La population suisse se compose d’environ 8 millions d’habitants dont 960 000 sourds et malentendants. Sur 52 églises adventistes avec 4584 membres seules 2 personnes sourdes/malentendantes fréquentent l’église. La soif culturelle et spirituelle est énorme dans cette population et notre tâche est grande. D’où la nécessité d’adapter notre communication afin de créer des ponts vers notre grande espérance et tisser des liens de qualité avec ceux qui sont en recherche. Les interprètes ont un rôle important pour ceux qui ne communiquent qu’en signes.
Depuis 2012, les trois rencontres internationales de personnes sourdes adventistes ont permis de tisser des liens entre allemands, anglais, belges, français, italiens, espagnols, canariens, américains, lettons et brésiliens. Chacun a eu la joie de se retrouver à nouveau le week-end du 13 au 16 mai 2016, lors d’une rencontre à Séville.
Des personnes sourdes du Portugal, des pays de l’est, de la Suisse et de la Corée sont venues pour la première fois et ont renforcé le groupe. Le soutien de nombreuses personnes et institutions a rendu possible ce meeting d’envergure. L’investissement important de l’équipe d’organisation et la cascade de traduction ont signé le succès de cette rencontre. L’adaptation des participants, leur respect, leur solidarité et leur unité dans la diversité ont cimenté une base commune aux pieds de Jésus.
Ce fut aussi l’occasion d’apprendre à mieux se connaître en visitant des lieux historiques dans les belles villes espagnoles de Séville et Cordoba. La grande famille des personnes sourdes et aveugles s’élargit à la grande satisfaction de tous. Une volonté de partage que la FSRT et l’EUD s’engagent à perdurer.
Deux rencontres en Suisse sont planifiées pour 2017 : une journée sur le thème de la santé physique le 17 juin à la Plage de la Lignière, à Gland et un week-end du 8-10 septembre aux Bosquets sur le thème de la santé mentale et spirituelle.
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Pourquoi l’église Adventiste donne une attention particulière aux besoins spécifiques
Pendant des décennies, les personnes qui ne pouvaient voir, entendre, marcher ou penser, comme la plupart des gens, ont été placées dans la catégorie des “personnes avec un handicap”.
Bien que l’étiquette ne soit pas mauvaise, deux choses en découlaient. D’abord, cela rappelait sans cesse aux personnes qui se voyaient attribuées cette “identité”, ce qu’elles n’étaient pas en mesure de réaliser. Ensuite, le type d’aide apportée se limitait, très souvent, à ce qui était considéré comme leur nécessité spécifique. On faisait très peu d’efforts pour utiliser les contributions positives que ces personnes pouvaient offrir dans les différents ministères de l’Église Adventiste du 7° Jour.
Toutefois, cette réalité est en train de changer. La Conférence Générale, corps administratif de l’Église Adventiste mondiale, a créé un comité pour traiter de cette question en 2011. Le groupe a reçu le nom de “Comité des besoins spécifiques” et a intégré le département du Ministère Personnel et de l’école du sabbat. Ce département a prêté une certaine assistance aux aveugles et aux autres personnes avec des limitations physiques.
Ce nouveau comité a eu une approche du ministère plus inclusive. Ce fut un premier pas important. Mais, à mesure que l’église prenait conscience des besoins, il est devenu clair qu’il était nécessaire d’agir de manière plus globale. En effet, plusieurs avaient été involontairement marginalisés. Le travail du département du Ministère Personnel et de l’école du sabbat était déjà énorme, et c’est pour ça que trop peu d’attention pouvait être accordée aux besoins spécifiques de ces personnes.
