Mon aventure dans la foi adventiste fut tout un parcours. Souvent, lorsque j’étais instruit sur les différents sujets, je souriais et hochais la tête en guise d’accord, parce que la position prise semblait logique et était présentée de façon convaincante. Souvent, les idées partagées avec moi commençaient par « Sœur White a dit… ». Mais quelque part dans mon jeune esprit, certaines de ces phrases n’avaient tout simplement aucun sens. Elles semblaient même parfois contredire la commission évangélique que Jésus nous a donnée.
L’une de ces positions, que certains clamaient haut et fort, était la directive de sortir des villes pour déménager en campagne. Certains en parlaient avec une telle fougue que leur voix résonne encore dans mes oreilles. Mais je me demandais comment nous allions atteindre les gens dans les villes si aucun d’entre nous ne vivait en ville. Si notre message se résumait dorénavant à dire aux gens de sortir des villes, qu’était-il advenu du message de l’Évangile ?
Il s’avère que le message d’Ellen G. White de quitter les villes était appuyé par de très bonnes raisons. À son époque, la vie urbaine était souvent carrément horrible. L’espérance de vie en ville était considérablement moindre que celle de la campagne. On a indiqué qu’au temps où Ellen White a écrit sur le sujet, les habitants de la campagne vivaient en moyenne jusqu’à la cinquantaine alors que la durée de vie moyenne en ville n’atteignait que le début de la quarantaine. Pourquoi ? Le non-traitement des eaux, les épidémies et les maladies comme le choléra étaient très répandus. Dans une grande ville portuaire, il y a eu douze épidémies de cette peste redoutée en un an seulement ! Les conditions sanitaires et les soins de santé n’avaient rien à voir avec ce dont nous jouissons aujourd’hui. Récemment, il a été dit que les gens vivant dans les villes ont une meilleure espérance de vie que les gens vivant en campagne, et ce, grâce à un meilleur accès aux soins de santé.
Parmi tous les énoncés sur le sujet que j’ai pu trouver, voici celui qui a été écrit le plus tard: « Si Dieu m’en donne maintenant la force, à presque 82 ans, j’irai dans les villes… Où sont ceux qui sont prêts à accomplir le travail dans les centres urbains ? » (1)
Ailleurs, elle parle des gens qui utilisent ses écrits hors contexte et qui suivent ces derniers comme des lois absolues. « “Pourquoi donc ? Sœur White a dit ceci et Sœur White a dit cela; alors voilà ce que nous ferons.” Dieu désire que nous soyons tous pleins de bon sens, et il désire que nous raisonnions à partir du bon sens. Les circonstances modifient les conditions. Et les circonstances changent la relation entre les choses » (2).
Alors, la directive de sortir des villes est-elle pertinente encore aujourd’hui ? Je dirais que non, qu’elle était propre à une époque qui est révolue. Pourtant, certains voient ces conseils comme des ordres. D’un autre côté, peut-on vivre en ville sans nous protéger des maux qui nous entourent ? Cela aussi manquerait de sagesse.
1- MS 127, 27 juillet 1909
2- 3 SM 217.
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