Un jeudi matin ensoleillé, je me dirigeais au sud du canton de Berne, où avait lieu le projet « Semaine du Bénévolat 2017 d’ADRA ». Là, professionnels et moins professionnels sont invités à mettre leur savoir-faire dans le domaine du bâtiment. En 2016, une famille du Jura avait bénéficié de l’aide d’ADRA. Moi, je me rends chez Monika, bénéficiaire de ce projet cette année.
Je rencontre une belle femme entourée de gens merveilleux. Elle a vécu une grande épreuve. Après 6 ans de bataille ardue contre le cancer, son mari, exploitant agricole dans une ferme familiale, décède, la laissant seule avec 6 enfants. Cela fait deux ans qu’il est parti.
Même si la famille de son mari l’entoure (ils habitent tous autour de sa maison), ce n’est pas simple. Surtout que les enfants grandissent et la maison qui devrait être agrandie, pour mieux les loger, ne le sera pas. Elle n’a ni son mari ni l’argent pour faire face.
Grâce des rencontres parfois inattendues de la vie, ADRA Suisse a pris connaissance du besoin de Monika. ADRA Suisse va à sa rencontrer pour se présenter et lui parler ce projet dont elle pourrait bénéficier. Elle se réjouit, mais demande un peu de temps pour réfléchir. Cela paraît tellement incroyable. Elle fait des recherches sur Google, bien sûr. Elle cherche à tout savoir sur ADRA et sur l’église Adventiste du Septième Jour. Elle est rassurée et accepte donc ce soutien inattendu.
Pour sa belle-sœur Elizabeth, « c’est vraiment surprenant que des inconnus s’intéressent à ma belle-sœur et à sa situation sans rien demander en retour ». Elle ajoute que dès la première visite en 2016 de l’équipe qui devait mener le projet, elle a senti qu’ils étaient des gens de bien. Cela lui a suffi.
Les enfants de Monika n’en ont pas cru leurs oreilles en entendant qu’ils allaient avoir des chambres à eux. Ils ont sauté de joie et attendu l’arrivée de l’équipe d’ADRA avec empressement. Pour eux, toutes ces personnes qui viennent leur faire des chambres, c’est juste incroyable.
L’idée était donc de construire 4 chambres dans le grenier de la maison, là où il n’y a rien. Grâce à ces chambres, Monika a pour objectif de continuer certaines activités à la ferme mais aussi de garder des enfants en journée, pour subvenir aux besoins de sa famille. Vu les témoignages que j’ai pu écouter sur place, Monika est connue de tous pour sa douceur et son amour pour les enfants. Cela ne semble pas difficile que les parents des villages environnant lui confient la garde de leurs enfants.
Ce jeudi matin donc, je retrouve une équipe très motivée composée de personnes de tous horizons, qui sont là pour se donner, tout simplement. Il y a des Suisses allemands et romands, des Belges, des Allemands et d’autres nationalités encore… Des adventistes et des non-adventistes. Il y a de tout. C’est la pause et ils se félicitent du travail accompli. C’est presque la fin du projet.
Le pasteur à la retraite, Gilbert Dewinter, était de la partie. Il me confie que l’ambiance est excellente. Il y a une gentillesse et une envie de bien faire incroyables. Tout le monde s’entraide et s’organise pour pouvoir faire travailler autant des personnes dans un si petit espace, en si peu de temps. Selon lui, le moment le plus touchant de toute cette aventure est le culte qui a lieu tous les soirs, animé par le pasteur du groupe, Gilles Lecouvreur. Mais comme c’est l’anniversaire du grand-papa de la famille, il a été décidé de le fêter avec la famille, comme il se doit. La soirée est animée par des chants suisses où le nom de Dieu est mentionné, et un gâteau. Le grand-papa, du fait de l’absence de son fils et de l’aide apportée par ces inconnus, est très ému. Ce qui émeut tous ceux présents. Les volontaires sentent qu’ils apportent non seulement un bien matériel à la famille, mais aussi un réconfort profond.
Les relations entre la famille et les volontaires ont été excellentes. Tous discutaient régulièrement et passaient quelques moments de pause ensemble. Mais le plus touchant pour moi lors de cette interview, c’est de voir l’émotion dans les yeux de Monika quand elle dit qu’elle sent la présence de Dieu et de ses anges autour d’elle. Il veille sur elle et sa famille. Elle a senti cela pendant les deux semaines où les volontaires étaient là. Aucun accident, pas de problème majeur. Juste des sourires et l’envie de l’aider. Malgré la tragédie, elle sait qu’elle n’est pas laissée à l’abandon.
En partant de là, j’ai pu constater que nous pouvons parler de notre foi et de notre amour sans dire un mot, juste en nous intéressant aux besoins des autres. Ce sont eux qui verront en nous que quelque chose de différent nous anime, et les pourquoi et comment viendront naturellement.
Félicitations à ADRA Suisse et à tous ses volontaires qui, annuellement, donnent de leur personne pour des projets comme celui-ci. En 2018, c’est une famille romande à Morges qui bénéficiera des deux semaines du volontariat d’ADRA. Si vous souhaitez collaborer, suffit de contacter ADRA suisse via ce formulaire : https://adra.ch/fr/freiwilligenarbeit/semaine-du-benevolat/anmeldung-freiwilligenwoche/
Rickson Nobre, membre du comité directeur d’ADRA Suisse et responsable Communication FSRT
Photo : Rickson Nobre
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