Dans ses écrits, Ellen White, une pionnière de l’adventisme, a souligné l’importance du travail tourné vers les personnes aux besoins spécifiques. “J’ai vu qu’il était conforme à la volonté de Dieu que des veuves, des orphelins, des aveugles, des sourds, des boiteux et des personnes affligées de toutes sortes de maux fussent placées en étroits rapports avec son Eglise; cette présence est utile à la formation du caractère des membres. Des anges de Dieu nous surveillent pour savoir comment nous nous comportons à l’égard de ces personnes qui ont besoin de notre sympathie, de notre amour et de notre bienfaisance désintéressée. Cela constitue pour Dieu un test de notre caractère” (Instructions pour un service chrétien effectif).
En reconnaissant la nécessité de promouvoir ce ministère, le Comité Administratif de la Conférence Générale a voté, en septembre 2015, le transfert de la coordination du Ministère des Besoins Spécifiques à la supervision du président, afin que son importance apparaisse de manière globale. Ainsi, un assistant du président a été choisi pour le Ministère des Besoins spécifiques.
Cette nouvelle fonction répondra aux besoin des ministères des sourds, des aveugles, des orphelins et des personnes présentant des handicaps physiques ou mentaux. L’éventail des besoins est large. L’attention principale sera largement portée sur la création d’opportunités afin que les personnes soient plus impliquées dans tous les aspects de la mission de l’église. Dans certains cas, la structure physique d’une église ou d’un édifice pourra être revue. Mais l’intention est vraiment de faire tout ce qui est possible pour que ces personnes puissent expérimenter l’inclusion et non l’exclusion dans la réalisation de la mission de l’église.
Dans beaucoup de cas, elles sont notre mission. Des estimations récentes de l’Unicef révèlent qu’il y avait 132 millions d’orphelins au monde en 2007, dont 13 millions d’enfants qui ont perdu leur père et leur mère. Certainement que ces chiffres augmenteront. C’est un problème qui ne doit pas être sous-estimé.
Les Nations Unies indiquent également que près d’un milliard de personnes dans le monde entier vivent avec des handicaps. Cela représente 1/7 de la population mondiale. Il faut considérer que nous tous, sommes ou deviendrons handicapés d’une manière ou d’une autre au cours de notre vie.
Les personnes avec des besoins spécifiques sont confrontées à plusieurs barrières pour être intégrées, même dans des aspects fondamentaux de la société. Un de ces segments de la société est l’église et l’évangélisation de ceux qui ont une quelconque déficience grave. Quand on parle de sourds par exemple, il paraîtrait que moins de 2% seulement soient chrétiens.
Il existe beaucoup de manière de voir la mission de l’Église Adventiste. En préparant les stratégies missionnaires, nous ne devons pas négliger la nécessité d’atteindre les personnes qu’on appelle souvent “handicapées”. Le handicap fait partie de la condition humaine. Il est crucial de sensibiliser l’église aux besoins de ce ministère.
Le président de la Conférence Générale, le pasteur Ted Wilson, a souligné ce point en observant : “Le Ministère des Besoins Spécifiques suit les pas de Christ et Sa façon unique de traiter les personnes physiquement, mentalement, socialement et spirituellement. Christ désire que nous touchions ces personnes et les impliquions dans la proclamation du message des trois anges, en attentant Son retour“.
Toutefois, la singularité de chacun des cinq groupes – sourds, aveugles, orphelins et les personne au handicap physique ou mental – continuera à être reconnu. Nous avons en vue la future création d’une Assemblée Adventiste Consultative Mondiale, afin de donner des orientations quant au développement de plans stratégiques. Ces cinq groupes de personnes ont autant à offrir à l’église mondiale qu’à recevoir d’elle.
Introduction par Valérie Lefebvre, Service auprès des sourds et des aveugles en FSRT.
Source de l’article “Pourquoi l’église Adventiste donne une attention particulière aux besoins spécifiques” www.adventistreview.org Par Larry R. Evans, assistant du président à la Conférence Générale pour le Ministère des Besoins Spécifiques
Traduction : Eunice Goi
Photo de Corraddo Cozzi – Participants au Congrès pour sourds, Mai 2016.
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