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« JE SERS LE DIEU DE NOS ANCÊTRES »

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Un pasteur autochtone est en train d’établir des relations de longue durée en Canada.

Le 9 août est la journée internationale des populations autochtones. Selon les Nations Unies il y a environ 370 millions de personnes autochtones dans le monde, qui vivent dans 90 pays différents. Ils parlent une majorité des 7 000 langues du monde et représentent environ 5 000 cultures particulières. Les populations autochtones se conforment aux traditions culturelles qui sont, parfois, très différentes par rapport aux sociétés dominantes qui les entourent. Conscients de cela, les missionnaires adventistes ne cessent de découvrir comment partager l’évangile dans le cadre de ces cultures, comme dans le Nord du Canada – éditeurs de Adventist Review

Le pasteur Randy Elliott amène son portable et montre aux visiteurs quelques images de sa première peinture sur une peau de cerf.

« C’est beau », affirme une femme. « Où se trouve-t-elle? Où est-elle accrochée? »

« Non, c’est ma première peinture sur une peau », répond le pasteur.

« Oui mais, où est-ce que tu l’as mis? Où est-elle accrochée? »

«Non, c’était ma première peinture », répète le pasteur.

Après quelques secondes gênantes, il s’explique:

« On ne peut jamais conserver pour soi même quelque chose qu’on fait pour la toute première fois. Il faut l’offrir à quelqu’un; seulement à partir de la deuxième fois on peut la garder ».

Elliott a récemment quitté la province de Colombie-Britannique, sur la côte Ouest du Canada, pour évangéliser à Sioux Lookout, au Nord de l’Ontario, 3 200 kilomètres à l’est. Le 29 juillet, des visiteurs sont venus chez lui « du Sud », à savoir de la région du Grand Toronto, pour l’inauguration officielle du group adventiste du 7ème jour de Sioux Lookout.

Mais en tant que pasteur d’église, Elliott, qui est lui-même un autochtone, n’a pas étudié seulement la doctrine adventiste et l’administration de l’église. Comme conseiller psychologique d’expérience, il connaît de première main les subtilités et les nuances de travailler avec les premières nations du Canada. La « peau de cerf » n’est qu’un exemple parmi nombreux autres.

Les dirigeants adventistes de la région croient que Elliott pourrait être une ressource irremplaçable pour conduire des initiatives de sensibilisation et d’évangélisation dans le Nord.

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[Cheryl and Randy Elliott, un couple pastoral qui a une grande expérience à atteindre les populations autochtones du Canada. (Photo: Marcos Paseggi, Adventist Review)]

Les mêmes doctrines mais avec une approche différente

« Toute conversation spirituelle commence avec la nature », dit-il. « Les populations autochtones ont un lien très fort avec l’environnement naturel ».

Elliott aime aborder le thème de la création et du Créateur chaque fois qu’il voit une opportunité pour en parler.

« Je leur dit que c’est le Dieu de nos ancêtres, que je sers, qui a créé toutes ces choses ».

En même temps, la nature peut devenir dangereuse vu que des animaux sauvages comme les ours et surtout les loups vivent dans les alentours. C’est un puissant rappel, valable pour lui aussi, des conséquences du péché et de la réalité tangible de la grande controverse.

« La nature peut être très belle, mais dans son état actuel, elle peut tuer ».

Une approche autochtone du sabbat requiert qu’on parle de son importance avec les autres. « Pour les populations autochtones, le sabbat n’est pas tant la notion de repos quant de rencontre, lorsqu’on se retrouve avec son groupe pour profiter de l’amitié », déclare le pasteur.

La nature peut être très belle, mais dans son état actuel, elle peut tuer.

D’autres enseignements de la Bible sont plus difficiles à adapter à une mentalité autochtone. La notion de la seconde venue de Jésus en est un exemple.

