur Jésus ? La marque visible de ses stigmates — indélébiles preuves de son passage ici-bas — permettra d’apprendre tous les détails de sa vie terrestre, démontrant l’étendue et la puissance de son inaltérable Amour.
La certitude de ce futur céleste est là pour soutenir notre Foi, dans une complémentarité à notre relation avec Dieu, penchée vers nous depuis Sa résidence céleste qui sera la nôtre un jour. Pouvoir déjà s’y voir joue le rôle d’un thermomètre indiquant la chaleur de notre température spirituelle ! Le contrat est conclu : à nous d’apprécier à sa hauteur, et selon nos moyens, ce don d’une inestimable envergure !
De Ruth Gal
Source : https://revue.adventiste.org/quand-je-pense-a-la-vie-eternelle/
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