« Comment est-ce que quelqu’un peut revenir pour nous, si nous ne l’avons pas connu en premier lieu ? », se demandent beaucoup d’entre eux.

Quelques parmi les valeurs des populations autochtones du Canada peuvent même mettre en difficulté la façon normale de l’église de faire les choses.

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[Le pasteur Randy Elliott, à droite, qui donne la bienvenue aux visiteurs « du Sud », de la région du Grand Toronto, chez lui, à Sioux Lookout, un jour avant l’inauguration officielle du groupe adventiste du 7ème jour à Sioux Lookout, à Ontario, en Canada. (Photo: Marcos Paseggi, Adventist Review)]

Prenons par exemple les districts pastoraux et les déplacements. Les populations autochtones, dont un grand nombre vit dans les réserves, apprécient les personnes qui restent sur place pour une longue période de temps et, au contraire, se méfient de celles qui ne se ferment que pour quelque temps, avant de repartir.

« On ne se fie pas de quelqu’un qui repartira », dit Elliott. « Cela peut être très écrasant parce que d’après eux, si l’on s’intéresse à eux, on doit rester. Si l’on part, ils déplorent ton départ ».

Mais il y a aussi des côtés positifs.

Plusieurs communautés autochtones ont la notion du saint homme qui peut communiquer et entendre Dieu.

« Plusieurs communautés autochtones ont la notion du saint homme qui peut communiquer et entendre Dieu. Voilà pourquoi une invitation à prier, pour eux n’est pas une petite chose ».

Elliott saisit toutes les opportunités qu’il a pour prier pour les autres. Quand il le fait, il est conscient non seulement du pouvoir de la prière, mais aussi de l’importance du moment.

« À leurs yeux, on est un intercesseur, quelqu’un qui leur communique directement un message de Dieu », déclare le pasteur.

Une plus grande prise de conscience

Au Canada, la mission évangélique chez les populations autochtones a dû faire face à de nombreux obstacles au fil des années. Au-delà de l’immensité impressionnante du territoire, le christianisme est historiquement vu, dans de nombreux cas, comme un symbole de l’oppression coloniale et comme une opposition à leur propre style de vie. Et selon les documents du recensement, il y a 600 gouvernements des premières nations ou groups au Canada, dont beaucoup ont leur propre culture, langue, art et musique.

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[Ed Dunn, le coordinateur du Ministère des populations autochtones de l’église adventiste du 7ème jour au Canada. Dunn vit dans une réserve dans la province de Alberta. (Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review)]

Dans certaines régions, les églises adventistes ont tardé à accepter le défi de travailler avec ces populations du Canada. Mais la situation est en train de changer, comme le croit Ed Dunn, un pasteur autochtone qui est aussi le coordinateur du Ministère des populations autochtones de l’église adventiste du 7ème jour au Canada et qui vit dans une réserve dans la province de Alberta.

« De plus en plus d’églises m’invitent pour leur apprendre comment partager l’amour de Jésus aux premières nations », déclare Dunn. « La plus grande prise de conscience et l’intérêt sont des éléments encourageants ».

Nick Rhone, l’ancien-chef du groupe adventiste de Sioux Lookout, voit cela comme une question de partager l’amour de Jésus sans aucune condition. « Il s’agit de faire épreuve de compassion, de faire du bien aux autres sans une précédente programmation ».

Rhone, une rare combinaison entre un théologien qualifié, un agent de police et un militaire commissionné, travaille avec les adolescents qui vivent dans les réserves et il leur apprend des compétences pratiques, en cherchant à empêcher qu’ils tombent dans les vices et dans le crime.

« Le Seigneur est en train de travailler dans le Nord. Il a fait des choses pour qui personne ne peut revendiquer le crédit. Et pour cela, nous Le louons », conclut Rhone.

Source : http://www.adventistreview.org/church-news/story5350-the-god-of-our-ancestors-the-one-i-serve

Traduit par Tiziana Calà

 

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